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L'Essor N° 17335 du 17/12/2012

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Bourses d’étudiants : les couacs de la bancarisation
Publié le mardi 18 decembre 2012  |  L'Essor




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La banque les admet mais souligne les gros progrès de l’opération de bancarisation. Des boursiers invoquent, eux, un parcours du combattant
Dans le cadre de sa politique de modernisation et de gestion des finances publiques, le gouvernement a décidé de bancariser désormais le paiement des bourses d’étudiants. Théoriquement, la gestion de ces bourses deviendrait moderne, rationnelle, rigoureuse et transparente. La mesure était aussi sensée faciliter la vie à des étudiants contraints jusqu’alors de se bousculer aux guichets des différentes facultés pour percevoir ces bourses.
C’est ainsi que les pouvoirs publics ont lancé un appel d’offres en vue de sélectionner une ou plusieurs banques partenaires pour la bancarisation des bourses d’étudiants. Ecobank a été retenue en raison de ses qualités sur les plans technique et financier ainsi que des mesures de soutien qu’elle met à la disposition des étudiants (encouragement des meilleurs étudiants, admission au sein de la banque pour des stages, mise à disposition de cartes de paiement sous régionales). Le Centre national des oeuvres universitaires (CENOU) et l’établissement financier ont ainsi signé le 27 mai 2010 une convention de partenariat pour le paiement des bourses par voie bancaire.

De nos jours, le taux de paiement des bourses à Ecobank est de 86,42%, les agents comptables des facultés gérant les 13,58% restants. Les étudiants perçoivent leurs bourses grâce à une carte bancaire magnétique délivrée par Ecobank. Ces cartes magnétiques sont confectionnées au Ghana par la banque sur la base des listes des étudiants réguliers envoyées par le CENOU. La carte bancaire a été choisie comme mode de paiement pour permettre aux étudiants de percevoir facilement leur argent aux guichets de distribution automatique de billets.
Le CENOU compte 66.452 étudiants réguliers, immatriculés, inscrits et enregistrés. Tous sont titulaires de comptes bancaires à Ecobank. Mais tous n’ont pas de carte magnétique. Seuls 62.000 d’entre eux disposent de la précieuse carte.
La distribution des cartes magnétiques aux étudiants a donné lieu à une campagne organisée en juin 2011 par le CENOU et Ecobank. La distribution a eu lieu dans les structures académiques suivant un calendrier validé par le département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. « La distribution a dû être écourtée parce que nous étions confrontés à des problèmes techniques que sont l’indisponibilité des cartes d’étudiants dans la plupart des cas, la non-conformité des numéros de matricules car les numéros matricules joints aux listes des étudiants transmis au CENOU pour l’ouverture des comptes bancaires n’étaient pas les mêmes que ceux qui étaient mentionnés sur les cartes d’étudiants ou les bulletins de versement », explique Sylvie Kéita, le chef de service bourses, logement et restauration du CENOU. Dans ces conditions, explique notre interlocutrice, il devenait difficile d’identifier avec précision les propriétaires des cartes. Malgré ces difficultés, les allocations d’équipement des étudiants ont été aussitôt bancarisées.

Confusion. Le CENOU tente cette année de remédier aux difficultés de distribution des cartes bancaires en mettant à la disposition des nouveaux bacheliers de juin 2011 des cartes CENOU comportant le numéro de matricule national. Ce qui a permis d’éviter la confusion liée aux numéros de matricule. Sylvie Kéita invite donc les détenteurs des comptes bancaires dont les cartes magnétiques n’étaient pas disponibles en 2011 d’aller les retirer dans les agences Ecobank, munis de la carte d’étudiant, du bulletin de versement, de la copie originale de l’attestation du baccalauréat. Les cartes magnétiques donnent accès aux guichets automatiques Ecobank de la place et de la sous-région. Les frais bancaires sont fixés à 500 Fcfa.
« Nous sommes satisfaits des résultats atteints par la bancarisation des bourses. Certes il n’est pas facile de corriger toutes les imperfections en deux ans de pratique. Mais notre objectif à l’horizon 2013 est d’atteindre les 100%. Et tous les acteurs impliqués dans le processus sont à pied d’œuvre », souligne Mme Sylvie Kéita.

Beaucoup d’étudiants ne partagent pas son point de vue et se plaignent du paiement des bourses par voie bancaire. C’est le cas de cet étudiant rencontré au CENOU qui soutient que certains de ses camarades découvrent leur compte bancaire vide. Cela est dû, explique-t-il, à des numéros de compte identiques. « Des étudiants perçoivent ainsi la bourse d’un autre sans s’en rendre compte », indique notre interlocuteur.

Il y a une catégorie d’étudiants qui n’arrive tout simplement pas à toucher son dû. Cette étudiante de la Faculté des sciences techniques (FAST) en fait partie. « Voilà une année que je fais des va-et-vient entre le CENOU et Ecobank sans pouvoir toucher ma bourse dont le montant se chiffre à 250.000 Fcfa. Les deux structures n’arrêtent pas de se rejeter la responsabilité de ma situation », témoigne-t-elle.

Malgré nos tentatives, nous n’avons pas pu rencontrer les responsables de Ecobank pour leur demander notamment pourquoi il faut des mois à des étudiants pour faire renouveler leurs cartes défectueuses.

S. Y. WAGUE

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