Pour le Collectif pour la défense de la République (CDR), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’a pas été à la hauteur de la demande du peuple Burkinabè. « La Cédéao a fait comprendre aux populations Burkinabè son statut de syndicat des chefs d’Etats de la sous-région », a dénoncé le porte-parole du collectif, Mohamed Youssouf Bathily qui a invité les mouvements démocratiques africains à se mobiliser pour le Burkina.
Le Collectif pour la défense de la République condamne sans appel le coup de force perpétré par le général Gilbert Diéndéré contre la transition démocratique au Burkina Faso et encourage l’ensemble des forces vives du pays à poursuivre la lutte jusqu’à la victoire sur les forces de la restauration. Face à la presse le samedi 19 septembre 2015, le mouvement a qualifié l’acte du Régiment de la sécurité présidentielle du Burkina Faso d’une « forfaiture criminelle contre l’humanité ».
« En bons démocrates, nous condamnons ce coup d’Etat dans la forme et dans le fond. Par cet acte, le Conseil national de démocratie vient d’hypothéquer les acquis du 30 au 31 octobre 2014 », a-t-il regretté, dénonçant que les organisations sous régionales n’ont pas été à la hauteur de la demande.
Le collectif a dénoncé le dilettantisme de la Cédéao ainsi que le jeu trouble des pays membres qui, par leurs atermoiements devant les tripatouillages en cours ou envisagés au Burkina, encouragent et incitent les putschistes à tenter de donner un coup d’arrêt brutal au processus démocratique. « Elle aurait une Cédéao des peuples si elle avait contribué au retour de la vie constitutionnelle dans ce pays meurtri par la volonté des partisans criminels de Blaise Compaoré.
Plutôt, elle a été laxiste. Une chose qui nous surprend au Mali. Or, dans un passé récent, cette même communauté a contraint Sanogo à remettre le pouvoir au civil. Pourquoi applaudir Gilbert Diéndéré ? Et pourtant, le coup d’Etat du Burkina est plus stupide que celui du Mali en 2012. Rien ne se serait expliqué ce coup de force à moins d’un mois à la présidentielle. L’Afrique continue de vivre comme en XIXe par la complicité active des organisations sous-régionales », a-t-il souligné.
Gilbert Diendéré, l’intouchable !
Selon le CDR, les autorités légitimes de la transition ont pêché sur le sort du bras droit et la pièce maitresse du régime de Blaise Compaoré. « Acteurs du 15 octobre 1987, ce sont ses hommes du CNEC, qu’il dirigeaient depuis 1983, qui ont abattu Sankara. En 1989, après avoir déjoué un complot présumé du numéro deux et du numéro trois du régime de Blaise, Henri Zongo et Jean-Baptiste Lingani, il en devient lui-même le numéro deux.
Au moment de la chute de Blaise, il dirigeait l’élite de l’armée Burkinabè, le régiment de la sécurité présidentielle. C’est lui aussi qui chapeaute tous les processus de négociations que Blaise a faites l’époque et les services de renseignements du pays. C’est pourquoi, le président n’a pas pu se débarrasser de lui. Puisse que l’homme connait tous les secrets », a déclaré le porte-parole du collectif, Mohamed Youssouf Bathily qui a assuré que c’est le peuple qui peut se débarrasser de lui, car il ne connait tous les secrets de la rue.
Le Collectif pour la défense de la République a aussi invité la société civile malienne à se mobiliser pour soutenir le peuple du Burkina.
Bréhima Sogoba