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Evasion spectaculaire de malfrats au commissariat du 13eme arrondissement : les responsabilités situées
Publié le samedi 5 septembre 2015  |  Delta News




Suite à l’évasion de 2 malfrats des violons du 13e Arrondissement, le directeur général de la police nationale, Hamidou Kansaye, a décidé de limoger le commissaire dudit commissariat, monsieur Siriman Tangara. Face à ce que certains appellent une décision courageuse du directeur de la police et que d’autres qualifient d’injuste, nous avons mené une enquête. De nos investigations, il ressort que 2 grands malfrats, Mohamed Yaré dit Séga et Issiaka Sanogo dit Bako avec plusieurs autres petits délinquants en garde à vue, se sont évadés dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 août, aux environs de 20h30mn du violon du 13e Arrondissement. Informé de la situation, le directeur général de la police nationale, l’Inspecteur-général Hamidou Kansaye a immédiatement relevé de ses fonctions le commissaire de police du 13ème Arrondissement Siriman Bah Tangara.
Selon un proche du commissaire de police, les 2 bandits de grands chemins que sont Mohamed Yaré dit Séga et Issiaka Sanogo dit Bako, avaient été arrêtés le 9 août à 10 H à Sabalibougou Courani, quartier situé derrière Missabougou, suite à une descente policière. Cette opération, aux dires de notre source, a permis d’interpeller deux personnes, Mohamed Yaré dit Séga et Issiaka Sanogo dit Bako.
A l’interrogatoire, ils ont reconnu dans un premier temps être des commerçants. Face à l’insistance des limiers du 13ème arrondissement, ils changent de discours et déclarent être des employés de commerce exerçant entre le Mali et le Burkina Faso. Constatant que les deux malfrats partaient du coq à l’âne, les enquêteurs ont conclu à la thèse du mensonge. Sur l’insistance des policiers enquêteurs, les 2 malfrats ont fini par passer à l’aveu. Selon leurs révélations, la dernière opération menée par eux remonterait dans la nuit du 8 au 9 août. Au cours de cette opération, ils auraient cambriolé une boutique à Bozola où ils auraient emporté la somme de 8 millions de FCFA et une seconde boutique (vente de céréale) à Niarela dans la même nuit. Avant, ils avaient cambriolé vers le mois d’avril un bureau d’échange à Niarela où ils ont emporté la somme de 45 millions de FCFA. Sur cette somme, Séga le chef de file de la bande s’est taillé la part du Lion pour ensuite se retirer à Dakar au Sénégal.
Une fouille a permis de retrouver sur eux la somme de 1,3 millions de FCFA. Après avoir reconnu être des malfrats, ils ont été fichés dans les archives du commissariat et l’argent mis sous scellé. Toujours selon notre source, le commissaire de police ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a fait passer les 2 délinquants au journal parlé de 20 heures à l’ORTM. Présentés, le 14 août au Procureur de la Commune VI, ils ne seront pas placés sous mandat de dépôt.
N’ayant pas été placés sous mandat de dépôt, les 2 délinquants ont été gardés au commissariat du 14 au 24 août soit 10 jours. Pendant ce temps, ils ont été ramenés au parquet quatre fois. A en croire notre interlocuteur, le commissaire Siriman Tangara avait appelé le Procureur au téléphone pour exprimer son inquiétude quant au danger que représentent ces deux malfrats, en vain. Malheureusement ce qui devrait arriver, arriva. Dans la nuit du 24 au 25 août, les 2 hommes sont parvenus à s’évader. Le commissaire arrivé sur les lieux a constaté effectivement que les trois cadenas étaient jetés de part et d’autre et la grille vidée de son contenu. Il a immédiatement instruit une enquête qui a abouti à l’arrestation de l’un des malfrats le mercredi 26 août dans une voiture de transport en commun (Sotrama). Pour l’instant, l’un des malfrats court toujours.
Des questions demeurent autour de cette affaire d’évasion spectaculaire. Pourquoi le Procureur de la Commune VI n’a pas placé les malfrats sous mandat de dépôt dès leur première présentation, quand on sait que le délai de détention préventive est de 48 heures ? Comment ont-ils pu s’évader ? Existe-t-il des complices au sein du commissariat ? Pourquoi le directeur général de la police nationale a précipitamment relevé de ses fonctions le commissaire sans attendre les résultats de l’enquête qui est menée pour situer les responsabilités ? Ces questions, sans doute, auront leur réponse avec le temps.

D’ailleurs l’une des questions vient de d’avoir sa réponse avec l’arrestation d’un des évadés. En effet, un sergent de police du nom de Drissa Soumano aurait été formellement identifié par le malfrat. Dans sa déposition, le malfrat a fait savoir que c’est le sergent Soumano qui a remis une barre de fer à Séga pour défoncer les serrures. Toujours selon le bandit, les menottes que portaient les évadés ont été sautées par le même sergent Soumano.
Abdoulaye Kéné
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