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Droit de l’homme au Mali : Accord d’Alger et impunité
Publié le vendredi 18 septembre 2015  |  Le Carrefour




Jamais les droits de l’homme n’ont été aussi bafoués au Mali. Suite à la pire des crises qui a secoué le pays, à savoir une insurrection armée doublée d’un coup d’Etat militaire qui a eu pour conséquence l’occupation du nord, la dignité humaine au Mali a été systématiquement bafouée. D’abord de nombreux cas de viols ont été perpétrés par les groupes armés au nord ; au nom de la charia, des mains ont été coupées et il y a eu des cas de flagellation. Au sud, il y a eu des exécutions extrajudiciaires suite à la confrontation entre les bérets rouges et les bérets verts. Si à Bamako le chef de la junte et certains de ses compagnons sont dans les geôles, au nord les auteurs de ces exactions courent toujours étalant au jour les faiblesses du pouvoir central. Badou S.Koba
Beaucoup se demandent quand est ce que l’impunité ne sera plus à la mode au Mali. En effet suite à la crise qui a secoué le nord du Mali qui a eu pour corollaire le coup d’Etat du 22 mars 2012, des cas de violences ont été constatés surtout chez les femmes et les enfants dans la partie septentrionale du pays. Les organisations internationales des droits l’homme ont tiré sur la sonnette d’alarme. Au sud aussi, la junte militaire a fait parler d’elle par des cas flagrants de violation de droits humains.
Après l’intervention de la France et de la communauté internationale, le Mali a renoué avec le processus démocratique et un président a été démocratiquement élu. Avec le retour à l’ordre constitutionnel, l’espoir que les auteurs de ces crimes abominables répondront de leurs actes devant la justice renait. Le procureur de la république a en grande pompe indiqué sur les antennes qu’un mandat d’arrêt international a été lancé contre les coupables de ces exactions. A ce jour, les auteurs de ces crimes coulent des jours tranquilles. Le mandat d’arrêt international de certains a été même levé. Et cela leur a même permis de se présenter aux élections législatives.
Ce qui ne tranche pas avec les déclarations du président de la République, El Hadj Ibrahim Boubacar Keita qui avait indiqué qu’il n’y aura pas de prime à l’impunité. Le président a-t-il agi le revolver sur la tempe, ou l’a-t-il fait pour gagner l’électorat du nord ? Il est le seul à pouvoir répondre à ces questions. Même pour que les frères touaregs égarés du nord puissent venir pour parapher l’accord d’Alger, il a fallu la levée des autres mandats d’arrêt. Mais tout porte à croire que la levée de ces mandats est une exigence de la communauté internationale, la France en tête.
Les Etats voisins du Mali aussi ne sont pas de bonne foi du moins apparemment pour contribuer à lutter contre l’impunité en essuyant les larmes de ces femmes, de ces enfants qui ont été atteints dans le plus profond de leur existence. Le terroriste Iyad Ag Ghaly, de sinistre réputation qui a fait parler de lui à travers nombre de crimes, circule entre l’Algérie et la frontière du Mali comme en terrain conquis. L’Algérie qui doit contribuer à son extradition a probablement d’autres chats à fouetter. La Mauritanie, de son côté, a tout simplement relâché Sanda Ould Boumama l’ex-bourreau de Tombouctou pendant l’occupation islamiste. Sa libération n’a pas entrainé des protestations de la part des autorités de Bamako.
L’attitude des ces deux voisins du Mali n’a-t-il pas des connotations racistes ? La question reste posée. Sinon dans le cadre de la coopération en matière de sécurité, la Côte d’Ivoire a extradé récemment vers le Mali trois terroristes présumés. Un avertissement pour les apprentis djihadistes qui tenteraient de déstabiliser le Mali pour ensuite se replier sur le territoire ivoirien. La France qui doit assister le Mali pour que ces criminels soient extradés au Mali ou qu’ils prennent le chemin de la CPI privilégie plutôt ses intérêts mettant parfois à dos le Mali et ses voisins.
La partie sud du Mali qui a toujours été un havre de paix a connu aussi des scènes peu ordinaires d’exactions, conséquences de la confrontation entre le corps des bérets rouges et le corps des bérets verts. La junte militaire, sous la houlette du General Amadou Aya Sanogo, va exécuter et enterrer dans des fosses communes des dizaines de commandos parachutistes.
Il a fallu la pression des organisations des défenses des droits de l’homme pour que Sanogo et compagnies se retrouvent en taule pour qu’ils payent ce que notre pays n’a jamais connu : les fosses communes. Pourtant le Mali s’est engagé, à travers les résolutions 1325, 1820, 1888 et 1960 de l’ONU et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples et de la convention relative aux droits des enfants.
A ce titre, il ne doit ménager aucun effort pour que les auteurs de crimes, où qu’ils se trouvent, puissent répondre de leurs crimes. Si n’est pas le Mali, tous ceux qui ont commis des crimes graves et des violations des droits de l’homme ont pris le chemin de la CPI ou ont été jugés dans leurs pays. Pol Pot, leader des Khmers rouges au Cambodge, Charles Taylor au Liberia, Bosco Ntaganda alias Terminator qui enrôla beaucoup d’enfants soldats, Laurent Gbagbo, ancien homme fort du palais de Cocody, Charles Ble Goudé, ministre de la rue de Laurent Gbagbo, Jean Pierre Bemba ancien chef rebelle congolais sont de parfaits cas d’illustration.
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