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AN II D’IBK Bilan mitigé pour la justice
Publié le vendredi 4 septembre 2015  |  Le Prétoire
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie d`investiture de Ibrahim Boubacar Keita
Bamako, le 04 Septembre 2013 au Centre International de Conference de Bamako (CICB). Le Président Elu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK a prêté serment devant la cour suprême.




Même s’ils se félicitent d’un relatif apaisement du front social au sein de la famille judiciaire, les syndicats de la magistrature notent toutefois que depuis la prise de fonction du Président IBK, il y a 2 ans, rien n’a changé dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail des magistrats.
Le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) ont fait un bref diagnostic de la gestion de la justice malienne depuis l’investiture du président de la République, le 4 septembre 2013. Les conditions des acteurs de justice; l’immixtion de l’Exécutif dans la sphère judicaire; l’immunité accordée aux bandits armés; le projet de reforme de la justice. Voilà, entre autres, les sujets abordés par les présidents des différents syndicats de la magistrature pour parler du bilan des deux ans d’Ibrahim Boubacar Keïta à la tête du Mali.
Si le président du SAM, Issa Traoré, pense que de 2013 à nos jours, les actes posés en termes d’amélioration des conditions de la justice sont insignifiants, celui du Sylima, Adama Yoro Sidibé, note une approche plus ou moins positive dans la forme, même s’il relève par ailleurs un certain statuquo dans le fond.
Selon le Président du SAM, l’atmosphère au niveau de la famille judiciaire était très tendue suite à l’arrivée de Me Mohamed Ali Bathily à la tête du département de la Justice. Ce dernier, rappelle-t-il, avait décidé de mener une politique de vas-t-en guerre contre les acteurs de justice.
En effet, le magistrat estime que le ministre Bathily a passé le clair de son temps à ‘’bavarder’’ plutôt qu’à poser des actes concrets allant dans le sens de l’amélioration des conditions de la justice. Les lignes auraient commencé à bouger avec l’arrivée de Mahamadou Diarra à la tête du ministère de la Justice. S’il note un léger regain d’espoir, Issa Traoré décrie cependant les conditions de vie et de travail des magistrats maliens. «La justice est le plus pauvre de tous les services de l’Etat. Il y a seulement 0,7% du budget qui est consacré au Ministère de la justice. Et on a tendance à dire que les magistrats sont les mieux payés de la République. Faux, car la justice malienne est un géant au pied d’argile. Pour s’en convaincre, il faut faire un tour dans la sous-région pour voir les conditions de travail des magistrats. La première des tâches dans un pays qui se veut réellement démocratique, c’est de mettre la justice au centre des exercices visés en mettant les acteurs de la justice dans les conditions idoines. C’est vraiment regrettable de constater aujourd’hui que notre justice n’a pas encore pris le départ. La justice malienne était mourante, mais aujourd’hui elle est malade. Elle a besoin d’être diagnostiquée et secourue», interpelle le magistrat.
Parlant de l’immunité accordée aux bandits armés, Issa Traoré dira que cette mesure est intervenue dans des conditions totalement irrégulières car, dénonce-t-il, la loi a été violée à tout bout de champ. «En se plaçant dans le cadre des circonstances exceptionnelles, c’est plutôt une décision politique intervenue dans le cadre de la recherche de la paix. Mais il faut savoir qu’il n’y aura jamais de paix tant que la justice n’est pas rendue. On ne doit pas ignorer ces nombreuses victimes. Oui pour un pardon qui reconnait le droit des victimes», nuance M. Traoré.
De son côté, le Président du Sylima, Adama Yoro Sidibé, dira que rien n’a changé dans le fond. Mais, dans la forme, apprécie notre interlocuteur, il y a une approche plus positive que sous l’ère ATT. Selon lui, depuis la prise de fonction d’IBK, les magistrats ne sentent pas tellement l’interférence manifeste de la Présidence dans les affaires de la justice, encore moins cette volonté de diviser les magistrats ou de créer une tension artificielle pour arriver à des fins. En outre, il se réjoui de l’arrivée du Ministre Diarra à la tête du département de la justice. Ce dernier a, selon lui, une approche plus acceptable de la famille judiciaire.
Adama Yoro Sidibé affirme par ailleurs que le Ministre Bathily, en son temps, avait élaboré un document de projet de reforme de la justice. Ce document, selon lui, prenait en compte beaucoup de préoccupations des magistrats. Le Ministre Diarra a, son tour, lancé un programme d’urgence pour le renforcement du système judiciaire. «Il y a beaucoup de promesses dans ce document. Mais attendons de savoir si ça aboutira ou pas. De l’arrivée d’IBK au pouvoir à nos jours, rien n’a été fait pour l’amélioration des conditions de travail des magistrats. Notre cahier de doléances est là-bas depuis, et on ne nous a jamais appelés. En lieu et place, on nous a sorti le document de projet de reforme de Bathily que nous avons salué. Est-ce qu’il [le ministre Diarra Ndlr] va carrément oublier ce qui a été fait par son prédécesseur ? Chose qui me préoccupe, car nous avons salué le document de projet de reforme de Bathily, même si le projet n’a jamais vu le jour», affirme M. Sidibé.
Parlant du cas de la libération de Wadossène, il dira que cette situation était tout simplement une évasion organisée. Car, selon lui, le juge en charge du dossier n’en était même pas informé.
Ibrahim M.GUEYE
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