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Affaire d’Anéfis: ce qu’il faut se dire en face
Publié le dimanche 13 septembre 2015  |  Info Matin
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© Autre presse par DR
Le Représentant Spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, M. Mongi Hamdi, a été reçu par le Président IBK.
Bamako, le 3 mars 2015 Le Représentant Spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, M. Mongi Hamdi, a été reçu par le Président de la République du Mali, Son Excellence M. Ibrahim Boubacar Keita.




Entre céder à la pression de la communauté internationale et le respect dû au Président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA, le retrait de la ville d’Anéfis du Groupe armé Touareg Imghad et alliés (GATIA), n’est pas sans poser des questions de fond.

L’information est tombée, le samedi dernier : le GATIA se retire d’Anéfis. Cela devrait s’annoncer comme la fin d’un bras de fer entre lui et la communauté internationale qui a crié haut et fort qu’elle n’entendait pas « transiger » sur ce retrait et qu’elle mettrait tout en œuvre pour qu’il n’y ait pas un « deuxième Anéfis ». Autant dire que sa position était tranchée et sortait clairement de la position de neutralité qui devrait être la sienne. Ce, d’autant plus que les circonstances des affrontements et de la prise d’Anéfis, en août dernier, sont connues de tous, et qu’elles n’engagent pas particulièrement la responsabilité des groupes d’autodéfense de la Plateforme qui n’ont fait que riposter à des actes de provocation de la Coordination des mouvements armés (CMA).
Malgré le jugement de la Cour (selon que vous soyez riche ou pauvre…) de la communauté internationale, le Président IBK s’est personnellement impliqué pour obtenir le départ de la Plateforme d’Anéfis pour éviter tout enlisement du processus de paix. Contrairement à la communauté internationale qui a opté pour l’épreuve de force, l’appel du chef de l’État a été plutôt bien accueilli, même si les groupes d’autodéfense ont souligné au passage qu’ils sont une partie à part entière du processus de paix, par conséquent ne sont sous la coupe de personne. La réponse favorable à l’appel d’IBK, a fait savoir un de leurs responsables, tient du fait qu’il est le Président de tous les Maliens.
Après une période de très forte tension, le principe du départ du GATIA est acquis, l’évacuation des combattants a même commencé pour le grand bonheur de la communauté internationale qui en avait fait, curieusement une question d’honneur. Tout comme d’ailleurs la Coordination des mouvements armés de Kidal dont c’était la seule façon, pourtant peu honorable, de laver l’affront subi par sa débâcle et sa fuite vers Kidal pour s’y réfugier sous les ailes des Casques bleus qui ont vite fait de décréter une « zone de sécurité » de 20 kilomètres autour de la ville.
Le début d’évacuation n’occulte pourtant pas toutes les questions au sujet d’Anéfis, au contraire. En effet à Ménaka la Plateforme avait demandé et obtenu, sans coup férir, de la communauté internationale, le déploiement simultané de nos Formes armées et des Forces internationales, condition de son retrait. À Anéfis, elle fait la sourde oreille relativement au déploiement des FAMA, simplement parce que cela n’agrée pas la CMA qui manifestement décide et elle exécute. Du coup, la porte reste grande ouverte au retour des rebelles séparatistes avec son corollaire d’exactions sur la population civile qui va devoir payer le prix de son soutien au GATIA. C’est cela le souci de la majorité de la population malienne, contrairement aux mafieux de la CMA qui se préoccupent du temps que prendra l’évacuation d’Anéfis par le GATIA, comme s’ils étaient pressés de réinvestir les lieux. En tout cas, le secrétaire général du GATIA, Fahad Ag Almahmoud, est très clair sur ce point : « Le retrait se fait par petits groupes de véhicules (…). C’est un peu lent, mais nous espérons aller plus vite dans ce processus. Ça va prendre quelques jours en attendant qu’on ait quelques pièces pour certains véhicules. (…). Certains vont aller très loin, d’autres ne vont pas aller très loin. Mais, quand même, on espère donner satisfaction à la communauté internationale pour enclencher le mécanisme de mise en œuvre de l’accord pour définitivement tourner cette page ».
Les rebelles séparatistes semblent s’intéresser aux positions qu’occuperont les combattants du GATIA après leur retrait d’Anéfis. Ce qui veut dire que non seulement ils décident et obtiennent l’évacuation de la ville, mais également se donnent le droit d’avoir un droit de regard sur les positions qu’occuperont les combattants du GATIA. Cela, c’est le comble, d’autant plus que la CMA n’est qu’une partie comme les autres et ne devrait, en aucun cas, avoir à dicter sa loi à qui que ce soit.
Ce que l’on ne saurait non plus passer sous silence, c’est la question de la sécurisation de différentes localités du Nord et la libre circulation des personnes et des biens. La Plateforme a posé avec insistance ces problèmes sur la table sans jamais recevoir de réponses claires et nettes de la part de la communauté internationale qui brille par sa sournoise. Pourtant, il est établi que c’est dans ces domaines que la CMA a excellé, en mal, à Anéfis : pillages des boutiques, rackets sur les axes routiers. Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour créer l’insécurité pendant sa période d’occupation.

Par Bertin DAKOUO
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