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Grande interview des 2 ans du président : IBK doit se taire…
Publié le mercredi 9 septembre 2015  |  Le Reporter
Le
© AFP par HABIBOU KOUYATE
Le président, Ibrahim Boubacar Keita préside le premier conseil des ministres
Lundi 9 septembre 2013. Koulouba Palace à Bamako. le président IBK a présidé son premier conseil des ministres




L’ayant arrosé de leur confiance pour l’avoir estimé dans la dynamique du changement, les Maliens portent encore le deuil de leurs illusions. Sont passés par là : corruption, impunité, affairisme, retro-commissions. En gros : mauvaise gestion. Lors de son interview sur l’ORTM, le vendredi 4 septembre 2015, date anniversaire de sa prise du pouvoir, les Maliens sont encore restés sur leur faim. Aucune grande annonce, aucune grande décision, aucune mesure idoine pour sortir l’école malienne de l’ornière, IBK est tout simplement passé à côté de l’essentiel. Sans solution ni perspective, il dédaigne reconnaître ses erreurs impardonnables.
Les erreurs de coaching d’IBK
Cela n’est point une surprise. 100 jours après sa prise de fonction, IBK continuait à patauger. Dans le feu de l’action, sans chercher à comprendre l’environnement dans lequel le Mali se trouvait, il a choisi un Premier ministre coupé des réalités maliennes, ignorant tout de l’administration malienne et de la politique politicienne. De guerre lasse, face aux scandales et magouilles et autres détournements qui profilaient à l’horizon, cet économiste, qui voyait rarement le président de la République en tant que Premier ministre, qui n’a jamais discuté selon ses proches de la vie de la nation avec le président de la République, finira par jeter l’éponge. Lui qui était obligé de faire le pied de grue, des heures durant à Sébénicoro, il n’aura pas eu d’autres choix. Oumar Tatam Ly, puisqu’il s’agit lui, aura eu quand même le mérite d’informer le peuple malien de la mauvaise gestion du président, au travers de sa lettre de démission.
Avec colère et sans consultation, se suffisant à lui seul, IBK se tournera ensuite vers un jeune politique qui était aussi candidat au même titre que lui à la présidentielle, Moussa Joseph Mara. Comme pour dire : «Je suis le président, je fais ce que je veux». Mais aussi pour dire au sortant : «J’ai plus jeune que toi». Un jeune qui a fait perdre au Mali toute chance de réussir le processus de paix, un jeune qui avait déclaré la guerre et s’était après étonné d’ignorer d’où venait cette déclaration de guerre. Pour endormir le peuple, une commission parlementaire avait été mise en place. Jusqu’à présent, son rapport n’a pas été rendu public sur les incidents de Kidal. Pourtant, IBK lui-même a confié à des leaders religieux que son Premier ministre aura fait 71 morts en un seul jour de visite.
Si à la présidentielle de juillet 2013, IBK faisait partie des candidats s’étant rendu à Kidal et ayant parlé aux soldats maliens dans le camp, il n’y a plus remis pied, même à Tombouctou. Ce sont des circonstances malheureuses qui l’ont conduit à Gao. Où il aura vu que l’administration de Kidal exerce ses compétences à Gao. Tout cela mérite des interrogations. «Les ravages causés par la mauvaise gestion de la question du Nord, dont la calamiteuse visite du Premier ministre à Kidal en mai 2014 sautent à l'œil nu. Deux ans après votre investiture et deux mois après la signature de l'Accord d'Alger, Monsieur le Président, quelle est la situation qui prévaut dans la région malienne de Kidal ?» s’interroge un récent communiqué de presse du Parena.
Après tout cela, Modibo Kéïta est venu aux affaires. Rien ne bouge et la rhétorique a eu ses limites. Les réunions interminables d’un bureaucrate n’apportent guère les effets escomptés. Certes Modibo Keïta est une chance pour IBK, mais son capital de sympathie est en train de fondre comme beurre au soleil. Lui aussi a pris goût au pouvoir.
Les gaffes des ministres et la colère du peuple
À entendre IBK, il semble donner raison à ses ministres qui provoquent pourtant l’ire des Maliens. Tels Mohamed Aly Bathily, le démolisseur devenu muet ; Sada Samaké, le général insécurité ; Dramane Dembélé, le roi des tripatouillages dans l’attribution des logements sociaux ; Bocary Treta, avec son histoire d’engrais frelaté et de retro-commissions. Sans oublier Choguel Kokalla Maïga, Me Mountaga Tall. Aucun ministre de ce régime ne donne satisfaction aux Maliens. On ne parle pas des partisans et militants du Rpm et alliés, mais des Maliens. Tous ces pilleurs des biens de l’Etat ont été soutenus par le président de la République, comme pour dire que tout ce qu’ils font, c’est avec sa bénédiction.
