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Report des élections communales et régionales: Et si l’inquiétude des Fare se confirmait ?
Publié le mercredi 16 septembre 2015  |  Le Reporter
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© aBamako.com par mouhamar
Politique: Une délégation du Parti FARE rencontre l`URD
Bamako, le 16 avril 2014 au siège de l`URD.Le secrétariat exécutif national du parti FARE avec à sa tête son président Modibo Sidibé a été reçu ce mercredi par le bureau politique de l`URD avec en sa tête Soumaïla Cissé, à son siège à Badalabougou.




Depuis un certain temps, des voix ne cessent de se lever pour demander le report des élections communales et régionales prévues pour le 25 octobre prochain. Un quatrième report. Mais, comme à l’accoutumée, sur les grandes questions touchant à la vie de la nation, c’est le parti Forces alternatives pour le renouveau (Fare) de Modibo Sidibé qui avait donné le ton.
En principe, c’est aujourd’hui que l’on saura s’il y aura report ou non des élections communales et régionales, au terme d’une réunion de concertation qui aura lieu entre le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et les membres de la classe politiques. Pour l’heure, ce report que demandait le parti Fare et qui a été emboîté par les autres formations politiques, semble inévitable. Ce qui risque fort de donner raison à Modibo Sidibé qui avait adressé, le 12 août 2015, une lettre au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, lui demandant de reporter la date du 25 octobre prochain pour la tenue du scrutin.

«Suite à la décision prise par le gouvernement lors du Conseil des Ministres du lundi 3 août 2015, d’organiser en octobre de cette année, les élections communales, régionales et du District de Bamako, les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare) s’interrogent sur les motivations de cette décision qui, à leurs avis, est inopportune eu égard à la situation sécuritaire du pays, mais aussi de l’ambivalence entre la loi électorale en cours et les dispositions de l’accord du 20 juin 2015. C’est pourquoi le parti Fare, par cette lettre, demande que le gouvernement explique clairement sa vision de l’avenir des institutions de notre pays, avant l’organisation des prochaines élections communales et régionales, comment assurera-t-il la quiétude des populations et le retour effectif de l’administration malienne sur l’ensemble du territoire pour la tenue de ces élections ?», peut-on lire dans cette lettre dont nous avons copie.

Les Fare se fondent sur deux constats qui plaident pour le report de ces élections. D’abord, les conditions qui ont prévalu aux reports successifs des élections n’ont pas évolué à ce jour dans la mesure où le retour de l’administration dans les régions du nord n’est pas encore effectif ; il en est de même pour celui des réfugiés. Il s’y ajoute que les conditions sécuritaires sont des plus précaires dans lesdites régions et dans d’autres localités du territoire national. Ensuite, la signature de l’«Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger» introduit un nouveau régime juridique des élections locales et régionales dans notre pays.
«Sous le régime de la loi électorale en vigueur, les présidents des Conseils de région, les présidents et membres des Conseils de cercle sont élus au suffrage universel indirect. Cependant, les dispositions de l’Accord d’Alger 2015 imposent de les faire élire au suffrage universel direct.

Et pour ce faire, il y a l’exigence selon les termes dudit accord, faite au Gouvernement, de garantir l’adoption des textes réglementaires, législatifs, voire constitutionnels permettant la mise en place et le fonctionnement du nouveau cadre institutionnel et politique, sécuritaire et de défense, de développement économique, social et culturel, de justice et de réconciliation nationale ; de réviser la loi électorale de manière à assurer la tenue aux niveaux local, régional et national, au cours de la période intérimaire, d’élection en vue de la mise en place des organes prévus par le présent accord», poursuit Modibo Sidibé dans sa lettre.

Avant d’ajouter que les dispositions de l’accord de paix affirment également qu’afin «d’assurer la continuité de l’Etat, les institutions actuelles poursuivront leur mission jusqu’à la mise en place des organes prévus dans le présent Accord… Pour les autorités chargées de l’administration, des communes, cercles et régions du nord durant la période intérimaire, leur désignation, leurs compétences et modalités de leur fonctionnement seront fixées de manière consensuelle par les parties…Le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour faire adopter par l’Assemblée nationale, dans les 12 mois, une nouvelle loi électorale».

«Faudrait-il engager le pays dans la mise en place de collectivités locales avec des régimes juridiques différents, c’est-à-dire, les élus au suffrage universel indirect dans le reste du pays, et des élus au suffrage universel direct dans les régions du nord ? S’il en était ainsi, pour avoir toujours soutenu le rejet de toute spécificité dans ce domaine comme dans tant d’autres concernant les réformes à venir, le parti FARE juge inacceptable la démarche actuelle entamée par le Gouvernement qui révèle à tout le moins la volonté manifeste de créer un pays à deux régimes juridiques et politiques différents dans les collectivités locales et territoriales», ajoute-t-on dans la même lettre.

Tout porte à croire qu’avec le quatrième report qui se profile à l’horizon, les Fare peuvent se targuer d’avoir vu juste, pour que le pays ne s’enlise dans une autre crise.
Bruno E. LOMA
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