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Comité de suivi de l’accord d’Alger : Pourquoi la CMA boude les travaux
Publié le mercredi 26 aout 2015  |  Le Katois
Mahamadou
© RFI par DR
Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du MNLA et sa délégation sont à Alger pour discuter des accords de paix, le 16 juillet 2014.




Avec les affrontements entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) et le Gatia à la porte de Kidal, le processus de paix connaît un arrêt forcé. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la Cma a boudé les travaux du Comité de suivi de l’accord. En début de semaine, un responsable de l’organisation s’est confié au quotidien ‘’l’Indicateur du Renouveau’’.



Interrogé d’abord sur la perte de terrain de son groupe, Almou Ag Mohamed a une lecture simpliste de la question : «La Cma a perdu quelques positions, pas parce qu’elle est affaiblie, mais parce que depuis la signature de l’accord, nous nous sommes inscrits dans la logique de la paix et du dialogue, alors que les milices de la Plate-forme, elles, n’ont cessé de leur côté de se préparer pour la guerre et violer tous les arrangements sécuritaires et engagements pris. Mais aujourd’hui, je peux vous assurer que la Cma est désormais dans une toute autre logique, celle de se défendre et de récupérer toutes les positions nouvellement occupées par les milices, en violation flagrante de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali», a-t-il justifié.

S’agissant des rivalités tribales qui seraient à l’origine de ce conflit entre Gatia à dominance Imgad et la Cma à composante (Iffogas et Doussak), le porte-parole de la Cma dira que c’est le discours que font circuler ceux qui rêvent de voir éclater une guerre civile dans l’Azawad et les milices. «Les milices pensent qu’avec ce discours, elles arriveront à grossir leurs rangs sur des bases ethniques.
Nous nous inscrivons en faux contre cette thèse, car ceux qui attisent les flammes de cette guerre, sont ceux que la paix n’arrange pas et qui trouvent leurs comptes dans le chaos», souligne-t-il.

Almou Ag Mohamed a aussi décrit la situation qui prévaut à Kidal et à Anefis : «Nos hommes se tiennent prêts à Kidal, Amassine, autour d’Anafif et partout ailleurs. Nous voulons juste donner une chance à la Minuma et aux autres garants de l’accord de trouver une solution pacifique à ce problème. Sans quoi, la Cma risque malheureusement de se retrouver dans l’obligation de passer par une action militaire pour récupérer ses positions», explique-t-il.

Parlant de la demande de la Cma à la Minusma pour lever toutes la zone de sécurité établie et surtout quel sort pour le cessez-le-feu en vigueur, la réplique d’Almou est «qu’on ne peut plus parler de cessez-le-feu, du moment où il y’a qu’une partie qui le respecte, et l’autre qui ne manque aucune occasion pour le violer au vu et au su de tous les garants de l’accord», précise le porte-parole de la Cma.

Pour ainsi dire, l’impact de ces événements sur le processus de paix ne pouvait qu’être désastreux. « La situation est très tendue et ces événements à répétition risquent de mettre à l’eau l’accord dans sa totalité. Pour le moment nous avons reçu des invitations pour participer aux travaux des différents sous-comités du Comité de suivi de l’accord (Csa) que nous avons décliné. Par contre, nous avons précisé que nous sommes disposés à participer à une réunion urgente du Comité de suivi de l’accord qui sera dédiée exclusivement à la situation actuelle qui prévaut sur le terrain», a-t-il conclu. Des raisons suffisantes pour jouer sur les travaux du stratégique Comité de suivi de l’accord qui a commencé lundi, sans la Cma.

Harouna COULIBALY
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