La Côte d’Ivoire bétonne son système de lutte contre les réseaux terroristes. Plusieurs agences internationales s’impliquent.
L’Etat ivoirien est en alerte maximale. Face aux menaces terroristes à la frontière Côte d’Ivoire-Mali, les autorités ont pris depuis des mois de vigoureuses mesures sécuritaires. Selon jeuneafrique.com, l’armée renforce ses capacités, et des pays ont été sollicités pour leur expertise. Selon les confidences d’un officier supérieur de la gendarmerie, les forces de sécurité sont désormais dotées de moyens et outillées pour endiguer le jihadisme rampant. «Toutes les forces de sécurité, police, gendarmerie, armée et autres ont en leur sein des services qui se consacrent à la lutte contre le terrorisme», divulgue le galonné au confrère en ligne.
Il résume ainsi « l’approche ivoirienne en matière de renseignement antiterroriste ». Pour mener ses actions, l’Exécutif ivoirien a d’abord dissout l’Agence nationale de stratégie et de l’intelligence. Ce service de renseignement créé sous Laurent Gbagbo en 2005 n’est certes pas remplacé par une autre structure. En revanche, « plusieurs officiers ont donc bénéficié de formation au Maroc, en France et sur les bases du Fbi, aux États-Unis », pour contrer l’avancée du terrorisme. Les autorités ivoiriennes ont pris la pleine mesure des menaces. «Alassane Ouattara le sait, la Côte d’Ivoire est l’un des pays visés par Boko Haram », affirme d’ailleurs le site.
Pour coordonner toutes les actions anti-terroristes, le chef de l’Etat a désigné deux hommes. Alain-Richard Donwahi, le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité (Cns), et le préfet Vassiriki Traoré, coordonnateur des Services de renseignement sont chargés de la bonne organisation des différentes entités. Ils ont en main les leviers de la modernisation des services secrets. « Tous deux travaillent étroitement avec le président. Le binôme semble fonctionner efficacement et a opéré depuis un an plusieurs coups de filet dans les milieux de jihadistes présumés », relate encore le site. Portrait.
C’est au début de la crise politico-militaire en 2003 qu’Alain Donwahi fait son entrée en scène. Il est nommé coordonnateur national du désarmement et de la réinsertion. Ce sont sans doute les opérations conjointes entre les services ivoiriens et maliens qui ont abouti, il y a peu, au démantèlement d’une filière terroriste à la frontière des deux pays. Le 15 septembre, trois présumés jihadistes ont été arrêtés dans la même zone. « Lors de leur arrestation, les trois personnes originaires du Sud ont avoué être membres du Front du Macina, créé au centre du Mali, responsable d’attaque près de la frontière ivoirienne », soutiennent des sources sécuritaires.
Guillaume N’GUETTIA