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Nord du Mali : Quand la majorité démographique devient la minorité démocratique
Publié le jeudi 20 decembre 2012  |  Le Matin




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Les autorités du Mali ont voulu que ça soit ainsi et elles ont été aidées, naïvement, à cela par l’écrasante majorité des populations du nord : les sédentaires composés essentiellement des Songhois et des Peuls. Ces derniers constituent plus de 90% de la population du septentrion mais se laissent toujours piétinés au nom de la quiétude et de l’unité nationale.
Si nous devons travailler pour une paix durable au Mali, il convient de rompre avec la langue de bois et l’hypocrisie. Nous devons cracher les vérités qui unissent les cœurs et font avancer le pays. Inutile de faire fi des concessions et autres douleurs que certains endurent toujours, sans broncher, dans la même aire géographique.

Par la faute des régimes de Alpha et ATT, les populations du nord sont régulièrement persécutées par une minorité d’ « illuminés » qui se croient tout permis. Il convient bien de les appeler « les enfants gâtés de la république ». Ils occupent les places que la majorité aurait due avoir puisque nous sommes en démocratie. Mais c’est le contraire qui prévaut au nord qui est exceptionnel et habité par des populations exceptionnelles avec des droits exceptionnels. Du coup la majorité démographique devient la minorité démocratique. C’est comme ça que l’ont voulu, Alpha et ATT.

L’exception des « Hommes bleus »

Première exception : c’est Alpha et ATT qui ont fait d’abord en sorte que les touaregs (très minoritaires, à peine 5% de la population du nord du Mali) aient plus de députés que les sédentaires (environs 90%) à l’Assemblée nationale, alors que le nombre de député est attribué au prorata du nombre d’habitants d’un cercle ou d’un chef lieu de région.

Deuxième exception : ils étaient (les touaregs), presque, au dessus des lois qui s’imposent pourtant aux autres Maliens. Ils désertent l’armée quand ils veulent et reviennent quand ils le souhaitent, sans être inquiétés. Ils circulent avec des armes et quand les forces de sécurités au nord sévissent, Koulouba s’interpose. Ils volent des voitures et quand l’armée rattrape le voleur après une course-poursuite dans le désert, le délinquant ne sera pas arrêté encore moins se présenter devant un juge… C’est malheureusement comme ça que nos autorités ont toujours géré les caprices des « Hommes bleus », devant les regards effarés des autres Maliens du nord.

Troisième exception : de l’argent en espèce est régulièrement versé à des chefs de tribu touaregs ou des anciens chefs rebelles (Iyad Ag Ghaly, Bahanga, Fagaga etc.) pour acheter leur sagesse. Drôle de façon de résoudre ‘’le problème du Nord’’ !

Ces exceptions dont ils ont bénéficié au détriment de leurs compatriotes amènent aujourd’hui les touaregs à demander l’indépendance, qui est une autre exception, un droit à leur entendement. Doit-on alors les condamner. Que non ! Nous devons plutôt demander des comptes à nos dirigeants.

Somme toute, les régimes d’Alpha et d’ATT n’ont jamais voulu une solution définitive à ce qu’ils appellent « le problème du Nord ». Ils ont passé tout le clair de leur temps à soudoyer et même à participer à des vastes trafics de drogue.

L’argument des autorités selon lequel, de 1992, à nos jours, 1 123 milliards de nos francs ont été investis au nord du Mali, est totalement infondé. Cet argent aurait plutôt servi à battre campagne, à construire des villas cossues, à investir dans des projets personnels et à entretenir des maîtresses. Ceux qui ont visité les régions du nord savent que cette rondelette somme n’a pas franchi les frontières de Bamako.

Alpha et ATT (leurs complices aussi) sont les seuls coupables de la tragédie que nous vivons aujourd’hui. Nous devons plutôt raisonner les touaregs afin qu’ils comprennent une fois pour toute que leur égarement est dû à une mauvaise approche politique des deux derniers régimes. Et qu’ils ne constituent qu’une minorité qui cherche à piétiner la majorité.

Alhassane H.Maïga

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