IBK a parlé pour ne rien dire aux Maliens, sauf dire qu’il va bien et s’occupe bien de son poste. Qu’il est la voix du Mali, une voix qui n’a pas le temps d’écouter les préoccupations quotidiennes des Maliens. Il aura empêché les gens de dormir pour rien. D’aucuns diront qu’il a de la volonté, dans ce cas de figure, ils seront bien obligés de reconnaître qu’il n’a aucune solution. Et face au désarroi des Maliens, IBK vante les «mérites» de ses ministres. Malgré la vie chère, les crises sociales, les injustices, la misère, l'insécurité. Les scandales en tous genres qui se sont multipliés depuis deux ans. IBK n’a pas écouté la chanson «l’heure est grave» du jeune rappeur Master Soumy. Sans quoi, les Maliens ne sont pas contents de lui, y compris dans son propre camp politique. La majorité inexistante avec des partis politiques sans idéologie politique : des libéraux qui soutiennent des socialistes…On aura tout vu avec IBK.
Sans solution ni perspective
8 Km de route avec l’argent du péage, 15% du budget au monde rural et l’augmentation des salaires qui ne dit pas son nom. Oui, la croissance économique est là, mais on ne la mange pas. D’ailleurs, vous la percevez dans votre quotidien ? IBK ne peut pas tout faire, c’est vrai. IBK n’est pas venu pour tout faire, les Maliens le savent. Mais IBK manque de solution, c’est ce qui fait mal aux Maliens. Ils le constatent avec amertume et désespoir, car ils ne voient pas leur président leur donner espoir quant à l’avenir. Tout ce qu’il a dit était en cours bien avant son arrivée, il le sait, parce que l’autre nuit sur l’ORTM, il a remercié ses devanciers qui ont bien travaillé. Ce qui lui a permis de récolter les fruits de leur travail. Mais, lui, il va se limiter à dire Inch’Allah. Les Maliens souhaitent voir un président qui ne se contente pas de cueillir les fruits mûrs des autres, mais qui plante aussi.
Notre président, qui se dit incorruptible, encourage les corrompus et les corrupteurs. Il n’engagera rien contre eux. Puisqu’il ne souhaite pas se débarrasser d’eux.
Sinaly KEITA
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RÉACTION DU PARENA SUR L'INTERVIEW RADIOTÉLÉVISÉE D'IBK:
Le PARENA regrette que l'interview radiotélévisée du président de la République à l'occasion du 2ème anniversaire de son investiture ait été un exercice d'autosatisfaction en déphasage total avec les dures réalités que vivent les Maliens.
La communication d'IBK reste inchangée : elle demeure ponctuée d'invectives et d'insinuations comme réponses aux questions pertinentes posées. Aucune des préoccupations brûlantes de l'heure n'a été évoquée et traitée avec la rigueur et la compassion que mérite un peuple en détresse. Ni la corruption et les pillages des deniers publics qui ont atteint des sommets jamais égalés au Mali, ni la vie chère, ni l'ébullition sociale contre les injustices et la misère du peuple, ni l'insécurité galopante qui menace l'existence de notre Nation n'ont retenu l'attention du chef de l'État.
Les scandales en tous genres qui se sont multipliés depuis deux ans ? Des épiphénomènes !
Le Boeing 737 acquis dans des conditions qui frisent l'indécence ? Les sociétés-écran créées par le gouvernement et ses associés à Hong-Kong, aux Îles Vierges britanniques, à Anguilla, à Aruba ? Selon le président, tout cela n'existe que dans l'imagination fertile "du microcosme" notamment de l'opposition.
Pour le président de la République, équiper l'armée c'est acheter pour les militaires (à des prix faramineux) des uniformes, des chaussettes et des chaussures ! Est-ce avec des "uniformes impeccables" que nos soldats vont défendre l'intégrité du territoire et vaincre le terrorisme ?
Notre président ne conçoit-il l'armée que pour les défilés ? Qu'en est-il de l'essentiel, c'est-à-dire l'équipement des forces ? Qu'a-t-il fait pour cela depuis deux ans ?
Sur la principale question du pays, à savoir le Nord, la détérioration de la situation est alarmante : l'instabilité gagne toutes les régions du pays : la route Diabali-Nampala, Rharouss, le Byblos à Sévaré, Baguinéda, Sogoninko, le check-point à Tombouctou, la pinasse Ké-Macina-Diafarabé, pour ne citer que quelques-unes des dernières attaques contre nos forces.
Rappelons qu'en juillet 2013, soit moins d'un mois après la signature de l'Accord de Ouagadougou, le candidat IBK a pu se rendre à Kidal dans le cadre de la campagne présidentielle. Quand le président entrait en fonction, il y avait un gouverneur et des préfets à Kidal...
Les ravages causés par la mauvaise gestion de la question du Nord, dont la calamiteuse visite du Premier ministre à Kidal en mai 2014, sautent à l'œil nu. Deux ans après votre investiture et deux mois après la signature de l'Accord d'Alger, Monsieur le Président, quelle est la situation qui prévaut dans la région malienne de Kidal ?
Bamako, le 5 août 2015.

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