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Au rythme des indiscrétions : Amadou Konaré,la complainte d’un putschiste depuis Sélingué
Publié le lundi 28 septembre 2015  |  le temoin
Amadou
© Autre presse par DR
Amadou KONARE
Le numéro deux de l`ex junte Amadou KONARE




Après Amadou Haya Sanogo transporté à Manantali, le syndrome de la complainte a atteint son intime ennemi également détenu à Sélingué. Amadou Konaré, c’est de lui qu’il s’agit, commence à chialer à son tour et se plaint le plus souvent de la présence des serpents qui lui coupent le sommeil dans son cachot. Selon nos sources, il l’a fait savoir aux défenseurs des droits de l’homme, dont il a reçu la visite à sa propre demande, il y a trois semaines environ. Le N° 2 des tombeurs d’ATT, deuxième homme fort de la terreur Katoise, se plaint également d’être une proie facile des avocats qui lui ont extorqué pas moins d’une cinquantaine de millions sans résultats apparents sur l’évolution de son dossier. De même source, Konaré a confié à ses interlocuteurs que le clash entre lui et son conseil est définitivement consommé parce que le putschiste détenteur de villas cossus à l’Aci a été incapable de défalquer une autre tranche de 50 millions réclamés pour le suivi de son dossier. Depuis, le détenu semble avoir renoncé une bonne fois pour toujours aux services d’avocats.
Diamou Kéïta à l’abri de l’affaire Sanogo
Pendant que l’opinion s’est presque lassée d’attendre l’issue de ‘’l’affaire Amadou Haya Sanogo’’ en hibernation au temple de Thémis, un des acteurs centraux du putsch vient d’être mis hors de cause. Il s’agit de l’ancien responsable de la gendarmerie national, Diamou Kéïta, qu’un décret présidentiel a porté à la tête de l’ambassade du Mali en Angola. L’ancien garde-rapproché d’IBK va résider désormais au Luanda en laissant derrière lui, peut-être pour de bon, une brûlante affaire d’où il est miraculeuse parvenu à s’en sortir. Le drame des ‘’bérets rouges’’ disparus et retrouvés dans une fosse commune fait bel et bien parti des méfaits de la gendarmerie où certaines victimes ont été aperçues dans le cadre de leur mise à table par les services du même Diamou Kéïta. Les téléspectateurs les plus attentifs se souviennent encore d’un certain béret-rouge ‘’Kola Cissé’’ impitoyablement cuisiné par les gendarmes et présenté au public comme un mercenaire. L’intéressé, comme par hasard, a été le premier corps retrouvé dans la fosse commune mise à nu aux environs du village de Diago, à la grande stupéfaction du monde. Par un hasard similaire, aucun des gendarmes interpellateurs ne s’est retrouvé parmi les responsables militaires ayant défilé devant la justice. Avec la nomination de Diamou Kéïta, comme ambassadeur, il y a peu de chances qu’il figure même parmi les témoins pour clarifier cet épisode énigmatique.
Ptf désemparés et désorientés
S’il est un domaine sur lequel le Mali d’IBK peine à se retrouver, c’est sans doute la conception et l’initiative. Doté d’un accord en bonne et due forme avec les mouvements armés, les autorités ne peinent pas seulement à le concrétiser. Ils éprouvent également grand mal à mobiliser les aides promises par la Communauté internationale. Conformément à leurs promesses d’accompagner le Mali dans la mise en œuvre de l’Accord, les partenaires défilent dans le pays depuis un certain temps avec la hâte de s’installer et d’être orientés vers les domaines où les autorités souhaitent mobiliser les fonds disponibles. Selon des sources dignes de foi, la plupart sont désemparés, voire déconcertés devant l’incapacité des structures étatiques à leur faire des propositions. D’aucuns menaceraient même de retourner à leurs bases respectives avec armes et bagages. Sans oublier bien sûr l’importante manne financière et les bonnes intentions qu’ils avaient pour un pays en pleine crise humanitaire.
