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Deux ans de gouvernance IBK : Majorité et opposition apprécient…
Publié le vendredi 4 septembre 2015  |  L’Indicateur Renouveau
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie d`investiture de Ibrahim Boubacar Keita
Bamako, le 04 Septembre 2013 au Centre International de Conference de Bamako (CICB). Le Président Elu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK a prêté serment devant la cour suprême.




Alors que la Coordination des partis politiques de la majorité présidentielle juge le bilan d’IBK positif sur la stabilité, la relance de l’économie et s’apprête à le célébrer, l’opposition dresse un bilan mitigé des premières années du président à la tête du Mali. Deux ans après la présidentielle, majorité et opposition s’affrontent dans un débat sans merci. Décryptage.



4 septembre 2013-4 septembre 2015. Il y a deux ans, jour pour jour, que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a prêté serment pour 5 ans, après sa victoire le 11 août 2013. Héritant d’un Mali en conflit au nord, une armée en lambeaux, un Etat affaibli par les multiples crises politiques, les deux premières années du président ne semblent pas convaincre toutes les couches sociopolitiques du pays. Malgré les résultats enregistrés dans la résolution de la crise du Nord qui a abouti à la signature en mai et en juin 2015 d’un accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger entre le gouvernement et les groupes armés.

Pour le vice-président du parti Yéléma, Amadou Aya, les comptes sont bons pour la deuxième année de gestion d’IBK. “Il est vrai que beaucoup reste encore à faire, mais l’espoir est permis. La situation sécuritaire dans lequel le Mali était plongé ne favorisait pas la signature d’un accord de paix définitif dans un délai raisonnable. Je pense que la signature de cet accord est un facteur qui va amener le pays vers une sortie définitive de crise”, souligne le vice-président du parti de l’ex-Premier ministre, Moussa Mara. Et de regretter que sur le plan de la relance économique il y a eu de difficultés.

Selon M. Aya, les signaux sont là aujourd’hui pour un nouveau départ. “Dans une situation de crise, il y a toujours des effets collatéraux. La guerre asymétrique est la plus difficile à combattre. Mais le Mali tend vers le bout du tunnel. Le gouvernement a fait voter le projet de réforme et de mise à niveau des Forces armées du Mali (FAMa), notamment à travers la loi d’orientation et de programmation militaire en février dernier. La lecture juridique pour renforcer la loi antiterroriste qui donnerait aux autorités davantage de moyens, préventifs et répressifs à l’instar d’autres pays de la région est en cours. Elle contribuerait par ailleurs à rassurer une population parfois en proie à la psychose…”

Sur le plan politique, le Premier ministre associe l’ensemble de la classe politique, majorité, opposition et société civile aux questions de gouvernance afin de susciter l’union nationale. “L’Etat est aujourd’hui dans une logique de reconstruction, après les coups de la crise. La lutte contre la corruption est engagée, une gangrène qui touche tous les secteurs. En deux années, plusieurs actes ont été posés dans le sens de la transparence…”

Le secrétaire général du bureau politique de la Convention social-démocrate (CDS-Mogotiya) et président du groupe parlementaire APM, Me Zoumana Ntji Doumbia, soutient le caractère positif de la deuxième année de gestion d’IBK. “Comme la première année, la deuxième était aussi une année de défis pour le président. Et au terme de l’exercice, nous pouvons nous réjouir beaucoup du gouvernement. Nous avons de belles avancées dans le processus de paix et la signature d’un accord en mai et juin derniers, la question de réforme des forces armées a été adoptée et le retour des partenaires techniques et financiers est une réalité de nos jours”, se félicite-t-il. Il rappelle que beaucoup reste à faire pour consolider les acquis en matière de gouvernance.

Pour les partis politiques de l’opposition, les Maliens retiennent aujourd’hui une succession de scandales financiers, avec en toile de fond la mauvaise gouvernance, tache noire sur les premiers pas du président de la République.

“Le slogan phare, l’honneur du Mali est devenu un triste souvenir pour les Maliens. Les dirigeants actuels n’ont pas une vision critique pour le Mali. Le système est caractérisé par des erreurs de casting et des dysfonctionnements réels. Il y a un véritable problème de gouvernance au sommet de l’Etat. Cela confirme ce que l’opposition pensait : il manque une feuille de route au président, les priorités n’ont jamais été définies. L’attente des Maliens était très forte sur des sujets comme la sécurité, la réconciliation nationale, la justice… On n’a pas beaucoup bougé depuis. Kidal est toujours quasi inaccessible. Partout au pays, on assiste à une recrudescence de l’insécurité. Le processus de paix entamé depuis les premiers jours de son élection tarde à donner résultat, avec les groupes armés. Enfin, les investisseurs ne sont pas encore rassurés”, déclaré le président du Parti lumière l’Afrique, Seydou Diawara dit Martin.



IBK compte sur les milices pour libérer le Nord

Beaucoup de Maliens s’attendaient à ce que la situation du nord soit débloquée, mais à l’analyse des choses, il faut encore s’armer de patience.

“Le président fonde beaucoup d’espoir sur les milices pour libérer le Nord. Les groupes armés sont aussi divisés, mais le gouvernement n’a pas non plus une ligne très claire. A mon avis, il faut une vision claire pour aider notre armée à reconquérir Kidal, ce qui n’a pas été le cas”, souligne le président du Pla.

Ce constat est du reste partagé par le président du groupe parlementaire de l’opposition, Mody Ndiaye. Selon l’honorable, la 2e année du président a été marquée par le processus de négociation pour le retour de la paix dans la partie septentrionale du pays et la stabilité sur l’étendue du territoire. “Mais nous regrettons qu’au cours de ce processus les questions d’intérêt national n’ont jamais été sur la table de la représentation nationale. Aucun débat n’a fait l’objet de communication. En plus l’opposition de façon générale n’a pas été associée au processus. Aujourd’hui nous pensons que les préoccupations des Maliens n’ont été prises en compte dans l’élaboration de l’accord signé le 15 mai et 20 juin 2015″, affirme-t-il, ajoutant qu’au-delà de cette question de sécurité, qui est principalement le plat de résistance du régime, la situation économique aussi est peu reluisante.

“Les politiques budgétaires pour la relance du secteur de l’économie peinent à porter fruit. Nous sommes vraiment inquiets. Et nous pensons que le bilan n’est pas satisfaisant puisque notre pays connait aujourd’hui des moments difficiles. Il urge aujourd’hui de procéder à un changement de fond et non de forme pour que l’an III ne soit pas émaillé de taches noires”, espère-t-il.

“On est très loin du compte de 200 000 emplois et de 50 000 logements sociaux. Selon les rapports, les emplois créés pour l’heure ne sont que de l’ordre de 30 000 et pour les logements sociaux nous sommes à 6000 sur 50 000. Il faudra encore attendre pour voir réaliser les projets d’IBK…”, comptabilise le député Ndiaye.

Bréhima Sogoba
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