Contrairement au statut d’Etat démocratique, le Mali traine comme un boulet le phénomène de l’esclavage par ascendance. Sous la houlette de l’Association Temedt et en partenariat avec la Fondation Rosa Luxemburg d’Allemagne, des organisations de la société civile malienne ont mis sur pied une Coalition nationale de lutte contre l’esclavage par ascendance. Un peu plus d’un an après sa mise en place, elle a décidé d’évaluer ses actions de lutte contre l’esclavage au Mali.
« Au stade actuel de la lutte contre l’esclavage par ascendance au Mali, nous estimons que le Mali doit, en conformité avec son statut d’Etat civilisé et démocratique, prendre une loi pour interdire la pratique et sanctionner de façon exemplaire tous les contrevenants ». C’est en substance par ces termes que Mme Keita Fatoumata Cissoko, vice Présidente de la Commission nationale des droits de l’homme du Mali, a ouvert, le 19 décembre 2012, a la Maison de la femme et de l’enfant de la rive droite de Bamako, l’atelier d’évaluation des actions de la Coalition nationale de lutte contre l’Esclavage par ascendance au Mali. Selon elle, l’esclavage est une pratique ancienne de notre société. Elle fera remarquer que malgré son abolition pendant la période coloniale, malgré l’égalité entre tous les Maliens, stipulé dans la loi fondamentale et malgré l’égalité prônée par la religion musulmane pratique par plus de 80% des citoyens, il conserve de nos jours de nombreuses séquelles dans notre pays. Elle a salué l’engagement depuis six ans de Temedt dans ce combat contre ce fléau qui ne fait pas honneur à notre pays. Mieux, elle a estimé que pour donner beaucoup plus de poids à la lutte contre l’esclavage, les organisations de la société civile ont mis en place une Coalition nationale de lutte. Sans présager des résultats de l’atelier d’évaluation de toutes les actions qui ont été menées contre l’esclavage au Mali, Mme Keita Fatoumata Cissoko, a estimé que le moment est arrivé pour que l’Etat prenne toutes ses responsabilités, en adoptant une loi de répression de la pratique de l’esclavage au Mali. Pendant deux jours, la trentaine de participants, vont découvrir le projet de plaidoyer pour l’éradication de l’esclavage et revisiter les activités déjà conduites par la Coalition. A l’issue de cet atelier, les participants devront élaborer un plan d’action qui réserve une bonne place à l’adoption d’une loi réprimant l’esclavage par ascendance et les discriminations qui lui sont liées.