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MINUSMA : Les attentes déçues
Publié le mercredi 26 aout 2015  |  Les Echos
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou




Il apparaît que la Minusma, au jour d’aujourd’hui, représente plus un obstacle à la paix dans ce pays qu’un facteur la favorisant pour la raison pure et simple que si le MNLA tient encore à l’instant la ville de Kidal, cet exploit il le doit davantage à la subversion de la Minusma qu’à la bravoure de ses combattants.

Depuis mars 2012 où les Nations unies, à travers la Minusma et sous différentes appellations, sont présentes au Mali pour le maintien de la paix et de la sécurité, ce problème est devenu plus compliqué que jamais à cause des positions partisanes de l’officine onusienne.

Il se passe que, selon les termes vrais ou supposés de la main tendue malienne, appelée pour la stabilisation politique du Graal, l’organisation onusienne n’est certes pas débordée par ses multiples tâches, mais apparaît comme engluée dans des considérations idéologiques et géostratégiques contraires à la feuille de route de sa mission

D’ores et déjà notons au passage que partout où une officine des Nations unies se déploya, la paix et la sécurité, au lieu de revenir, se sont éloignées des populations bénéficiaires : Libéria, Sierra Léone, République démocratique du Congo et maintenant le Mali.

A voir ce qui se passe quotidiennement sur le terrain politique et militaire, on est conduit à penser sans grands efforts que la Mission des Nations Unies au Mali a un autre agenda que celui des chefs militaires de la zone et de l’autorité politique nationale.

Le divorce est total entre d’une part l’autorité politique légitime qui souhaite peut-être à contrecœur le maintien du dispositif des Nations unies et l’opinion publique nationale qui, excédée, ne veut autre chose que son départ.

Toutefois, la faiblesse extrême de l’Etat malien, qui s’apparente maintenant à la désolation, ne lui permet plus de faire usage des muscles qui lui permirent en 2013 de grimper à Koulouba et d’imposer ses lois à ce pays. D’autant que l’armée nationale, en dépit des appuis en tout genre des forces occidentales, continue toujours de former des officiers de bureau et non de terrain et qui ne sont pas fondamentalement différents de la pléiade dont accoucha le régime d’ATT entre 2002 et 2012.

C’est dire à tel point notre contexte politique est encore tributaire du diktat de la Minusma qui organise proprement un cirque grotesque sur notre sol et tient à sa discrétion notre autorité politique qui comprend bien ce jeu mais n’a pas les moyens d’opposer la moindre résistance à sa volonté de division.

Au fond, rien n’indique que la Minusma, d’une part n’est pas venue pour organiser la partition du pays et d’autre part n’a pas parti lié avec les narcotrafiquants qui écument dans le désert depuis le début de cette crise. Seuls les jihadistes qui courent derrière un autre enjeu semblent lui compliquer la tâche en semant la confusion entre Touareg rebelles et partisans d’une guerre sainte moyenâgeuse et totalement dépassée.

Les différents événements survenus dans le Nord du Mali depuis le début de sa crise semblent indiquer clairement que la Minusma non seulement ne court pas derrière la paix dans ce pays, mais également sert de force de soutien aux mouvements séparatistes opposés à l’unité nationale de ce pays, à la forme républicaine de son Etat et au caractère laïque de celui-ci.

Toutes les interventions politiques et militaires de l’officine onusienne ont montré sa complicité avec les forces ennemies de l’intégrité territoriale de ce pays de 2002 à ce jour, à commencer par le MNLA et les autres groupuscules plus ou moins soutenus financièrement et politiquement par la France et la Suisse.

Si le voyage du Premier ministre Moussa Mara à Kidal fut un échec cuisant en mai 2013, ce revers eut sa source plus dans les manœuvres de la Minusma qu’à la volonté politique et militaire du MNLA d’en découdre avec l’Etat malien.

Le fait que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita fut obligé de fustiger et de stigmatiser les comportements de la Minusma en juin 2015 lors d’une séance publique, montre à quel point celle-ci a changé de camp et aussi à se maintenir coûte que coûte rien que pour les millions de F CFA que ses cadres militaires et civils ramassent à chaque fin de mois pour un travail dérisoire réalisé sur le territoire national.

Pour l’opinion publique nationale de ce pays, il apparaît que la Minusma, au jour d’aujourd’hui, représente plus un obstacle à la paix dans ce pays qu’un facteur la favorisant pour la raison pure et simple que si le MNLA tient encore à l’instant la ville de Kidal, cet exploit il le doit davantage à la subversion de la Minusma qu’à la bravoure de ses combattants.

Le rôle faible joué par la hiérarchie militaire de cette officine dans les négociations d’Alger en faveur de la paix, montre aussi à quel point le peuple malien est considéré comme un enfant mineur dans les tours de passe-passe qu’organisent à périodes régulières les grandes puissances pour divertir les petites nations et imposer à elles leur domination.

Yiriba

HAROUNA TRAORE

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Les Echos N° 3864 du 3/5/2012

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