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Zone de sécurité autour de Kidal : De quoi la MINUSMA se mêle ?
Publié le vendredi 21 aout 2015  |  Le Zenith Bale
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou




Aussi incroyable que cela puisse paraitre, la MINUSMA devient contre-productive, inefficace et même nuisible à la reconstitution du Mali Un et Indivisible. Au moment où les mouvements armés ont facilement accès à Bamako, à Koulouba et aux sièges des partis politiques maliens, la MINUSMA veut s’opposer à l’accès des forces maliennes à Kidal, au motif de faire respecter l’accord d’Alger, qui, nous l’espérons, n’a pas vocation d’un partage du Mali en deux républiques. La MINUSMA qui veut protéger Kidal a-t-elle jamais pu mettre une ceinture de sécurité autour de Bamako, de Sévaré, de Gourma Rharouss entre autres ? A qui appartient le Mali et pour qui la MINUSMA est là ?
D’abord, nous vous faisons part du communiqué de la MINUSMA, des réactions du gouvernement, de la médiation internationale et de la CMA.
En effet, dans son communiqué en date du 17 août 2015, la MINUSMA a déclaré :
» La MINUSMA met en place une zone de sécurité autour de la ville de Kidal.
– La MINUSMA réitère sa ferme condamnation des affrontements armés qui opposent la Plateforme et la Coordination des Mouvements de l’Azawad depuis le 15 août dernier, y compris la prise d’Anefis aujourd’hui par des éléments de la Plateforme. Ces actes constituent une violation flagrante du cessez-le-feu et de l’Accord de Paix.
La MINUSMA exhorte les parties à immédiatement cesser les combats et à retourner sur les positions qu’elles occupaient avant le 15 août 2015.
La MINUSMA est déterminée à assumer ses responsabilités en ce qui concerne la protection des populations civiles.
Dans ce cadre, et pour parer à toute éventualité d’une extension des combats qui pourraient affecter la population de la ville de Kidal, la MINUSMA annonce les mesures suivantes :
– Une zone de sécurité de 20 km autour de la ville de Kidal entrera en vigueur à partir de demain mardi 18 août à 8 h 00, et le restera jusqu’à nouvel ordre,
– Tout mouvement à l’intérieur de cette zone de sécurité par des éléments de la Plateforme, ou affiliés à la Plateforme, seront considérés comme constituant un danger imminent pour la sécurité de la population de la ville de Kidal,
– En cas de violation de cette zone de sécurité par des éléments de la Plateforme, ou affiliés à la Plateforme, la MINUSMA agira en conséquence conformément à son mandat.
Par ailleurs, et en parallèle, des enquêtes seront conduites pour déterminer les responsabilités en matière de violation du cessez-le-feu et les conclusions seront partagées avec le Conseil de sécurité « .
Pour sa part, le gouvernement a répliqué le 18 août 2015 :
» Le Gouvernement de la République du Mali a pris connaissance du communiqué produit par la MINUSMA le lundi 17 août 2015 au sujet des affrontements meurtriers qui se sont déroulés dans la zone de Tagalot.
Le Gouvernement note, qu’à la suite du communiqué qu’il a lui-même diffusé le dimanche 16 août 2015, dans lequel il a condamné la violation de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la MINUSMA à son tour dénonce la violation de l’Accord par des acteurs qui l’avaient pourtant signé.
Le Gouvernement s’en félicite et note également la décision de diligenter une mission d’enquête afin d’établir les responsabilités pour que puissent s’appliquer effectivement les sanctions conséquentes.
Toutefois, par rapport à la détermination d’une zone de sécurité autour de la ville de Kidal, le Gouvernement exhorte la MINUSMA à rester dans son rôle de protection des populations, et de toutes les populations, dans toutes les zones exposées, à l’instar de Kidal, aux mêmes risques d’insécurité.
En la matière, tout traitement inéquitable produira des effets pervers nuisibles à la recherche de la paix et de la concorde.
Le Gouvernement lance un appel à tous les acteurs impliqués dans ces douloureux événements à ne jamais perdre de vue l’intérêt supérieur des populations maliennes. Il les invite à s’associer aux forces internationales présentes sur le terrain, pour que rien ne puisse nous éloigner de la paix dans notre pays profondément soucieux de son intégrité territoriale, de son unité nationale et de la forme républicaine et laïque de l’Etat.
Le Gouvernement de la République du Mali poursuivra le dialogue avec l’ensemble de ses partenaires et les invite, tous, à une lecture objective de la situation « .
En ce qui concerne la médiation internationale, elle a déclaré :
» La Médiation internationale, membre du Comité de suivi et garante de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, condamne fermement les violences en cours depuis le samedi 15 août dans la région de Kidal. Elle exprime sa vive préoccupation quant au fait que ces affrontements armés soient le fait de parties signataires de l’Accord signé les 15 mai et 20 juin 2015 et constituent donc une violation flagrante de ce même Accord.
