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Joute oratoire : Moussa Mara et l’Honorable Mody N’Diaye sur le chapitre de la gouvernance économique au Mali
Publié le lundi 31 aout 2015  |  L’Agora
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© aBamako.com par A.S
Le Premier ministre, Moussa Mara présente les vœux du gouvernement au président de la République IBK
Bamako, le 29 décembre 2014. Koulouba.Le Premier ministre, Moussa Mara, a présenté les vœux du gouvernement au président de la République Ibrahim Boubacar Keïta qu’il a remercié pour la confiance placée en l’équipe gouvernementale.




Deux cadres du landernau politique malien étaient sur le podium de la Maison de Presse, la semaine dernière(le 29 août). Lors du troisième numéro de l’émission ‘’Grand Débat Economique’’, les deux personnalités politiques ont fait étalage de leur expertise en économie.

Si les deux personnalités politiques autour de la table le 29 août dernier à la Maison de la Presse de Bamako sont des économistes, force est de reconnaitre que le chemin se sépare quelque part du fait de leur positionnent en politique. En effet, deux styles, deux orientations politiques bien différentes.

Le premier est l’Honorable Mody N’Diaye qui milite au sein de l’URD, le parti de la poignée de mains avec son porte étendard Soumaila Cissé. Il est de l’opposition. Sans nul doute, il a mobilisé la vingtaine de députés de l’opposition pour voter contre l’adoption du budget 2015 à l’Assemblée Nationale.

Tandis que le second Moussa Mara, chef du parti Yélèma(le changement) était ministre pendant le vote de ce budget. Candidat à l’élection présidentielle de 2013, il sera par la suite nommé Premier Ministre du Président IBK en remplacement d’Oumar Tatam Ly. Il est bien tapi dans la Mouvance présidentielle même si son parti ne compte qu’un seul député parmi les 147 que compte l’Assemblée Nationale.



Ainsi plusieurs thèmes sur les défis liés à la gouvernance économique ont été abordés au cours des débats. Sur le principal thème à savoir « qu’est-ce qu’il faut changer à la gouvernance économique du Mali ? ». Sur cette question, les invités n’ont pas tardé à donner leur avis.

Le moins que l’on puisse dire est que les deux personnalités ne partagent pas les mêmes points de vue en matière de la gouvernance économique. Toute chose à laquelle, l’on pouvait s’y entendre en tenant compte du statut politique de ces hommes politiques.

Invité le premier à prendre la parole, l’honorable Mody N’Diaye a estimé qu’à l’état actuel les indicateurs sont au rouge. Selon lui, il manque de volonté politique dans le secteur. « Nous gérons comme si nous ne sommes pas sortis d’une crise, », critique-t-il la gouvernance actuelle.

Selon lui, il faut revoir le système économique du pays pour un développement harmonieux. « Je pense que ce qui est important quand je parle des questions de ce genre, il faut être pratique et il faut se baser sur les réalisations actuelles. Les référentielles à la matière c’est le cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté qui n’a pas fait l’objet de révision », a indiqué l’Honorable Mody N’Diaye.

Poursuit-il en évoquant le contexte de crise au Mali. « Nous sommes dans un environnement de crise parce que la dernière évaluation de ce cadre stratégique a fait ressortir des indicateurs qui nous permettent de dire que les fondamentaux attendus et la manière dont les aspects économiques sont gérés par les autorités, nous laisse encore très dubitatifs. Parce qu’au niveau de la production de 2012-2014, nous avons connu une croissance moyenne de 3% contre une croissance démographique de 3,6%. Au niveau des emplois, nous sommes à une situation de chômage très inquiétante », a-t-il jugé.

Moussa Mara intervenant après son prédécesseur, rétorquera par rapport aux bilans donnés par l’honorable Mody N’Diaye. « Le Tableau qu’il a dépeint évidemment, on peut contester certains éléments, mais si vous reculez 10 ou 15 ans avant, ce même tableau reste valable. Donc pour moi, la structure est toujours importante que la conjoncture. On a d’abord des insuffisances dans notre système de gouvernance économique qui sont plus structurelles que conjoncturelles», réagit Mara avant de regretter que l’économique n’a jamais été un sujet de préoccupation politique majeure dans notre pays.

Mountaga DIAKITE
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