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Au Mali, le mot « jeunes » signifie « irresponsables »
Publié le vendredi 4 septembre 2015  |  RP Medias
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© aBamako.com par FS
Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe
Le CICB a abrité le Jeudi 27 Août 2015, l`Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe. Photo: Président de la CNJ, Mohamed Salia Touré




Avoir la force de réaliser ses rêves, de parcourir le monde, de s’opposer et de s’imposer est l’ambition de tous. Cela devient logiquement moins difficile quand on est jeune dans la fleur de l’âge. La jeunesse devient une qualité dans ce cas précis si le but est d’user de ses forces pour aboutir à ses fins. En tout cas, dans un pays normal, avec des habitants normaux ayant des cerveaux en activité, cela se passerait ainsi.
Lorsque les politiques ont besoin de paires de mains pour les applaudir lors des meetings, ils font appel aux jeunes. Idem pour les bains de foule.

Lorsqu’il faut incendier son école, bastonner ses enseignants, empêcher ses camarade d’accéder à l’école pour apprendre, on peut compter sur les jeunes maliens. Vous n’avez jamais vu un vieux lancer des pierres contre l’école. Si un vieux manipule les lanceurs de pierres, il le fait en toute subtilité.
Au sein des partis politiques, à quelques exceptions près, les jeunes ont des responsabilités éphémères et sans visibilité. La seule qualité qu’on leur reconnait est celle d’être jeune. C’est comme s’ils étaient condamnés à demeurer jeunes, inexpérimentés donc irresponsables. Ils ont tellement été confinés et même cantonnés dans la case de l’irresponsabilité qu’ils en deviennent des irresponsables notoires de carrière. Ils sont victimes du modèle qui leur a été imposé de l’adolescence jusqu’à la quarantaine.
Analysez les actes posés par l’AEEM (association des élèves et étudiants du Mali) et vous comprendrez que la fabrique d’irresponsables tourne à plein régime. En dehors des infrastructures écolières saccagées, il y a très peu de motifs de réjouissance à avoir quand on évoque cette épave de syndicat. Ses responsables courent après les dirigeants politiques, à la recherche de postes et de miettes. Parfois l’irresponsabilité prend l’ascenseur pour lever toute équivoque.

Observez le CNJ Mali(conseil national de la jeunesse malienne), il n’a rien d’un projet progressiste. Aucune action concrète qui rompt avec la vielle école. D’ailleurs les dirigeants de cette chose passent leurs temps à demander des audiences aux membres du gouvernement en échange du silence et de l’inaction. Il ne faut pas se voiler la face, dans un pays normal avec une jeunesse en bonne santé mentale, les membres de l’AEEM et du CNJ auraient dû remplir les prisons. Il y a tellement de matières à les opposer au système que leur inaction frôle l’indécence.

Si les organisations de jeunesse les plus puissantes ne réclament pas une conduite sérieuse dans la gestion du Mali eu égard à tout ce que l’on sait, si ces organisations copinent avec les gouvernants d’aujourd’hui qui détruisent tout ce qui fera demain, que faut-il espérer d’eux ?

En effet, la classe dirigeante a souvent prostitué la jeunesse pour la contrôler contre elle-même. L’exemple des jeunes rappeurs du Mali est édifiant. Le rap étant une musique engagée qui dans certains pays reste la seule voie et voix pour dénoncer, on ne comprend pas le penchant vantard des rappeurs maliens. Il n’y a jamais eu autant de choses à dénoncer au Mali. Il n’y a jamais eu autant de preuves et de signaux prouvant que le pays va mal mais nous n’avons jamais vu autant de propos aussi inutiles que des bottes usées. Ces rappeurs passent leurs temps à parler d’eux-mêmes. Le nombrilisme du pauvre est effrayant en règle générale, celui du malien en est à son paroxysme. Ceux d’entre eux qui parviennent à brasser un million de franc CFA dans l’année s’empressent de le crier si haut qu’un sourd faisant la manche pourrait l’entendre.

Les choses se déroulent comme si nous n’avions pas de problèmes, comme si notre avenir était une certitude. Il faut croire que c’est une certitude pour ces jeunes qui prévoient le pire. En Côte D’ivoire comme au Burkina Fasso, la jeunesse sait ce qu’elle vaut. Celle du Mali ne vaut rien ou presque. C’est pour cela que ceux qui ont le pouvoir les baptisent « jeunes » alors qu’ils ont tous un nom et pour certain la quarantaine révolue.

Si « jeune » est l’équivalent d’irresponsable au Mali, à ce jeu le RPM est très « jeune », nombreux ministres tels que Sada SAMAKE, Choguel MAIGA, Dramane DEMBELE, TERETA et bien d’autres sont très jeunes.

Elijah de Bla
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