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MINUSMA: Partiale ou incomprise ?
Publié le lundi 24 aout 2015  |  L’aube
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou




La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui est censée aider le Mali à sortir de sa crise sécuritaire, est perçue par certains de nos compatriotes comme une mission chargée de poser les jalons de la partition de notre pays. Est-ce une mauvaise lecture du rôle des forces onusiennes ? Ou la réalité d’un complot international ourdi contre le Mali ?

« Des confrontations armées ont opposé, les 15, 16 et 17 août, la Coordination des Mouvements de l'Azawad et la Plateforme dans la région de Kidal, respectivement à Touzek Oued, situé à 60 km au sud-est de Kidal, à l'est d'Amassine, 80 km au sud de la ville de Kidal, et sur l'axe Tabankort-Anefis à 45 km au sud-ouest d'Anefis… », a indiqué la Minusma dans un communiqué, le 17 Août 2015.

Dans ce communiqué, la Minusma a annoncé, la création d’une « zone de sécurité » ou zone tampon autour de Kidal, pour dit-elle, « parer à toute éventualité d'une extension des combats qui pourraient affecter la population de cette ville… ». Beaucoup de Maliens n’ont pas compris la teneur de ce communiqué ou du moins l’ont interprété comme une façon plus nette pour la Minusma de consacrer la partition de notre pays. La Minusma s'est déclaré « déterminée à assumer ses responsabilités en ce qui concerne la protection des populations civiles », précise-t-on dans ce communiqué.

Mais là, très clairement, il ne s’agit que des populations civiles de Kidal. Manifestement, les combattants de la CMA qui avaient fui devant ceux de Gatia pour aller se terrer à Kidal. Pourquoi, la Minusma n’a pu jamais montrer sa détermination face aux attaques des bandits de la CMA contre les populations civiles de Bintagoungou, Goundam, Gourma Rharous, Léré, Tabankort, Ménaka, etc. ?

Et les autres populations ?
Chaque fois que la CMA est en disgrâce, la Minusma trouve des prétextes pour la « secourir ». Qui ne se souvient pas des évènements de Ménaka où la Minusma a mis pieds et mains pour faire sortir les combattants de la Plateforme de Ménaka pour faire plaisir à la CMA ? Et tout cela, parce que Ménaka, Kidal, Tabankort, Taoudéni, font partie d’un plan machiavélique de la CMA de constituer un territoire pour son « Azawad » imaginaire.

Les populations ne sont pas les seules à s’interroger sur les agissements de la Minusma, il y a aussi les parties prenantes à l’accord d’Alger, notamment la Plateforme et le gouvernement.
Dans un communiqué, en date du 19 Août 2015, la plateforme réagit vigoureusement contre ce qu’elle appelle un communiqué « à l’allure ridicule et au dessein discriminatoire ». « La Minusma était donc où quand après la signature du 20 juin par ses protégés, le nord s’est remis à brûler et les populations civiles de Tombouctou, Rharous, Sévaré à Tabankort à mourir ? », se demande la Plateforme. Qui doute de la bonne foi de la Minusma : « Sinon pourquoi ne pas créer une zone d’exclusion au tour des villes de Tabankort, Tarkint, Djebok, Ménaka, N’tillit, Bamba, Zorho, Bintagoungou etc…où l’insécurité tient la permanence face aux braves soldats de la République ».
Aussi, la plateforme dénonce sans détour la volonté affichée des auteurs et concepteurs de ce communiqué de transformer Kidal en camp de concentration où les Mouvements de la CMA sont autorisés à tuer, violer, et à piller à huis clos en buvant leur petit thé sous le regard vigilant de la Minusma. Elle tient à révéler que la pensée secrète de ce communiqué vise à donner du temps à ses frères ennemis afin que par le répit, ils s’organisent et se mobilisent pour les prochaines attaques contre ses positions chèrement conquises.

Le rôle de la Minusma ?
S’agissant du gouvernement, il a exhorté la Minusma, dans un langage très diplomatique, « à rester dans son rôle de protection des populations, et de toutes les populations, dans toutes les zones exposées, à l’instar de Kidal, aux mêmes risques d’insécurité ».
Pour le porte-parole du gouvernement, Choguel Kokala Maïga, en la matière, tout traitement inéquitable produira des effets pervers nuisibles à la recherche de la paix et de la concorde.
Si la Minusma est au tant critiquée, ce qu’il y a un problème. Soit son rôle est méconnu ou qu’elle-même agit dans le sens contraire de sa mission.

Selon la résolution 2227 du Conseil de sécurité des Nations Unies, le rôle de la Minusma est, entre autres, « d’ assurer la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques et assurer une protection particulière aux femmes et aux enfants touchés par le conflit armé ; aider à la stabilisation des principales agglomérations et les autres zones où les civils sont en danger, notamment dans le nord du pays, en effectuant des patrouilles de longue portée, entre autres choses, et, dans ce contexte, écarter les menaces et prendre activement des dispositions pour empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones; et aider les autorités maliennes à procéder au retrait et à la destruction des mines et autres engins explosifs et à gérer les armes et munitions ».

La résolution est claire dans ses termes, la Minusma doit veiller à la sécurité des populations civiles qui sont en danger dans le nord du Mali. D’où l’incompréhension de nos compatriotes quand la Minusma ne sort ses gongs et sa détermination que lorsqu’il s’agit des civils de Kidal où des localités contrôlées par les combattants de la CMA.

L’incompréhension est d’autant plus grande que même le gouvernement n’est pas associé aux décisions de la Minusma. Qui s’acharne même contre l’Etat lorsqu’il s’est agi de « protéger » les rebelles de Kidal. Les propos du président de la République, le 15 mai lors de la signature de l’accord d’Alger par le gouvernement et ses alliés, sonnent encore comme une nette expression de cette incompréhension du rôle de la Minusma dans notre pays.

Idrissa Maïga
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