Considérant que ces affrontements constituent une grave entrave à la mise en œuvre de l’Accord et représentent une menace pour la paix et la stabilité du Mali ainsi que pour la vie des populations maliennes, la Médiation internationale appelle la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Azawad à l’arrêt immédiat et sans condition des affrontements, ainsi qu’au rétablissement, sur le terrain, de la situation prévalant au moment de la signature de l’Accord.
La Médiation internationale apporte tout son soutien aux efforts de la MINUSMA en vue de ramener le calme sur le terrain, ainsi qu’à ceux déployés par le Gouvernement malien, en concertation avec les partenaires du Mali, aux fins de ramener les belligérants au strict respect de leurs engagements. Conformément à l’Article 54 de l’Accord, elle appelle également les Nations unies et l’Union africaine à contribuer, dans les meilleurs délais, à la clarification des responsabilités, y compris en diligentant une enquête, et à prendre, le cas échéant, des mesures contre tous ceux qui entraveraient la mise en œuvre des engagements contenus dans l’Accord ».
Enfin, voici ce que dit la CMA, le 19 Août 2015 :
» LEVÉE DES « Zones de sécurité de la MINUSMA » SUR TOUTE L’ÉTENDUE DU TERRITOIRE DE L’AZAWAD.
La Coordination des Mouvements de l´Azawad (CMA) informe l’opinion nationale et internationale ainsi que les différentes parties composant la médiation internationale et les partenaires du processus d’Alger que depuis la signature de l´accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du » processus d´Alger, les milices pro gouvernementales, usant des moyens et de la logistique de l’Etat, tentent de reconquérir des nouvelles positions, tenues depuis le cessez le feu du 23 mai 2014, par la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) en violation flagrante des arrangements sécuritaires et des termes de l’Accord de Paix signé les 15 Mai et 20 Juin 2015.
Cette attitude belliqueuse vise délibérément à remettre en question l’accord d’Alger dans sa globalité et tous les engagements pris par les différentes parties.
La Coordination des Mouvements de l´Azawad(CMA) a pris note du communiqué de la MUNISMA du 17 août 2015 instaurant une zone de sécurité de 20km autour de la ville de Kidal, elle a également pris note du communiqué du gouvernement du Mali à la date du 18 août 2015 regrettant l’instauration d’une telle zone de sécurité.
Par conséquent, la Coordination des Mouvements de l’Azawad demande à la MUNISMA de lever expressément et dans les meilleurs délais toutes les zones de sécurité établies sur le territoire de l’Azawad à Tabankort, Anafif, Menaka, Goundam, Ber, Tombouctou, Gao, Kidal et ailleurs et de laisser le soin à toutes les parties de régler leurs différends.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad, qui condamne la formation,
l’armement et l’utilisation des milices, est déterminée à prendre ses responsabilités face à l’histoire, en protégeant les populations de l’Azawad et en créant des conditions de vie meilleures et un espace d’épanouissement socio économique préservant l’identité et la culture du peuple de l’Azawad ».
De ce qui précède, il apparaît que l’agenda en cours est de faire fi du Mali d’avant signature de l’accord, du grand Mali indépendant en 1960, pour créer deux républiques sur le même territoire ou faire de notre pays une fédération qui ne dit pas son nom, car avec toutes les faveurs pour Kidal sous protection étrangère. Et voilà que les Africains qui prônent l’unité africaine, doivent assister impuissants à une nouvelle balkanisation du vieux continent. Nous le disons et le répétons, l’Azawad est un mensonge, une mystification et surtout une construction coloniale. Ceux qui, pour des considérations économiques et géostratégiques au profit de l’Occident, ont conçu et appliqué à la lettre le scénario qui a permis aux mercenaires d’illusions de s’installer au Mali, avec tous les moyens et soutiens, de sorte que le Mali ne pouvait pas se défendre, ne veulent-ils pas empêcher que nous puissions retrouver le même Mali libre et uni?
Ceux qui laissent les djihadistes semer la terreur pour aller s’opposer aux forces maliennes oublient qu’ils sont en train de renforcer l’idée selon laquelle le remodelage du monde musulman est en cours. Adopter une stratégie impérialiste de cette envergure, c’est la preuve que la crise malienne s’inscrit dans une vision géostratégique impérialiste avec une aire géographique précise dont le but est la mainmise sur des ressources, l’extension et la domination mais aussi l’octroi de budgets faramineux aux entreprises du complexe militaro- industriel, entre autres. S’ils pensent que nous prendrons des vessies pour des lanternes, que non, nous les voyons venir et à cet effet nous en appelons au patriotisme de toutes les forces vives de la Nation, partis politiques de la mouvance présidentielle et de l’opposition, associations et organisations démocratiques, tous les citoyens maliens de l’intérieur et de l’extérieur. L’heure est grave, la Nation
a besoin de tous ses enfants pour contrer cette vision géostratégique impérialiste, pour étouffer cette mission de balkanisation de l’Afrique. Nous sommes chez nous, nous y resterons librement, unis et solidaires, dans l’acceptation de nos amis, seulement de nos amis. Tous les autres peuvent aller se faire voir. A bon entendeur salut !
Mamadou DABO
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