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Ligne de force : Le Mali 55 ans après : des raisons d’espérer ?
Publié le lundi 21 septembre 2015  |  L’Indépendant
Festivités
© aBamako.com par mouhamar
Festivités marquant le 53è anniversaire de l’armée malienne
Bamako, le 20 janvier 2014 à la place de l`indépendance. Sous la Présidence de SEM Ibrahim Boubacar KEITA, President de la République du Mali, les compagnies militaires de l`armée malienne, les forces de l`opération Serval et de la MINUSMA ont défilé à l`occasion du 53è anniversaire de l’armée malienne.




Le Mali va boucler demain 22 septembre ses 55 ans en tant qu’Etat ayant recouvré son indépendance et entamer sa 56e année d’existence comme tel. Hélas ! Il n’y aura pas de grand défilé, comme c’était la tradition sous la première République, mobilisant les forces vives de la nation – civiles et militaires – pour montrer au monde la fierté de tout un peuple à se diriger lui-même, ” à prendre son destin en mains “ ainsi qu’on le proclamait à l’époque, uni et déterminé dans un projet commun.

Pire, les cœurs ne seront pas à l’enthousiasme mais plutôt à la peine. Et pour cause !

– L’accord de paix parachevé le 20 juin dernier est dans l’impasse. Trois mois après sa signature sur fond de scepticisme chez la majorité de nos concitoyens, le comité de suivi censé veiller à sa mise en œuvre n’est toujours pas constitué, les discussions s’enlisant dans des querelles de représentativité au sein de certaines parties signataires de l’accord. Pire, prenant pour prétexte l’occupation d’Anefis par la Plateforme, la CMA, qui n’a signé ledit accord qu’à son corps défendant, a suspendu sa participation aux travaux de mise en place du comité de suivi. Elle ne devrait pas reprendre sa place de sitôt, eu égard aux complications qui se font jour à Anefis même et aux nouveaux affrontements qui ont eu lieu – ou sont en cours – entre ses éléments et ceux de la Plateforme aux confins de la frontière entre le Mali et l’Algérie.

Au vrai, cette reprise des hostilités entre la Plateforme et la CMA est un pain béni pour les radicaux de cette dernière, qui se recrutent surtout au sein de son aile militaire et qui n’ont pas attendu l’épisode d’Anefis pour occuper plusieurs localités dans les trois régions du nord, abandonnées à elles-mêmes après le repli en cascade des FAMAS à partir de la mi-2014. Elle légitime à leurs yeux ces occupations faites en violation des différents cessez-le-feu et conforte leurs plans bellicistes.

– A côté de la rébellion au nord qui est loin d’être assoupie et qui tend plutôt vers une énième résurgence s’affirme et se développe une autre rébellion, celle du Front de libération du Macina, d’inspiration politico-religieuse, d’Amadou Kouffa. Lequel donne du fil à retorde aux forces de défense et de sécurité en multipliant les attaques meurtrières, les prises d’otages et les actes de vandalisme sur son principal théâtre d’opération : la région de Mopti. Ce groupe, qui rêve de ressusciter l’ancien empire peul musulman du Macina (rien moins que çà) a poussé la hardiesse ces derniers temps jusqu’à lancer des incursions sanglantes dans les régions de Ségou, Sikasso, voire le district de Bamako.

Le dernier haut fait d’armes dans la criminalité abjecte qui lui est imputé est l’attaque de samedi dernier du poste frontalier de Bih (Koro) qui a fait quatre tués dont deux policiers.

Si l’on y ajoute les attentats dévastateurs dont la MINUSMA et l’armée malienne sont régulièrement la cible de la part d’AQMI ou du MUJAO et le banditisme ordinaire qui, chaque jour, fait de nouvelles victimes un peu partout sur toute l’étendue de la République, l’on est bien obligé de convenir que le Mali est devenu l’un des endroits les moins sûrs de la planète, ne disputant ce triste privilège qu’à la Somalie sur le continent africain.

– Dans ce climat d’insécurité généralisée et de peur collective, il n’est guère étonnant que l’économie tarde à retrouver des couleurs. Faute d’investissement conséquent, aucune initiative digne de ce nom n’est visible dans les secteurs clés de l’agriculture, de l’industrie, des mines susceptible de générer un nombre considérable d’emplois pour les jeunes. La mal-vie gagne du terrain, la pauvreté s’accentue, le désespoir s’installe.

Pour ne rien arranger ou plutôt pour empirer la situation, la corruption, tel le mildiou (un cancer des plantes) est en train de métastaser l’économie et l’administration, aggravant chaque jour un peu plus la paupérisation de l’Etat, donc le mettant dans l’incapacité d’honorer ses obligations vis-à-vis de la société et du citoyen. Au sortir de la 5e revue de la facilité élargie de crédit qui vient de se terminer à Bamako, le FMI a mis en relief, une fois de plus, les insuffisances de la Douane malienne. Hélas ! Le mal est bien plus large et profond. Et il faut davantage que les imprécations et les formules incisives du président IBK pour extirper le virus du corps social malien et l’anéantir.

Homme politique et écrivain français de premier plan, Alain Peyrefitte a écrit qu'” il ne faut pas tuer l’espérance “. C’est vrai. Encore faut-il qu’il y ait des raisons d’espérer ?



Saouti HAIDARA
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