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Crises des régions du Nord : «Une guerre est juste quand elle est nécessaire»
Publié le mercredi 16 septembre 2015  |  Le Reporter
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Cette citation est de Nicolas Machiavel, un des penseurs politiques les plus éminents de tous les temps. On peut l'aimer ou le détester, mais il fut éminent. Sans modestie. De par la grandeur et l'ampleur de notre crise, de nos crises, soyons machiavélistes, machiavéliques et machiavéliens.

Le Mali, notre pays, n'est pas à son premier accord de paix avec les irrédentistes Touaregs. Espérons que nos plus hautes autorités prendront cette fois-ci les mesures idoines pour plus jamais ça. Ce n'est pas un hasard si aucun chef touareg n'a signé le document. Ils ont préféré laisser cette tâche à un Arabe. Tout un symbole. Pour celui qui souhaite voir. Comprendre. De leur indépendance, les hommes du Mnla n'y renonceront jamais. Ils s'en remettent à plus tard.

En revisitant la mémoire de l'histoire, nous nous rendons compte que l'Allemagne a été vaincue en 1918. Par la suite, les Français s'étaient endormis sur leurs lauriers, croyant la guerre à jamais bannie. En 1940, Hitler occupa de nouveau la France. La suite est connue. De nos échecs, nous devons tirer les conséquences.

Pourquoi avions-nous failli ?

La corruption généralisée et l'impunité manifestes ont tué au Mali notre patriotisme. Le pays peut s'écrouler mais chacun veut juste sa part. Advienne que pourrait. Nous devons donc veiller à très bien gérer notre pays si et seulement si nous voulons éviter des lendemains difficiles. Cette refondation de notre pays passe par des mesures certes difficiles mais incontournables.

1-La refondation de notre armée

Nous pouvons détenir les armes les plus sophistiquées au monde, avoir l'effectif de l'armée mexicaine, tant que nous ne recruterons pas des soldats aptes et capables, nous n'aurons pas d'armée. L'armée ne doit pas être un bureau de placement pour chômeurs. Cet endroit où on gagne juste un salaire. Instinct de survie. Le prytanée militaire doit être supprimé. La jeunesse dans l'apprentissage des métiers des armes ne nous a rien prouvé. Ces fonds doivent être alloués aux soldats de terrain.

Les officiers en surnombre doivent être mis à la retraite d'office. Ils n'ont rien à faire dans tel ou tel ministère comme chargé de défense. Ne plus faire du Nord une zone spéciale. Donc pas de prime spéciale pour être au Nord. Le Nord aussi, c'est le Mali.
Le rôle d'un soldat n'est ni dans les ambassades encore moins dans les consulats et autres services. Le rappel de tous nos soldats dans les casernes. La fin de la distribution des grades à la tête du client. À Paris, le Mali a 3 officiers supérieurs et un sous-officier à l'ambassade et au consulat. Les Tchadiens ont 1 officier. Point barre. Les autres défendent le sol tchadien, combattent au Mali ou au Nigéria. Quand on a un bon fils, il sert l'humanité tout entière. Merci aux frères Tchadiens.

2- Mettre fin aux injustices et autres frustrations

Dans la vie, il n'y a pas de petites injustices ou de petites frustrations. Tout peut dégénérer. Tout est question d'approche et de phénoménologie de la pensée. Vouloir occulter une injustice, la minimiser, c'est accepter de laisser des cailloux des les chaussettes. Au mieux, on risque une infection, au pire, un cancer.

Nous nous souvenons très bien des facteurs immédiats des déclenchements des rebellions de 1963 et 1990. Nous ne justifions rien du tout. Nous expliquons simplement, qu'à travers les âges, les frustrations et les injustices ont causé bien de torts à l'humanité. Il est temps de faire comprendre à nos administrateurs, juges et gendarmes dans certaines localités du Mali, que leurs actions qu'ils font subir aux populations peuvent avoir des conséquences désastreuses bien des années après. Général Ag Gamou est vivant, demandez-lui pourquoi avait-il été rebelle ? Moussa Ag Assarid est porte-parole de la CMA en Europe, demandez-le lui pourquoi ?

