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Vers des élections partielles au Mali : La meilleure stratégie pour diviser le pays
Publié le lundi 7 septembre 2015  |  La Nouvelle Tribune
Première
© aBamako.com par Androuicha
Première réunion de 2015 du Comité de Pilotage du PAPEM
Bamako, le 19 février 2015 au MATD. Le Comité de Pilotage du Processus d`Appui au Processus Electoral au Mali a tenu sa première réunion de l`année 2015 sous la présidence du ministre de l`administration territoriale et de la décentralisation, M. Abdoulaye Idrissa Maiga.




Auront-elles lieu ou pas ? La tenue des prochaines élections communales et régionales est la question qui alimente actuellement les débats politiques au Mali. Si certains partis politiques et une bonne partie de la société civile plaident pour un report, le gouvernement est en plein dans les préparatifs. Question : pourquoi le gouvernement malien veut forcement organiser ces élections ?



Ce forcing s’explique ou s’interprète différemment. Chacun s’appuyant sur des arguments tirés de la situation de flou général qui entoure les évènements.

Pour certains, le parti au pouvoir et ses alliés pensent pouvoir prendre le contrôle du pays à travers ces élections. Leur stratégie serait d’occuper toutes les mairies les plus importantes du pays et avoir le plus nombre de conseillers municipaux.

Pour d’autres, le gouvernement n’a pas le choix. Il est talonné par la communauté internationale qui voit plus son agenda que les conséquences d’une élection en cascade pour un pays aussi fragile. Les tenants d’une telle assertion clament haut et fort que l’organisation de ces élections est une violation de la constitution malienne qui prévoit de remettre aux calendes grecques chaque fois qu’une partie du territoire est occupée comme c’est le cas actuellement à Anefis, Kidal, Ber et bien d’autres localités ou l’Etat malien n’est pas présent depuis des années.

D’ailleurs, la plupart des sous-préfets et préfets sont tous bloqués à Bamako.

Aussi, l’organisation des élections en cette période est une violation des accords d’Alger en plusieurs endroits. Aucun préalable contenu dans les accords n’est encore applicable : le cantonnement des combattants, le processus de désarmement, le redéploiement de l’armée malienne sur l’ensemble du territoire, la réinsertion des anciens combattants des groupes armés, la tenue du conseil d’entente nationale et j’en passe.

Pour de nombreux observateurs, les prochaines élections seront forcement reportées pour un certain nombre de raisons. Dans une république en phase avec elle-même, les dernières attaques terroristes à Diafarabé, allaient définitivement convaincre de reporter sine- die les élections communale et régionales dont les préparations sont en cours. Depuis la signature de l’accord sensé ramener la paix dans notre pays, chaque semaine écoulée a eu son lot d’évènements malheureux mettant en péril l’unité et la stabilité du pays.

D’abord, les parties signataires de l’accord de paix et de réconciliation nationale sont encore et toujours des ennemis irréductibles. De près, ils adhèrent aux accords et se soumettent à la pression de la communauté internationale. Mais la réalité sur le terrain est que les premiers responsables de la paix à savoir les mouvements de la plateforme et ceux de la CMA sont loin d’aplanir les différends. Et pour cause, la limite des zones d’intervention pour ne pas dire la limite des territoires des uns et des autres, constitue la pomme de discorde. C’est là, justement, la plus grande faiblesse des accords d’Alger. Au même moment où les accords prévoient le redéploiement de l’armée malienne sur l’ensemble du territoire, ils demandent en même temps à ce que les anciennes positions occupées soient respectées. C’est là le nœud du conflit qui oppose actuellement le Gatia à la CMA par rapport à Anéfis.

Ensuite, dans un processus de paix, il est difficile de comprendre que des parties réclament une quelconque chasse gardée sur telle ou telle partie du territoire. De telle posture génère forcement les germes d’une répartition territoriale et partant d’un fédéralisme ou d’une autonomie.

Enfin, vouloir tenir des élections partielles dans ces conditions ne peut que relever d’une stratégie visant à diviser le pays. Parce qu’il est évident que certaines parties des régions de Mopti, de Gao, de Tombouctou et de Kidal, restent des territoires occupées ou du moins sous menace djihadistes ou séparatistes. Leur donner la possibilité d’organiser leurs propres élections est une carte blanche à l’autonomie.

Par ailleurs, il nous est revenu que des personnes ressources de toutes les régions du pays étaient en conclave à Bamako, la semaine dernière sous invitation du ministre de l’Administration territoriale pour les dernières discussions sur la possibilité d’organiser les élections à la date prévue. Selon des sources proches de cette rencontre, la grande majorité des personnes ressources de toutes les régions se sont prononcés en faveur d’un report. Mais le ministre aurait laissé entendre que les élections auront belle et bien lieu à la date indiquée. Pour preuve, la date limite de dépôt des dossiers est fixée au 10 septembre prochain. Déjà, les dossiers de candidatures continuent d’être déposées dans les différents lieux de sous préfectures et de préfectures. Le dernier conseil des ministres tenu le vendredi dernier n’a pipé mot des élections. Toutes choses qui, selon de nombreux observateurs, laissent croire que le gouvernement est déterminé à aller jusqu’au bout.

Que peut-il bien se passer d’ici octobre ? Qui vivra verra !

Ibrahima Coulibaly
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