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Face à face au sommet de l’Etat : Le capitaine Sanogo prend des risques et se met à découvert
Publié le jeudi 20 decembre 2012  |  Le Matin


Le
© aBamako.com
Le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du CNRDRE
22 mars 2012.Camp Soundiata Keita de Kati.


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En débarquant Cheick Modibo Diarra comme il l’a fait, l’officier change les donnes du jeu. Ayant coupé la 3e tête de l’hydre, il se trouve désormais seul et exposé face à Echarpe Blanche, Dioncouda, qui, embusqué dans la forêt mystérieuse, ne lui fera aucun cadeau le moment venu. Le film à tourner sera intitulé : Duel à Ok Coral.
Un homme courageux, ça prend des risques ; car convaincu que qui ne risque rien n’a rien. Il existe deux sortes de risques, le calculé et le casse-cou. Le capitaine Amadou Haya Sanogo est un homme courageux et « un officier sur doué » ; c’est ainsi que des formateurs états-uniens l’auraient apprécié après un stage (qu’il veuille bien nous édifier là-dessus). Alors, quand le courage, la compétence et l’ambition se réunissent chez un seul homme, il n’est pas surprenant qu’il ait le goût du risque. Et le capitaine qui a fait détaler le général cinq étoiles Amadou Toumani Touré, comme un lapin, a donc normalement pris le risque de débarquer le Pm plein pouvoir, Cheick Modibo Diarra, ‘‘dans l’honneur et la dignité’’ (on n’ose pas deviner le contraire : qu’une autre manière de faire avait été utilisée).

Un combattant à découvert est en danger

En faisant sauter CMD comme il l’a fait, et surtout en revendiquant cet « exploit » comme il l’a fait (par Bakary Mariko interposé puis en personne sur les antennes), le capitaine Sanogo a pris des risques certains. Périlleux ? L’avenir nous le dira. Mais ce qui est sûr, le soldat Sanogo s’est mis à découvert face à des ennemis embusqués qui ricanent déjà.

Pour commencer, il a pris le risque d’être perçu par la classe politique comme un rival ; et ça, ça ne pardonne pas. En effet, un homme capable de faire sauter un Pm sas parachute pourrait occuper quel autre poste à part celui de président de la République ? Or Sanogo a dit qu’il était prêt à accomplir toute autre tâche offerte par le peuple. A noter que le bas peuple non partisan vouait au capitaine une idolâtrie sans borne avant ce discours. Il en est de même vis-à-vis de certains événements survenus depuis le 22 mars et qui ont trait au piétinement des droits de l’Homme avec l’interpellation des confrères comme Birama Fall, Haby, le tabassage de Abdrahamane Kéïta et Saouty Labass Haïdara, le tabassage de Dioncounda Traoré dans son bureau présidentiel, l’enlèvement et la mise en prison du Lt-colonel bérets rouge Seydou Moussa Diallo, la tentative d’enlèvement de la Dg de l’Apej, Sina Damba…la liste est longue. Le capitaine, en envoyant et surtout en revendiquant haut et fort l’envoi d’une vingtaine de soldats armés jusqu’aux dents enlever CMD, a accrédité la thèse selon laquelle tous ces enlèvements et autres étaient l’œuvre de Kati ; comme disaient ses détracteurs.

Il n’est pas non plus à penser qu’il vient de se mettre en position moins favorable vis-à-vis des frères d’armes (les officiers très supérieurs qui doivent se sentir spoliés et humiliés par lui, les subalternes liés à l’ancien régime et les éléments des forces armées et de sécurité d’autres corps, etc. Eux-aussi, tapis dans l’ombre, le voient mieux maintenant et cernent ses positions, ses forces et ses faiblesse (tout soldat sait que la consigne de voir sans être vu). Eux, à n’en pas douter, l’attendent dans le tournant. Un tournant dangereux où aucune erreur n’est permise. Même dans son propre entourage, il n’est pas exclu que certains soient contents de le voir dans cette position fragile.

A l’intérieur comme à l’extérieur

Si ces difficultés sont localisées à l’intérieur du pays, à l’étranger aussi le capitaine vient de mettre de l’eau au moulin de ceux qui veulent sa peau à tout prix mais qui, jusqu’à présent étaient gênés par sa popularité au sein du bas peuple : l’administration Obama (qui a juré de céder le nord aux Touaregs), l’Onu ( et son Secrétaire général inféodé à Barack Obama), l’Ue, l’Ua, la Cedeao, les pays dits ‘’du champs’’, etc. Sanogo constituait l’ennemi à abattre pour toutes ces parties liées par une seule corde, la volonté de céder le nord du Mali aux ‘’Hommes bleus’’ par tous les moyens. Aujourd’hui, ils sont moins farouches à son égard mais « un malade ne fait pas confiance à dieu ». Alors, ils continuent à le suivre de près en attendant un moment favorable. Car ils ont à l’esprit sa menace de l’autre soir : quiconque qui osera regarder « son Excellence » (Dioncounda) de travers, il fera sa fête. Diango est averti ; de ne jamais essayer de dégainer le premier.

Sonogo apparait comme le fidèle nouveau sauveur de Dioncounda. Mais jusqu’à quand durera cette idylle ? Le scenario Burkina 1986 est-il à exclure ? A moins que le président intérimaire ait trouvé un deal avec Kati, comme l’avaient fait avant eux Alpha et ATT : tu veilles sur moi et en partant je te file le témoin. Possible ! Amadou Tall


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