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Mali: les mausolées de saints musulmans à Tombouctou
Publié le lundi 28 septembre 2015  |  AFP
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© aBamako.com par mouhamar
Visite guidée de sites historiques (patrimoine mondial de l’UNESCO) en collaboration avec l’UNESCO et le Gouvernorat de Tombouctou
Bamako, le 26 août 2014. M. António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a visité ce mardi, des sites historiques (patrimoine mondial de l’UNESCO) à Tombouctou.




Bamako -Les mausolées de saints musulmans à Tombouctou (nord du Mali), perçus par la population comme des protecteurs contre lesdangers dans cette ville mythique, ont été détruits par les islamistes radicaux en 2012 et sont en train d’être reconstruits par l’Unesco.

Samedi, Ahmad Al Faqi Al Mahdi, un des chefs d’un groupe islamiste malien Ansar Dine, lié à Al-Qaïda, a été remis à la Cour pénale internationale (CPI) aux Pays-Bas, accusé de crime de guerre pour avoir activement participé à la
destruction en 2012 de neuf mausolées et d’une mosquée à Tombouctou.

La ville compte au total 16 cimetières et mausolées qui étaient "des
composantes essentielles du système religieux dans la mesure où, selon la
croyance populaire, ils étaient le rempart qui protégeait la ville de tous les
dangers", selon l’Unesco.

Ces mausolées se trouvent en ville ou dans des cimetières en périphérie de
la cité avec des tombes portant des stèles et autres insignes funéraires. Le
plus ancien était celui de Cheikh Abul Kassim Attouaty, mort vers 1530 et
enterré à l’ouest de la ville, avec 50 oulémas et saints hommes.

Fondée entre le XIe et le XIIe siècles par des tribus touareg, la ville est surnommée notamment "la cité des 333 saints" qui, selon un muséologue malien,
sont les équivalents de saints patrons chez les chrétiens. Elle a été un grand centre intellectuel de l’islam et une ancienne cité marchande prospère des
caravanes.

La cité compte trois grandes mosquées historiques, dont Sidi Yahia (pour la destruction de laquelle M. Al Faqi est poursuivi), la prestigieuse université coranique de Sankoré et d’autres madrassa (écoles coraniques), témoins de son
rayonnement spirituel d’antan.

Elle est également célèbre pour ses dizaines de milliers de manuscrits, dont certains remontent au XIIe siècle, et d’autres de l’ère pré-islamique, auxquels les islamistes se sont également pris.

L’Unesco a lancé en 2014 un vaste programme de reconstruction des
mausolées, confié à un groupe de maçons locaux sous la supervision de l’imam
de la grande mosquée de Djingareyber. En juillet, huit mausolées avaient ainsi
été reconstruits, et selon l’Unesco, les travaux de réhabilitation seront
terminés d’ici la fin de l’année.

Ces dernières semaines, le groupe extrémiste Etat islamique a réduit en
poussière plusieurs tours funéraires et certains des plus beaux temples de la
cité antique de Palmyre, en Syrie.

En Afrique de l’Est, les islamistes somaliens shebab avaient détruit de
nombreux mausolées de mystiques soufis dont la mémoire était vénérée par les
populations locales.

bur-fra/de
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