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Sortie massive des moutons vers l’extérieur: l’Etat face à ses responsabilités
Publié le samedi 12 septembre 2015  |  Info Matin
Mali:
© aBamako.com par A.S
Mali: Fête de tabaski marché des moutons à Bamako
L’Aïd El Kébir, c’est mardi prochain. A quatre jours de ce grand rendez-vous religieux et social, les préparatifs vont bon train. Dans nos familles, toute l’attention se concentre désormais sur l’acquisition du précieux mouton destiné à commémorer le sacrifice d’Abraham. Cette préoccupation principale est au centre de toutes les causeries aussi bien dans les ménages que dans les bureaux.




C’est la ministre sénégalaise de l’Élevage et des Productions animales, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, qui l’annonce samedi dernier, avec fierté, lors d’une tournée nationale à Keur Momar Sarr : 250 camions de moutons qui étaient bloqués en territoire malien ont été finalement libérés et sont arrivés au Sénégal. Un fait de nature à inquiéter les Maliens, en cette approche de fête de l’Aïd-El-Kebir. Car, pouvant provoquer une tension sur les prix des moutons.

L’Aïd-el-Kébir, « la Grande fête musulmane », communément appelée chez nous la fête de la Tabaski ou encore plus prosaïquement la fête du Mouton, c’est dans deux semaines. Comme d’habitude, la proximité de cette fête est source de préoccupations et même de crainte pour les chefs de famille, dont les principales préoccupations consistent à offrir à la famille des habits de fête, préparer les spéciales pour la nourriture de fête et assurer l’acquisition du précieux mouton pour le sacrifice. Pour supporter ce qui équivaut à une saignée financière, les chefs de famille font assaut d’imagination et d’esprit d’initiative en cette veille de fête. Si certains d’entre eux réussissent tant bien que mal à faire face à toutes ces dépenses en cascade, d’autres sont obligés de procéder à un tri et de classer les priorités. Et sur la liste de ces dernières, l’acquisition du mouton de fête est placée au-dessus de toutes les autres. Car, l’observation du sacrifice d’Abraham dépasse désormais le cadre religieux dans la plupart des familles. Pressés par les femmes et surtout les enfants, contraints de devoir tenir leur rang, les chefs de famille sont acculés à une vraie gymnastique pour rapporter à la maison un bélier de taille et d’allure acceptables. Mais, encore faudrait-il que le marché à bétail soit correctement approvisionné et que les précieux béliers à hauteur des bourses des Maliens. Surtout que l’exportation massive des moutons, en cette veille de Tabaski, vers certains pays voisins, soit contrôlée et encadrée par les autorités en charge du secteur. Une appréhension qui se justifie logiquement au regard de la déclaration officielle de la ministre sénégalaise de l’Élevage et des Productions animales, Mme Aminata Mbengue, quant à sa prouesse et sa capacité de négociation qui ont valu à son pays de se faire approvisionner, à partir du nôtre, en moutons pour la fête d’Aïd-el-Kébir. Le ministre a annoncé que 250 camions de moutons qui étaient bloqués sur le territoire malien ont été finalement libérés et sont arrivés au Sénégal le samedi. Du commentaire fait par Mme Aminata Mbengue Ndiaye, devait absolument intervenir pour débloquer la situation. C’est ce qu’elle a fait. Et la démarche a été concluante : les 250 camions, tous remplis de moutons, qui étaient bloqués à la frontière, ont été libérés et ont pu entrer au Sénégal. « Il a fallu mon intervention personnelle. Après des échanges avec les autorités maliennes, une entente est trouvée. Les camions ont été libérés et sont entrés au Sénégal », s’est félicité le ministre de l’Elevage et des Productions animales. Mme Ndiaye a toutefois soutenu que cette situation doit interpeller tous les Sénégalais. Car, il est temps, a estimé Aminata Mbengue Ndiaye, que les Sénégalais prennent conscience de l’enjeu en investissant davantage dans le secteur de l’élevage pour impulser la production nationale et arriver à l’autosuffisance. « Nous avons la capacité d’être autonomes. Il suffit, juste de la volonté », a indiqué le ministre qui était, samedi, à Keur Momar Sarr, dans une tournée nationale. Si ce dénouement heureux a été source de soulagement pour la ministre et par delà tout le peuple sénégalais, il n’en demeure pas moins que cette situation pourrait (si ça continuait) constituer un handicap pour notre pays, voire provoquer une tension sur le prix des moutons à la veille de la fête. Et pour preuve : en faisant une petite extrapolation du nombre du chargement, on peut aisément deviner que chaque camion peut contenir une centaine de moutons. Supposant que chaque camion contenait 100 moutons, en faisant la multiplication, par les 250 camions l’on se retrouve banalement avec un chiffre de 25 000 têtes de béliers qui seraient déjà sorties officiellement de notre pays vers le pays de la Terranga. Un nombre largement en deçà ce d’autant plus que ce pays a besoin de 742.000 têtes de moutons pour satisfaire la demande nationale pour la fête de la Tabaski 2015. Une révélation qui a été faite par le premier ministre sénégalais Mahammad Boun Abdallah Dionne lors d’un conseil interministériel sur la préparation de la Tabaski 2015. Partant du fait que le marché national ne peut pas satisfaire la demande en moutons, il a estimé qu’il convient de bien préparer l’approvisionnement du pays en la matière. En 2014, le Sénégal a importé 378.018 moutons du Mali et de la Mauritanie contre 267.263 en 2013. Le ministre de l’élevage Mme Aminata Mbengue Ndiaye a estimé qu’en 2014, sur un besoin estimé de 740.000 moutons, il y a eu au finish des invendus de 97.000 têtes. 25 000 moutons pour un pays d’élevage par d’excellence avec des millions de têtes de bétail peut paraître insignifiant pour certains. Mais, pour qui connaît cette année la situation d’insécurité grandissante qui frappe la plupart des zones de production d’élevage, notamment la zone du Gourma (Gossi, région de Tombouctou), les zones de Douentza, de Boni, Fatoma (région de Mopti), les zones de Fatinè, Fagasso, Yolon, Niono, Koin, Kimparana (région de Ségou), les zones de Nara, Diéma, Touba, Sirakola, l’on est en droit de se poser la question si les Maliens auront suffisamment de moutons et à moindre coût pour la fête. Du côté des autorités, l’on tient tout de même à minimiser ces craintes. Ici, l’on avance volontiers que toutes les dispositions sont prises pour non seulement approvisionner correctement et à souhait le marché, mais aussi pour éviter une surenchère sur les prix. Outre, ces dispositions, les autorités entendent également poursuivre leur politique de vente promotionnelle destinée à réguler le marché de mouton à la veille de chaque fête religieuse. Le ministère en charge du secteur est parti du constat que les marchés de Bamako se prêtent chaque année à une spéculation effrénée qui gonfle les prix des moutons en les rendant presque inaccessibles aux bourses moyennes. Aussi, à l’approche de chaque fête de Tabaski, l’acquisition d’un mouton devient-elle un souci majeur pour nombre de chefs de famille. Voilà pourquoi le PADESO, depuis déjà plusieurs années, en collaboration avec les sociétés coopératives pastorales qui gèrent les périmètres pastoraux, a initié une expérience de vente promotionnelle de moutons de qualité, de différents choix, à la portée de toutes les bourses sur certains sites à Bamako et maintenant dans certaines capitales régionales.

Par Mohamed D. DIAWARA
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