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Le Combat N° 522 du 17/12/2012

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Us et Coutumes : Le « Tounkan » Chez Les Forgerons
Publié le mardi 18 decembre 2012  |  Le Combat




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En milieu bamanan, les forgerons sont considérés des hommes de caste, donc dépositaires des us, coutumes et traditions, tant que le plan social qu’occulte. Ce sont en plus Ils sont de fins artisans et hommes de métier. Ce qui leur a valu le rôle et la place indispensables qu’ils occupent au sein des sociétés bamanan et malinké.

Tout comme les autres couches de la société, les forgerons vivent de leur métier : la forge et la poterie pour les hommes, le « koundigui » ou « kounda » (Tresse) pour les femmes. Chacun vit de sa connaissance, dit-on. C’est pourquoi, sans être commerçant, le forgeron exerce le « troc » comme principale activité pour subvenir à ses besoins les plus élémentaires. Le forgeron ne trompe pas, ne trahit pas, ne vole pas et ne fait pas l’adultère, sinon il sera victime de son « kola ni bala » (instrument de travail) pour l’homme forgeron ou de son « bandigui » (instrument pour tresser) pour la femme. Le forgeron doit donc mener une vie saine et noble, quelles que soient les circonstances car il est assermenté vis-à-vis de ses principaux instruments de travail.

Chez les bamanan, la daba, la houe, la hache, le couteau et d’autres instruments de travail qui se fabriquent au feu sont les œuvres exclusives du forgeron. Quant à la forgeronne, elle façonne différentes sortes de jarres en poterie et elle tresse les cheveux et arrange les têtes de ses « diatigui » (ses patronnes nobles). C’est grâce à ces métiers que ces hommes et femmes de caste parviennent à assurer leur subsistance. Les forgerons sont donc appelés à échanger ces produits de leur art (daba, houes, jarres, etc.) contre des céréales ou d’autres produits en nature. C’est grâce à ce troc appelé « tounka » qu’ils mènent dignement leur vie.

N’est pas forgeron qui veut. En effet, le métier de forgeron nécessité un travail très habile en art et technique de conception et de fabrication d’instruments élémentaires dont les populations se servent presque quotidiennement. Nul n’est forgeron s’il ne sait pas fabriquer une houe ou une jarre ». Le reclassement de ces hommes et femmes au rang de gens de caste procède de leur dextérité à concevoir les objets dont personne ne peut se passer. Il ya aussi la confiance que les gens placent en eux : ce qui les oblige à accéder à leurs demandes ; quelles qu’elles soient. Si non, les forgerons sont autant nobles que les dignitaires d’une cité.

Abdoulaye Faman Coulibaly

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