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Profitant de la nouvelle crise : AQMI se réinstalle à Tombouctou
Publié le mardi 18 decembre 2012  |  Le Procès Verbal


Un
© Autre presse par DR
Un Groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)


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Dans notre parution du lundi dernier, nous révélions que les combattants d’Al- Qaida au Magreb Islamique (AQMI), qui occupent Tombouctou, avaient quitté la ville avec armes et bagages. Nous nous demandions s’il s’agissait d’une ruse de guerre ou d’un début de fuite dans la perspective du déploiement, au nord du Mali, d’une force militaire internationale.

Il semble que les nouveaux développements de la situation politique à Bamako aient convaincu les occupants islamistes armés que l’intervention militaire internationale n’est pas pour demain. Et qu’ils pouvaient tranquillement vaquer à…l’occupation des territoires maliens. En effet, jeudi 13 décembre 2012, précisément à 17 heures 1 minute, une colonne de 75 véhicules transportant environ 1000 combattants a fait son entrée dans la ville de Tombouctou. La colonne véhicules se composait de camions et de pick-Up dont certains étaient équipés de mitrailleuses. La colonne, comme dans une parade, a effectué le tour de la ville alors que les combattants scandaient: « Allahou Akbar! Allahou Akbar! « (Dieu est le plus grand! Dieu est le plus grand!). Après ce tour d’honneur, 32 véhicules ont quitté la ville pour fondre dans le désert. Le reste du contingent est resté à Tombouctou. Cependant, au lieu de prendre position dans la ville comme d’habitude, les combattants ont pris position aux abords de la ville; une grande partie a été déployée au quartier « Sans fil ».

Selon un habitant de Tombouctou que nous avons joint, les islamistes sont revenus mais depuis leur retour, ils se maintiennent plutôt hors de la ville, dans la position de personnes qui montent le guet. « Ils ne paraissent plus se soucier de l’application de la charia en ville.

Les habitants s’habillent donc comme ils l’entendent, prennent le thé et se promènent sans que quiconque les interpelle », témoigne notre interlocuteur. Un autre habitant très au fait de la situation sécuritaire croit savoir que le retour des combattants d’AQMI fait suite à une réunion de concertation tenue, la semaine dernière, à Essakane, à une quarantaine de kilomètres de Tombouctou, avec leurs alliés d’Ansar Dine. La même source affirme que la réunion a permis d’apaiser les ten sions naissantes entre les deux groupes depuis que la CEDEAO a engagé les négociations avec Ansar Dine, à l’exclusion d’AQMI, qualifiée de mouvement terroriste.

Une chose reste certaine: pas un pouce de territoire ne sera reconquis par l’armée malienne tant que la crise politique continuera de sévir au sud du pays. Et de ce côté-là, le Mali semble plutôt mal disposé. Les circonstances musclées du départ de Cheick Modibo Diarra et les périlleuses concertations nationales qui s’annoncent montrent bien que notre pays est loin d’emprunter le chemin de l’apaisement. Sans compter que la nouvelle irruption des militaires sur la scène politique conforte les vues de ceux qui, comme les Etats-Unis, font de l’organisation d’élections le préalable à la guerre de reconquête du nord.

En attendant une intervention internationale qui s’avère de plus en plus hypothétique, les habitants de Tombouctou savourent un petit air de liberté. Les marchés sont bien ravitaillés même si les citoyens n’ont pas assez d’argent pour faire des achats massifs. Chaque famille cotise 2000 FCFA par mois pour permettre au comité local de crise d’apporter une contribution à l’alimentation en carburant des groupes électrogènes qui électrifient la ville.

Radio Al-Farouk a rouvert ses antennes, rejoignant la radio communale Bouctou. Cependant, des prêcheurs d’AQMI demeurent là pour assurer le respect d’un programme « licite »: rediffusion d’informations internationales, prêches islamiques (en arabe ou en dialecte tamachek) et lecture coranique.

Abdoulaye Guindo

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