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Opération coup de balai : Bamako est toujours sale
Publié le lundi 14 septembre 2015  |  Le Pouce
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© aBamako.com par A S
Les populations de Medina Coura déversant des ordures sur les routes
Les populations de Medina Coura ont déversé des ordures sur les routes pour protester contre le manque de dépotoir




Malgré une convention de gestion déléguée des services de propreté de la ville de Bamako, signée en début d’année 2015, afin de rendre la capitale malienne plus propre, Bamako est toujours sale. Même très sale.
Bamako, la capitale du Mali, s’agrandit sous le poids de la démographie. Depuis quelques années, les quartiers périphériques poussent aux alentours de la capitale comme de petits champignons. Le nombre de la population croit d’année en année et cela est dû essentiellement à l’exode rural non contrôlé. Mais aussi, à une politique d’urbanisation mal appliquée. Cela n’est pas sans conséquence sur le cadre de vie. Bamako ploie désormais sous le poids des ordures. Les rues sont sales sans qu’il y ait une vraie politique d’assainissement. Les gouvernements qui passent tentent et échouent chaque fois à rendre Bamako propre. On est arrivé à se demander si c’est Bamako qui est sale ou si ce sont les Bamakois qui sont sales.

Les nouvelles autorités du pays, ont décidé de prendre le problème à bras le corps. Une convention dite de « Gestion Déléguée des Services de Propreté de la ville de Bamako » est signée en début d’année 2015 entre la Mairie du District et la société Ozone Environnement & Services de droit marocain. Le contrat d’un montant de 9 milliards de FCFA et qui s’étale sur une durée de 8 ans, prévoie normalement la collecte et la transformation des déchets en ressources énergétique, au niveau du District de Bamako. Ainsi, Ozone Mali devrait « assurer le balayage des rues de la capitale, le transport des déchets ménagers et biomédicaux provenant des hôpitaux pour les acheminer à un dépôt final ; construire des centres pour la transformation des déchets solides en ressources énergétiques pour les besoins du pays ».

Le jour de la signature de ladite convention à Bamako, le Maire du District avait salué les efforts du Président de la République du Mali et ceux de Sa Majesté Mohamed VI du Maroc pour l’accomplissement de ce qu’il qualifiait d’ « important programme » avant d’inviter « toutes les forces vives de la société, les leaders d’opinion, les acteurs au développement et les populations à plus de civisme, au paiement réguliers des taxes et au respect du dépôt des déchets dans les bacs à ordures » afin de relever le défi.

Le représentant de la société Ozone Mali, lui de son côté, avait tenu à dire que le groupe Ozone Environnement honore, à ces jours, ses engagements en termes d’investissements dans le District de Bamako et accepte le défi de rendre à notre capitale son éclat d’antan. Selon lui, les travaux s’effectueraient avec tout le matériel spécifique et le personnel requis.

Les ministres de l’Assainissement et de l’Environnement, Mohamed Ag Erlaf, et celui en charge de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maiga, saluaient un partenariat public-privé fécond dans le cadre de l’assainissement de la ville de Bamako ; le courage et l’engagement de la mairie du District pour avoir initié un tel partenariat, et avaient fini par rassurer les différentes parties de l’accompagnement du gouvernement du Mali dans la réalisation de ce « grand projet ».

De ces discours à aujourd’hui, beaucoup d’eau sale est passée sous les trois ponts de Bamako. Beaucoup d’effort a été fait et continue d’être fait par l’équipe d’Ozone Mali dont le courage et l’engagement sont chaque jour salués par les habitants de Bamako à commencer par les plus hautes autorités du pays.

Seulement voilà ! Il faut se dire la vérité : l’homme malien est devenu sale. C’est cette saleté qu’il déverse dans les rues de la capitale. Cette réalité avait poussé le président de la République, à réagir. En effet, le président IBK a déclaré à l’endroit de la communauté musulmane, qu’il ne comprenait pas que le pays se réclame majoritairement musulmane et que les rues de Bamako tout comme les alentours des mosquées, soient aussi malpropres. Il avait également appelé au sens du civisme de chaque malien devant la question de l’assainissement de la ville.

Dans la pratique quotidienne, pendant qu’Ozone Mali balaie, les populations salissent quoique la société ait fait l’effort de placer, un peu partout, des poubelles publiques.

Bamako ne sera propre que lorsque chaque habitant du District est propre. C’est une question de prise de conscience au niveau de chaque individu.

Tièmoko Traoré
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