Affectés par les nombreuses évasions de détenus – dont le cas illustre de Wadossen qui a fait la Une des journaux -, les surveillants de prison manifestent un ras-le-bol de leur condition de travail. Leurs nombreuses doléances ayant été apparemment reléguées aux oubliettes gouvernementales, les syndicalistes du secteur ont décidé de prendre à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés
Prévenir vaut mieux que guérir, dit-on. S’inspirant de cet adage, le syndicat des surveillances de prison affilie au Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM), a animé une conférence de presse afin d’éclairer la lanterne de l’opinion publique sur leurs difficultés. Celles-ci ont pour nom le manque de statut particulier, de matériels et équipements de sécurité, de formation initiale et continue, entre autres. C’était le mercredi 16 septembre dernier au siège dudit C.D.T.M. Le principal conférencier n’était autre Brahima Sogodogo, inspecteur des SPES. Dans son intervention préliminaire, le secrétaire général est revenu sur les engagements du président de la République et celui du gouvernement suite à l’affaire Wadousen ayant couté la vie à leur collègue Kola Sofara.
«Au jour d’aujourd’hui, hormis l’exécution partielle des revendications en rapport avec la dotation en tenues et le dédommagement de la famille du défunt, rien n’a été fait malgré que nous ayons patienté jusqu’à ce mois-ci », s’est indigné M. Sogodogo, en indiquant que d’autres revendications transmis au département de tutelle souffre du même manque de réponse de la part des autorités.
Il s’agit entre autres de la prise en compte de la Direction nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée dans le cadre du décret n°2014-0609/P-RM du 14 aout 2014 portant création du conseil national pour la réforme du secteur de la sécurité, de la prise en compte des surveillants de prison dans le cadre des primes allouées à l’ensemble des forces présentes sur les théâtres d’opérations, le l’instauration d’une régie auprès de la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako et de la DNAPES en raison de la mission sécuritaire, puis de l’arrêt de l’arbitraire et de la démagogie dans la gestion du service pénitentiaire.
En outre, la section syndicale des surveillants de prison regrette l’absence permanant de l’administration pénitentiaire dans les grandes rencontres des acteurs de la sécurité.
«Sans nous, il ne saurait y avoir de justice pénale efficace, les efforts des autres forces de sécurité dans les arrestations des bandits de grand chemin et des délinquants seront vains », a mentionné l’inspecteur des SPES Brahima Sogodogo.