En France, il suffit juste de demander à nos frères ayant traversé le désert quel sentiment ils ont vis-à-vis de nos porteurs d'uniformes qui les rackettent, les spolient sur le désert. Nous vous épargnons leur récit pour protéger les âmes trop sensibles. Disons juste qu'aucune nation ne se construit si ceux qui sont chargés de la sécurité, au lieu de souhaiter bonne route à leurs frères infortunés en partance pour l'Europe, les brigandent devenant ainsi leurs ennemis haineux à vie.

3- Bien gérer la réintégration des ex-rebelles

L'idéal pour le Mali serait en partenariat avec les Nations unies de financer des projets porteurs et non l'intégration à la fonction publique. Les chefs rebelles eux veulent une intégration de masse pour faire le maximum de frustrés au Sud, ainsi pouvoir briser le sentiment d'appartenance à une même entité ciment de toute nation. Parviendront-ils ? Nul doute. L'apatridie a atteint des sommités au Mali.
En 1996, des individus encore vivants, qui n'avaient rien à voir avec la rébellion, se sont retrouvés à la douane, aux impôts, au trésor public, ces postes juteux, parce que rebelles sur papiers. Pensons au syndicaliste en chef gréviste dans l’Âme des Impôts. De vrais rebelles étaient dans l'armée. Ils vivaient de leur salaire. Des aigreurs sont nées, des haines aussi. C'est humain. Le Mali est alors parti de surenchères en surenchères. Certains rebelles ont pu changer de corps quittant l'armée pour la douane. Les non-pistonnés qui n'ont pas pu, sont restés plus haineux, plus aigris. Et, par finir, ont ressauté sur la première occasion pour reprendre le maquis.
Si des hommes tiennent vaille que vaille à occuper des emplois publics pour faits de rébellion et si les autorités n'y regardent pas de près, et pire, essayent elles-mêmes d'y glisser parents, amis et alliés. Alors, le Mali est très mal barré. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Expérience empirique.

4- Urbanisation des régions du grand désert

Une fois que la paix revient, cette fois-ci, mettre tout en œuvre afin d'inciter les populations à s'installer dans le grand Nord. Cette politique passe par des mesures volontaristes d'urbanisation, des logements sociaux à prix très bas invendables pendant 40 ans. Une électrification abondante. Des écoles où il fait bon étudier. Un très bon dispositif médical. Le Maroc l'a fait avec le Sahara Occidental. Les Turcs l'ont avec le Kurdistan. Et, pourquoi pas le Mali ? L'intelligence est humaine.

5- Réforme de la justice

L'un des cancers du Mali demeure sa justice. Celle-ci doit être réformée :
a- Que les magistrats en exercice n'aient plus leurs mots à dire dans le recrutement des futurs magistrats (auditeurs). Que le concours soit organisé par l'ENA.
b- Mettre fin à l'oral dans le recrutement des magistrats. Car la fraude consiste à rendre admissibles plusieurs candidats et à choisir enfin les proches à l'oral.
Rendre plus complexe la procédure de liberté provisoire dans les affaires de détournements de deniers publics et les affaires de drogues dures. Rendre obligatoires les déclarations actualisées de patrimoine pour tous les magistrats et autres fonctions sensibles. En France, il a été très difficile de faire tomber le Commissaire Neyret et la BAC (Brigade Anti-criminalité) des nuits des quartiers Nord de Marseille, à plus forte raison au Mali. Prenons garde. Notre système de démocratie héritée de la France repose sur une clé de voûte : le président de la République. Tant qu'IBK ne gérera pas ce pays avec honnêteté, tout est voué à l’échec.

La mise en œuvre de cet accord, si elle n'est pas réalisée avec intelligence, sera elle-même source d'une nouvelle rébellion. Et le monde entier ne passera pas sa vie à nos côtés. Les employés de la Minusma ont leur pain en jeu et souhaitent que cette situation perdure. C'est à notre élite de gouvernance de comprendre et enfin d'être à hauteur.

Dans notre position actuelle, nous sommes en faiblesse, gérons bien notre pays. Obligeons IBK à déclarer ses biens. Juste ce début. Machiavel a encore dit : «Il faut donc être le renard pour éviter les pièges et le lion pour effrayer les loups.»

Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
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