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IBK sous pression de Diable : la France et ses protégés
Publié le jeudi 10 septembre 2015  |  Autre presse
Le
© AFP par ERIC FEFERBERG
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita en visite à Paris
Mardi 1 octobre 2013. Le président IBK, a été reçu à l`Elysée par son homologue français, François Hollande.




« Il somme la plateforme de quitter Anefis alors, qu’elle a occupé légitimement après la signature des accords, ont été priés d’évacuer la ville sans condition, et cela sera »
C’est ainsi que s’est exprimé ce mercredi le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita lors d’un point de presse au Niger où il a effectué une visite de travail. La conférence de presse a été co-animée avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou. C’était la première fois que le chef de l’Etat s’exprime publiquement sur le sujet.
Répondant à une question à lui posée par un journaliste, le président de la République a laissé entendre qu’il n’y a plus de question d’Anefis. « Ceux qui ont indûment occupé Anefis, ont été priés d’évacuer la ville sans condition, et cela sera », a expliqué IBK sur un ton impérial.
Le président de la République en recevant les leaders de la Plateforme républicaine le vendredi 28 août 2015, avait demandé à ceux-ci de quitter Anefis, localité située à une centaine de Kilomètres au Sud de Kidal. Un ton sans nul doute hors saison qui viole le principe du respect mutuel et entache l’indépendance des entités signataires de l’Accord.
Il faut dire que l’appel du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, à la Plateforme à quitter Anefis, est diversement apprécié au sein de l’opinion nationale.
Pour les uns, “la demande du chef de l’Etat à la Plateforme de quitter Anefis n’est pas opportune”. Ceux-ci estiment que cela crédibilise la thèse selon laquelle la Plateforme est une milice gouvernementale. On en a marre du reste de cette sirène qui chante chaque jour ‘’le Gatia, une milice pro-gouvernementale’’, alors qu’il fait partie de la Plateforme républicaine (un ensemble de mouvements armés qui prônent l’indivisibilité du Mali) qui est une entité à part entière, signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale comme le gouvernement du Mali et la fameuse CMA.
A partir de cet instant, la Plateforme et le gouvernement malien devraient entretenir une relation de respect mutuel sur fond d’indépendance de chaque entité.
Tout comme contrairement à la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad qui prône la divisibilité du Mali), elle aussi signataire de l’Accord, le gouvernement ne doit interférer dans la ligne de conduite de la Plateforme républicaine quand bien ils poursuivent les mêmes objectifs. Ce n’est pas parce que le gouvernement et la plateforme, ont la même vision que celle-ci doit se soumettre aux ordres de Koulouba.
Or, c’est ce à quoi nous assistons quand le chef de l’Etat a reçu en audience les leaders de la Plateforme pour leur demander de quitter Anefis. Quoique mis sous pression par la communauté internationale qui exige que les parties reviennent aux positions antérieures, c'est-à-dire du 20 juin, Ibrahim Boubacar Kéita, ne doit pas en imposer à la Plateforme. Si la communauté internationale à travers la Minusmerd pour ne pas dire la Minusma, qui exige que les parties reviennent aux positions du 20 juin, c’est parce qu’elle veut maintenir coûte que coûte ses ‘’protégés de rebelles’’ à Anefis. Toutes choses que la Plateforme ne veut entendre du tout.
Elle qui estime que les populations d’Anefis devraient être sécurisées par l’armée malienne conformément à son devoir régalien et les différentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, quitte à elle de s’adjoindre les forces internationales dans cette mission.
IBK sous pression internationale
Mais IBK, couteau sous la gorge, ne peut pas voir les choses de cette façon. En tout état de cause, il est inconcevable de demander à un mouvement de céder sa position à un autre.
Et l’ex-ministre-philosophe, Pr. Issa Ndiaye a tout à fait raison quand chez nos confrères de Studio Tamani, il a regretté que le gouvernement, en particulier le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita soit tombé dans le piège de la communauté internationale. « Je pense que ce n’est pas une demande très opportune dans la mesure où en jouant à ce jeu, le président accrédite la thèse que la Plateforme n’est qu’une milice gouvernementale. Or la réalité des faits montre amplement que ce n’est pas le cas”, a-t-il déclaré, rappelant que “la Plateforme est une entité autonome par rapport au gouvernement du Mali. Mais ce qui est sûr, c’est que la position aussi de la Minusma est complètement intenable ».
Il ajoutera que « nulle part, on ne demande à un mouvement de se retirer au profit d’un autre mouvement. Diable ! Il y a une entité qui est l’Etat malien et qui dispose de forces armées, pourquoi la Minusma et les forces armées maliennes, à l’instar de Ménaka ne feront pas la même chose à Anefis et puis prochainement à Kidal ? »
L’ex-ministre conclut que « si la Plateforme doit se retirer, elle doit se retirer en laissant la place à l’armée malienne et à la Minusma ».
Toutefois, d’autres pensent le contraire et relèvent que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita n’avait pas le choix et doit faire tout pour désamorcer la crise. Soit ! Mais désamorcer la crise ne veut pas dire traiter inéquitablement les parties. Même s’il se trouve sous pression qu’il faut suivre les diables (la France et ses protégés)
Quand c’est la Plateforme qui conquiert une position dans l’usage de la légitime défense, on crie haro sur le baudet, mais quand ce sont les ennemis de l’intégrité territoriale du Mali (la CMA) qui est en position de force, cela passe dans l’ordre normal des choses. Mon Dieu, dans quel processus de paix sommes-nous ?
Quand le cessez-le-feu a été signé le 23 mai 2014 suite aux affrontements meurtriers entre l’armée malienne et les rebelles ‘’amis de la France’’ par suite du voyage qu’on a jugé « inopportun » à Bamako du Premier ministre d’alors Moussa Mara à Kidal, on n’a pas demandé à ce que les parties reviennent dans leurs positions antérieures. Au contraire, c’est l’armée malienne qui a été contrainte de se replier dans les grandes agglomérations et les rebelles ‘’dorlotés’’ se sont épanchés avec l’occupation de plusieurs autres localités. C’est ainsi que vont les choses malheureusement au Mali, et comme ça, il ne faut pas s’attendre que la paix revienne de si tôt.
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