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Fahd Ag Almahamoud, Secrétaire général du Gatia : «On ne doit pas organiser des élections dans une zone occupée par les groupes armés»
Publié le samedi 12 septembre 2015  |  Le Reporter
Fahad
© Autre presse par DR
Fahad Ag Almahamoud, SG du GATIA




C’est en principe ce vendredi 11 septembre 2015 que les combattants de la Plate-forme doivent terminer le processus de leur retrait d’Anéfis. Ce retrait est déjà entamé. Ils se sont repliés à Tabankort, une localité qu’ils occupaient en début d’année 2014. Mais les responsables de la Plate-forme sont opposés à l’organisation de toutes sortes d’élections tant que le pays n’est pas sécurisé par une force nationale. Selon le secrétaire général du Gatia, Fahd Ag Almahamoud, il faut un retour de l’armée pour organiser les élections dans les localités du nord du Mali. La raison : les groupes armés ne doivent pas sécuriser les élections couplées régionales et communales. C’est ce qui ressort de notre entretien qui suit avec Fahd Ag Almahamoud.

Le Reporter : Cela fait quelques jours que le retrait des combattants de la Plate-forme a commencé. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Fahd Ag Almahamoud : Depuis quelques jours, on se retire d’Anéfis cela va prendre fin dans quelques jours seulement, si tout va bien, vendredi 11 septembre 2015. Tout sera effectif.

Qu’est-ce qui rend ce retrait difficile, parce que les gens pensaient que ça devrait être rapide ?
En réalité, il y a beaucoup d’engins. Nos hommes se sont déplacés avec beaucoup d’engins, ce qui est devenu une contrainte pour eux de se retirer de toutes les petites localités d’Anéfis. Certains engins sont lourds et il y a eu aussi des problèmes de ravitaillement pour certains groupes. Mais rien de tout cela n’est difficile parce que ça ne va pas prendre beaucoup de temps.

On a appris que vous êtes confrontés à une résistance sociale avec les femmes et les jeunes. La place publique d’Anéfis était bourrée de monde. Qu’est-ce que vous leur avez dit ?

On leur a dit que nous avons des obligations liées à l’accord pour la paix et la réconciliation et qu’on ne peut rester ici. Mais on a fait en sorte qu’elles soient sécurisées par les forces internationales. Loin de nous l’idée de les abandonner, comme elles l’ont laissé entendre devant tout le monde. Ces populations sont nos parents. Donc on ne peut pas les abandonner. Nous leur avons donné beaucoup d’assurance. Même si ça n’a pas été facile, elles ont fini par comprendre notre position, surtout que ce sont des populations qui nous ont fait beaucoup confiance.

Vous avez dit que vos engins sont lourds, leur mouvement n’est donc pas facile. Où allez-vous les mettre ?

D’abord, nous n’avons pas un lieu fixe, mais tout ce qui n’est pas lourd sera basé à Tabankort (42 Km d’Anéfis). Tout ce qui est lourd n’ira pas loin, parce que depuis le début de l’année 2014, nous étions à 20 Km d’Anéfis. Nos positions sont connues de tout le monde. On n’a jamais été loin d’Anéfis, de 2014 à nos jours. Ce sont pour la plupart des véhicules de patrouilles ; on n’a pas d’hommes au sol, tous nos hommes sont dans des véhicules. De ce fait, on a un groupe mobile.

On voit que vous avez accepté la proposition du président de la République. Mais ne faudrait-il pas cantonner tous les groupes armés ?

Le processus de paix n’aura de sens que si le DDR est enclenché. Il faut que le désarmement soit réalisé pour aller dans le sens d’une force nationale qui va sécuriser tout le monde. Je pense que c’est ça le vrai enjeu de l’accord. On doit expliquer aux combattants que nous avons des contraintes et des engagements à respecter, parce que c’est l’accord et son application qui peuvent résoudre nos problèmes. Nous sommes très touchés par le calvaire des populations de ces zones. C’est pourquoi nous demandons à la force internationale de sécuriser ces populations. Nous demandons aux populations de vérifier leur protection par la Minusma.

Pensez-vous qu’on puisse organiser les élections dans ces conditions, comme cela est prévu ?

Absolument pas ! Je pense que, nécessairement, ces élections doivent être reportées jusqu’à ce qu’une puissance publique nationale assure la sécurité sur l’ensemble du territoire. Ça n’a pas de sens, pour moi, d’organiser des élections dans une zone occupée par les groupes armés.
Kassim TRAORE
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