Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Entre nous : Drame cornélien !
Publié le vendredi 4 septembre 2015  |  Le challenger
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)




Le retrait des combattants de la Plateforme d’Anéfis qu’ils occupent depuis le 17 août dernier après avoir défait ceux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma), continue toujours d’être un sujet de crispation entre les différents protagonistes engagés dans la résolution de la crise du nord. L’extrême gravité de la situation a amené le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, à demander aux responsables de la Plateforme de se retirer sans condition de cette localité, afin de donner une chance au processus de paix. C’était au cours d’un entretien, le 28 août, au Palais de Koulouba. Juste après, le Président IBK a pris son avion pour se rendre en Algérie et au Niger. Sur le terrain, règne une grande tension avec un risque réel d’affrontements.

Le 1er septembre dernier, une position de la garde nationale à la frontière de Tombouctou a été attaquée par un groupe non encore identifié. Bilan officiel : deux morts, deux blessés, un porté disparu et un véhicule emporté. Dans la région de Kidal, les plus pessimistes craignent des affrontements inévitables avec des mouvements de troupes signalés. La situation à Anefis est à la fois difficile et complexe. Les négociations en cours actuellement à Gao où séjournent depuis le 30 août dernier les responsables de la Plateforme constituent la parfaite illustration. Les responsables de la Plateforme disent « être d’accord pour quitter la ville », mais ils « demandent plus de temps » pour honorer l’engagement du Président IBK. Ils exigent l’arrivée des casques bleus de la Minusma pour sécuriser les populations qui risquent de subir des représailles avec le retour des combattants de la Cma.

En se rendant en Algérie et au Niger, le Président IBK voulait rassurer les autorités de ces pays inquiets des derniers développements de la situation au nord où les affrontements intercommunautaires peuvent déboucher sur une guerre civile. Une grosse préoccupation pour les partenaires et amis du Mali (au premier rang l’Algérie, le Niger et la Mauritanie) dont les autorités redoutent une contagion, donc un débordement sur leur sol. Au-delà, le chef de l’Etat voulait demander aux Algériens et Nigériens de faire pression sur les petits aventuriers de la Cma d’accepter le principe de l’organisation des élections communales et régionales, prévues le 25 octobre prochain.

La situation sécuritaire se dégrade chaque jour. Et l’on veut coûte que coûte organiser ces échéances électorales. Comment gérer une opinion révoltée tout en amadouant la communauté internationale. Le gouvernement fait face à un vrai dilemme. La tenue des élections à l’état actuel des choses équivaudrait à admettre de facto l’existence « du gouvernement de la Cma» dont les leaders ont réussi avec leurs complices à faire de Kidal une petite enclave sur lequel ils règnent en maîtres absolus depuis le 21 mai 2014.

Le statu quo est suicidaire. En dépit des assurances données par le Président IBK à la communauté internationale, le gouvernement du Mali risque se retrouver tôt ou tard dans un isolement diplomatique total avec des conséquences fâcheuses sur le processus de paix et de réconciliation dont le déraillement pourra porter des coups sévères à l’intégrité territoriale. Le projet de partition du Mali imaginé par les petits aventuriers du Mnla et leurs acolytes est mis en veilleuse, mais loin d’être abandonné.

Calmons le jeu. Car, quand vous avez vos pieds sur une termitière, il faut savoir les poser. Cela exige beaucoup de stratagèmes. Toutefois, il faut rester ferme sur certains principes. Après le retrait de la Plateforme, en aucun cas, la localité d’Anefis ne doit être occupée par la Cma, de plus en plus fragilisée par des défaites militaires et des défections en cascade.

A défaut des forces armées et de sécurité du Mali, il revient à la Minusma d’assurer la sécurité des populations. Toute autre solution serait préjudiciable au processus de paix. Donc, un échec pour la mission onusienne !

Chiaka Doumbia
Commentaires