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L’honorable Soumaïla Cissé à propos de l’an II de l’ère IBK : “Le bateau Mali tangue dangereusement et le pilote navigue à vue sans main ferme au gouvernail”
Publié le mercredi 9 septembre 2015  |  L’Indépendant
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© aBamako.com par mouhamar
Politique: Une délégation du Parti FARE rencontre l`URD
Bamako, le 16 avril 2014 au siège de l`URD.Le secrétariat exécutif national du parti FARE avec à sa tête son président Modibo Sidibé a été reçu ce mercredi par le bureau politique de l`URD avec en sa tête Soumaïla Cissé, à son siège à Badalabougou.




Pour recueillir en quelques mots les impressions du chef de file de l’opposition malienne sur l’an deux de la gouvernance IBK, nous avons posé deux questions à l’honorable Soumaïla Cissé, qui a bien voulu répondre : Quelle appréciation fait-il de la gouvernance en matière de lutte contre la corruption ? Quelle est sa lecture de la gestion du processus de sortie de la crise ? Le président de l’URD se montre perplexe quant à la volonté politique réelle de freiner la corruption et la délinquance financière au Mali. Avant de plaider pour que les autorités s’approprient la gestion du processus de sortie de la crise. ” Le bateau Mali tangue dangereusement et le pilote navigue à vue sans main ferme au gouvernail “, a-t-il caricaturé.

A la première question, l’honorable Soumaïla Cissé dira que tout le monde se souvient qu’en arrivant au pouvoir, le président de la République a déclaré 2014 année de lutte contre la corruption.

” Paradoxalement, c’est en 2014 que nous avons connu un déferlement de scandales aussi révoltants les uns que les autres: l’achat de l’avion présidentiel à prix multiple, les marchés surfacturés du ministère de la Défense (à titre d’exemple une paire de chaussures facturée à 30 000 f cfa), les garanties inappropriées accordées par le ministère des Finances, les marchés de gré à gré exorbitants , les engrais “frelatés”, hors normes ou “dangereux” pour la santé, etc

La mauvaise gestion des deniers publics a atteint un niveau tel que les institutions financières internationales FMI, Banque Mondiale ont dû, pour la première fois, prendre des sanctions contre notre pays et exigé des audits auprès du Bureau du Vérificateur Général et de la Cour Suprême, qui ont tous deux confirmé dans leur rapport ce que tout le monde savait déjà ; à savoir la prévarication et la dilapidation des ressources publiques “, a-t-il expliqué.

Avant d’ajouter que des sanctions ont été réclamées par les institutions internationales. Mais, s’est-il interrogé, “qu’avons-nous vu ? Aucune suite judiciaire n’a été donnée à aucun des dossiers incriminés et si certains responsables ont été débarqués du gouvernement, c’était pour leur proposer par ailleurs des parachutes dorés, des sinécures. Plus c’est gros plus ça passe ! ”

Pour le chef de file de l’opposition, seuls certains lampistes ont été sanctionnés pour des faits antérieurs à ce mandat !

En réalité, souligne-t-il, l’année 2014 a été plutôt l’année de l’impunité !!

Concernant la sortie de crise, M. Cissé déplore l’affaiblissement de l’Etat dans le processus. «Vous savez, nous l’avons dit et nous continuerons à le dire, notre pays le Mali a manqué de leadership et d’initiative dans le traitement du dossier de cette crise multiforme et multidimensionnelle.

Nous avons subi les événements comme nous avons subi les différentes initiatives extérieures censées nous aider».

Les Maliens, insiste-t-il, ne se sont jamais appropriés le processus et n’ont été conviés qu’à applaudir à chacune des étapes.

“ Ce manque de leadership est illustré par l’abandon en rase campagne par notre gouvernement des 19 pages d’amendements qu’il avait soumis à la médiation lors de la rédaction de la mouture finale de l’Accord de paix et que celle-ci a superbement ignorées, sans oublier la toute récente décision de la MINUSMA de créer une zone de sécurité autour de Kidal, sans consulter au préalable le gouvernement de la République du Mali et en violation de la résolution 2227 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui stipule que la sécurisation des populations incombe au premier chef à l’Etat souverain du Mali “, analyse-t-il.

Pour le finaliste malheureux à l’élection présidentielle 2013, la conséquence de toutes ces insuffisances, “ c’est la recrudescence inouïe de la violence et de l’insécurité depuis la signature de l’Accord de paix, à quoi s’ajoute l’attitude ambiguë sinon incompréhensible de la médiation internationale dans le traitement des situations conflictuelles, notamment le cas d’Anefis. Nous ne sentons ni volonté politique ferme et claire, ni projet cohérent et lisible du côté de notre gouvernement”.

Et de conclure que “le bateau Mali tangue dangereusement et le pilote navigue à vue sans main ferme au gouvernail”.

Bruno D SEGBEDJI
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