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Qui a dit que le bateau Mali peut tanguer mais ne pourrait chavirer ? Face au démon, aucun navire n’est jamais trop grand pour chavirer !
Publié le mercredi 19 decembre 2012  |  MaliBa


Passation
© aBamako.com par as
Passation de service entre le nouveau et l`ancien Premier ministre
13/12/12. Passation de service à la primature entre Cheick Modibo Diarra et Django Cissoko.


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Les démons du nouveau Premier ministre ne sont pas la seule reconquête du Nord et l’organisation d’élections crédibles. Il en existe de plus infernaux au même titre que les barbus, tous susceptibles de faire couler le navire.

L’armée malienne est-elle résolument décidée à se battre ? Les chefs militaires n’en doutent point au contraire, désormais du peuple. Le «repli tactique» avait été justifié à raison, par l’absence de logistiques et par devers, de moral de la troupe, et suite à la rupture de la chaîne de commandement. Mais l’on constate avec amertume aujourd’hui, que le premier acte majeur posé par la junte après réception du matériel militaire a été, non la reconquête du nord, mais l’éviction d’un Premier ministre, peut-être un peu trop encombrant, mais un Premier ministre de missions quand même et accepté comme tel par la communauté internationale. Alors, un autre acte de défiance ?

Et puisque cette démission forcée du PM survint au moment où l’Afrique toute entière était presque parvenue à convaincre le reste du monde (l’Union Européenne, l’ONU) de la nécessité de l’option militaire, l’on trouve quelque part que c’est désormais la junte qui, à ce niveau, constitue le facteur de blocage. Une lecture désormais réconfortée par l’arrivée des armes auparavant bloquées. La défiance se justifierait donc à ce niveau. Toute chose qui fait dire à certains analystes que la junte a plutôt fait le jeu des jihadistes en retardant un éventuel débarquement. En s’érigeant en gendarme, la junte a, en clair, suscité beaucoup d’interrogations.

L’impressionnant arsenal militaire accueilli avec triomphalisme à Bamako serait-il un jour utilisé contre l’envahisseur au nord ou contre une hypothétique menace contre Kati? Les risques qu’il tombe un jour dans les mains des combattants jihadistes sont-ils réels, s’interroge-t-on désormais dans les chancelleries ?

On le sait, les marges de manœuvre du nouveau Premier ministre, à ce niveau, sont très étroites. On voit mal comment il pourra mettre Kati au pas. Ce n’est, en effet, pas demain la veille que l’armée malienne serait véritablement assujettie à un pouvoir civil.

On peut, en tout état de cause, blâmer les putschistes, mais les comprendre également. Ils sont véritablement entre deux, voire trois feux : les jihadistes au Nord, leurs détracteurs au Sud et la communauté internationale à travers le monde. Avouons qu’on les a laissés que peu de choix quand bien même ils aient cédé sur bien de points. L’instinct de survie leur recommande donc de se prémunir de certaines garanties. Mais du coup, ils rendent périlleuse la mission du nouveau PM.

Loin de jouer le catastrophiste, le scénario d’un déplacement de la ligne de front un peu plus vers le sud n’est pas à écarter. Si l’armée conserve encore longtemps sa position pour le moins statique, les jihadistes seront tentés de l’y rejoindre en vue de s’accaparer des arsenaux militaires acquis. Le navire risque bien de couler ce jour.

Impossible ? Ecarter cette éventualité d’un revers de main serait preuve d’absence de réalisme. Et pour cause. Ce ne sont pas les seuls jihadistes combattants sur le terrain dans les trois régions du pays qui caressent l’idée d’un Etat islamiste au Mali. En clair, la menace est bien présente au Sud et se présentent sous diverses formes. Le démon a ceci de particulier qu’il a le pouvoir de prendre différentes formes et de présenter, au besoin, une face d’ange. Des témoignages dignes d’intérêt évoquent d’ailleurs la présence de «sudistes ne comprenant un seul mot des langues du terroir» parmi les islamistes combattants.

Le démon, c’est aussi la fracture sociale, la scission au sein de l’armée, les élections générales, la cherté de la vie, l’école, l’incivisme, l’injustice sociale, la corruption… Des démons coriaces !

En tout état de cause, il est peut-être temps de revoir cet auto-satisfecit consistant à se faire admettre à satiété que le Mali tanguera mais ne saurait chavirer et surtout, à ne rien faire pour éviter le naufrage. Aucun navire, dit-on, n’est trop grand pour chavirer. L’histoire du TITANIC est là pour nous le rappeler. Il importe au commandant de bord de procéder, à temps, à des manœuvres en vue d’éviter l’iceberg.

B.S. Diarra

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