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Editorial : Le présent et le futur impossibles sous IBK ?
Publié le lundi 14 septembre 2015  |  Infosept
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Nous sommes dans une classe de français et le professeur demande à Toto. A quel temps est cette phrase ? : « Un jour notre pays sortira de la corruption » Et Toto qui s’empresse de répondre c’est le Futur Impossible. Hélas ce futur impossible est aussi le présent du Mali depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir. D’un scandale à un autre, la corruption est aujourd’hui érigée en système de gestion.
A qui la faute, à IBK évidemment parce qu’il est le premier magistrat et c’est lui que nous avons élu. Qui peut arrêter ça, c’est IBK évidemment, parce qu’il est le premier à détenir le pouvoir d’Etat d’imposer et d’ériger la bonne gestion en règle dans un pays traversé par la crise la plus aiguë de son histoire. Jamais l’avenir de ce pays jadis la voix de l’Afrique n’a été aussi mis en doute que maintenant. Ce pays a pourtant le ressort et les capacités intellectuelles, techniques et morales de s’en sortir, mais pourquoi les compétences qu’il faut ne sont jamais à leur place ? A qui la faute, à IBK évidemment parce que c’est aussi lui qui est le seul à valider au finish toutes les nominations aux plus hautes fonctions de l’Etat.
Quand la politique politicienne a fini par bouffer la République, nulle surprise que la corruption soit devenue un fait banal. Comme ici sous nos yeux cette nouvelle histoire d’achat à 7 milliards 745 millions 139 mille 968 F.CFA, du progiciel d’identification « biométrique » ACTIV PRENIUM et sa plateforme technique destinée à la mise en œuvre du régime de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et du régime de l’Assistance médicale (RAMED).
Cela en remplacement de l’ancien système basé sur le progiciel ESQUIF RO acquis en juin 2010 à 196 millions 787 mille 100 FCFA et la plateforme technique qui a coûté 163 millions 825 mille 260 FCFA. Soit un total de 360 millions 612 millions 360 F.CFA contre 7 milliards 745 millions 139 mille 968 F.CFA aujourd’hui. La différence est énormissime d’où le soupçon d’une forte odeur de surfacturation de près de 7 milliards 384 millions 527 mille 608 de nos francs.
Cette odeur de soupçon est renforcée par les nombreuses pressions qui ont réussi finalement à faire débloquer ce dossier pour le passer en Conseil des ministres. Il y a à n’en pas douter un désir d’induire IBK et son PM en erreur dans cette affaire. On pensait atténuer les choses par un choix sémantique technique par l’usage du mot « PROGICIEL » en lieu et place de « SERVEUR » dont l’acquisition avait été fortement critiqué par les brillants éclairages de Amadou Bamba NIANG du journal L’Indépendant en 2010 quand Sékou Diakité de l’ADEMA était aux commandes du Ministère en charge de la CANAM.
D’hier à aujourd’hui il est toujours question d’achat de serveur au compte de l’AMO et du RAMED. L’ancien Ministre Sékou Diakité aujourd’hui cadre de la CODEM, le parti du ministre actuel de la Jeunesse devrait répondre de son forfait. C’est lui qui avait en son temps imposé le choix de la société française CEGEDIM (Centre de Gestion, de Documentation, d'Informatique et de Marketing) que la Commission chargée du dépouillement des offres, selon l’article précité du journal L’Indépendant, avait à l’unanimité écartée pour défaut de qualification technique et surtout en raison des nombreuses insuffisances décelées dans les capacités et performances informatiques du logiciel ESQUIF RO qui fait l’objet aujourd’hui de rejet.
La responsabilité du ministre actuel est d’avoir manqué à son obligation de vigilance dans la gestion d’un dossier qui avait déjà donné ses alertes depuis le début de la CANAM. Il a soit oublié le background de cette affaire ou refuser de rentrer dans le dossier pour des raisons que lui seul peut expliquer. On est responsable des services publics dont on la charge et tôt ou tard on finit par en répondre parce que la vérité se saura toujours un jour.
Rappelons, par ailleurs au demeurant qu’un progiciel est un logiciel standard qui n’est pas fait pour s’adapter aux « besoins spécifiques » d’un client. Il est conçu pour être utilisé comme un prêt à porter et sa durée de vie dépend de celui qui l’a construit comme c’est le cas avec les systèmes d’exploitation WINDOWS qui naissent, changent et prennent fin selon la politique commerciale voulue par Microsoft.
Ici dans le cas d’espèce, nous avons à faire à la même stratégie et personne ne peut garantir que même avec le nouveau progiciel-serveur ACTIV PRENIUM que les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets. ESQUIF RO dont l’arrêt de fonctionnement est supposé arriver le 31 décembre 2016, n’aura alors vécu que 12 ans. ACTIV PRENIUM est aussi supposé avoir la même longévité. Et donc en 2028 sinon bien avant on sera devant le même fait accompli.
Ce sera alors une sorte d’impôt numérique auquel nous serons assujettis de payer à la CEGEDIM. Alors qu’il aurait fallu tout simplement que le Ministère en charge de la CANAM soit plus créatif et prévoyant en commandant sur mesure un logiciel propriétaire plus adapté à ses besoins spécifiques sur lequel la CANAM aurait tous les droits de propriétés intellectuelles presque AD-ETERNAM et dont les mises à jours auraient pu faire l’objet d’une clause spécifiques sui generis qui auraient donné lieu à ’un transfert de compétence.
Toute chose qui aurait favorisé la constitution d’une équipe informatique malienne chargée d’une telle mission. Il faut noter, in finé, qu’avec ces progiciels le Mali est définitivement et pour longtemps entre les griffes des laboratoires et des industries pharmaceutiques qui contrôlent la CEGEDIM.
O’BAMBA
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