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Rencontre politique Le secrétaire du parti SADI, Oumar MARIKO a organisé une conférence de presse le lundi 26 novembre 2012 |
C’est au cours d’un point de presse organisé par le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Intégration (SADI) que le Dr Oumar Mariko a condamné avec la dernière énergie le putsch perpétré par les hommes du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) au Burkina Faso. Il qualifiait le général Gilbert Diendéré, cerveau du putsch et soutien des rebelles de la CMA, de « danger mortel pour le Mali». L’Honorable Mariko a la mémoire courte ou est frappé d’amnésie politique. Il n’a pas le même dictionnaire que les maliens et selon lui, un Coup d’Etat est différent d’un autre en fonction de ses intérêts purement personnels. Il a si vite oublié qu’il s’était accoquiné à la junte militaire de Kati qui venait de perpétrer l’un des putschs les plus inutiles en Afrique le 22 mars 2012 ? Sait-il réellement qu’un chat est égal à un chat et qu’aucun prétexte ne peut justifier un coup d’Etat ? M. Mariko n’est pas bien placé pour condamner un coup d’Etat ailleurs, après l’avoir applaudi des deux mains chez lui-même. Voici la série de questions que beaucoup d’observateurs se posent après la sortie tapageuse de l’Honorable Mariko, l’homme au double jeu.
Le ridicule ne tue plus en politique au Mali. C’est ici que l’on peut dire « OUI » aujourd’hui et « NON » le lendemain en fonction des circonstances et de ses intérêts. La plupart des hommes politiques maliens sont passés maîtres dans l’art de revirement à 180 degré et des retournements spectaculaire de veste.
La conférence de presse de l’honorable Mariko est le énième acte de discrédit posé par les hommes politiques maliens. Elle a non seulement étalé au grand jour le manque de conviction politique, mais aussi et surtout un manque d’idéal de certains hommes politiques qui n’ont que faire des principes et lois qu’ils ont eux-mêmes adoptés. L’honorable Mariko est fort malheureusement dans ce jeu double. Qui ne se rappelle pas du soutien sans réserve par lui apporter au coup d’Etat du Capitaine Amadou haya Sanogo alors qu’il a voté et fait voter la constitution du 25 février 1992? Qui ne se rappelle pas des actions du MP22, un mouvement créé dans l’euphorie du 22 mars pour soutenir les hors la loi de Kati et dont Oumar Mariko est fondateur ? M. Mariko a-t-il réellement réfléchi avant d’organiser cette conférence de presse pour soutenir le vaillant peuple Burkinabè qui, au moins s’est montré responsable.
Toute la classe politique, toutes les associations de la société civile se sont mobilisées comme un seul homme pour faire barrage au CDP et à son bras armé le RSP. Au Mali par contre, après les événements du 22 mars 2012, c’est une horde d’opportunistes qui défilait à Kati pour récolter de petits strapontins contre un soutien factice. L’honorable Mariko devait d’abord faire son auto critique, un véritable examen de conscience avant de tenir une telle conférence de presse. Comment peut-il affirmer aujourd’hui sans honte que : «ce qui est arrivé au Burkina Faso, c’est quelque chose qui peut arriver au Mali. C’est pourquoi le parti Sadi, comme il l’a fait auparavant pour la Libye, la Côte d’Ivoire et pour d’autres pays, ne peut pas rester sans apporter son soutien au peuple burkinabè». Il aurait dû apporter ce même soutien au peuple malien après la forfaiture de Sanogo et compagnie.
L’Honorable Mariko s’est beaucoup discrédité par son soutien aux putschistes de Kati. Pour beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne, les actions du Dr. Mariko n’ont d’autres finalités que celles de parvenir au pouvoir par quelque moyen qu’il soit. Pour lui, la fin justifiant toujours les moyens.
Nous faisons nôtre, cette analyse plus que pertinente de l’activiste internaute malien Kassin qui faisant cette analyse comparée trouve que le Mali n’est pas le Burkina où les hommes politiques seraient plus responsables à toute épreuve. Pour lui :
« Qui a vu un astrophysicien burkinabé courir pour aller voir les putschistes? Personne. Qui a vu un politicien burkinabé courir pour aller voir le général Djinibéré et Dableni?
Personne. Qui a vu un religieux burkinabé courir pour aller voir le RSP? Personne. Qui a vu des associations Yerewoloton et autres MP38 du Burkina courir pour aller voir le général Djinibéré et Dableni? Personne. Qui a vu l'armée du Faso soutenir la soldatesque ivrogne du général Djinibéré et Dableni? Personne. Qui a vu les burkinabé débarquer dans des hôtels maliens ou d'autres pays africains pour aller faire un dialogue inter burkinabé pour sortir de cette fausse crise comme l'ont fait la classe politique, l'armée et la société civile malienne en se prosternant devant le criminel Blaise Compaoré à Ouaga? Personne. Voilà toute la différence entre un peuple de politiciens d'opportunistes et un peuple digne comme le Burkina. »
En définitive, le Dr. Mariko devrait le savoir. Un démocrate est un politique dont le combat est fondé sur des principes et des valeurs républicains. Sa position doit être toujours, en tout lieu et en toute circonstance, celle qui défend la prise du pouvoir par les urnes, rien que par les urnes.
Youssouf Sissoko
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