L’anti Kennedy
«L’Etat a le devoir de me loger». Cette phrase vient du président de la République d’un pays noyé dans la crise depuis trois ans et qui nécessite plus de sacrifice patriotique qu’elle n’en a de jouissance à offrir à ses citoyens. IBK l’a prononcé en évoquant avec les confrères journalistes la grande question relative à la rénovation, aux frais du contribuable, de sa demeure sise à Sébénikoro qu’il a choisi d’habiter en lieu et place du Palais présidentiel également en rénovation. Nul doute que le chef de l’Etat a raison, quoique certaines mauvaises langues disent que sa demeure, en plus d’être rénovée par l’Etat, est également cédée à celui-ci à de nombreuses dizaines de millions par mois. Le hic, c’est que nulle part le chef de l’Etat, tout au long du même entretien, ne fait mention de ce que lui aussi doit à l’Etat en tant que fils ayant tant reçu de la nation sans grande peine. Se souvient-il de la célèbre phrase de J. F. Kennedy qui conseillait à ses compatriotes américains de ne pas demander ce que la nation peut faire pour eux mais plutôt l’inverse : ce qu’ils peuvent donner à la Nation. Au Mali, on est visiblement loin de cette maxime.
A chacun «sa famille d’abord»
La famille d’abord, tout le reste après. Cette leçon d’IBK aura été bien assimilée par le secrétaire général de son parti, Bocari Tréta, dans la gestion de certains litiges de leadership au sein des structures du Rassemblement pour le Mali. Y figure par exemple la section Rpm de la Commune III au sein de laquelle deux tendances adverses se crêpent le chignon et tentent d’exclure l’autre pour mieux asseoir chacune sa suprématie. Le litige, après avoir résisté à toutes les tentatives de règlement, y compris au niveau des tribunaux, s’est transporté jusqu’aux conférences électives de constitution des listes Rpm aux communales finalement avortées. La famille des Tisserands y est allée avec toutes ses divisions et contradictions internes avec autant de listes que de tendances qui les animent. D’un côté, celle dirigée par Bréhima Bomboté et de l’autre celle constituée autour de M. Traoré qui n’est autre que le beau frère du secrétaire général national, le puissant ministre du Développement rural. Amené à arbitrer entre les deux listes adverses, Bocari Tréta a tout naturellement choisi de trancher en faveur du beau frère, dont la liste a été validée auprès de l’administration. Et, personne n’a eu à redire parce que c’est la même tendance à d’autres niveaux de gestion de l’Etat.
Malaise dans la majorité
Si l’opposition malienne a une raison de se frotter les mains, elle est sans doute liée aux clivages qui n’ont de cesse d’apparaître à chaque occasion au sein de la tendance politique pro présidentielle. Unis beaucoup plus autour du gâteau que d’un idéal, les composantes de la majorité présidentielle n’éprouvent aucune gêne à se crêper le chignon, à se tirer dans les pattes. Les moins nantis d’entre elles ont choisi de se retrouver, destin de lilliputiens exigent, tandis que les plus nanties se jouent impitoyablement des tours et s’entendent sur tout sauf sur le positionnement administratif. Leur bataille se manifeste le plus souvent par des limogeages de cadres appartenant à la majorité par des responsables du même camp, tandis que la réaction des victimes se traduit de leur part par des coups très vicieux qui consistent à mettre sur la place publique certains dossiers gênants. C’est le cas par exemple de la brûlante affaire des engrais pour laquelle les deux mastodontes de la majorité présidentielle n’ont réussi à trouver un règlement avant qu’elle ne fasse l’objet d’une interpellation parlementaire. Qui a dit que les loups ne se mangent pas entre eux ? Dans tous les cas, l’opposition, depuis quelques temps, fait ses choux gras d’un malaise qui lui épargne pour le moins de trop fouiller dans les poubelles de la majorité.
Ibk ne veut plus d’une opposition
Le président de la République l’a clairement signifié sur les antennes de l’Ortm et d’Africable, lors de la grande interview anniversaire de sa prise de pouvoir. Visiblement las des tirs croisés, dont il est l’objet, le locataire de Koulouba n’a pu s’empêcher d’éclater en laissant entendre qu’il est au-dessus des confrontations au sein de la classe politique. «Ce n’est pas IBK, on est opposant, mais peut-être au Premier ministre où au Rpm», a-t-il martelé, allusion faite à une certaine tendance à tout attribuer au président de la République qu’il est. L’approche aurait pu triompher si seulement le Mali n’était pas un pays où le président de la République détient la totalité du pouvoir, se trouve au centre de toutes les décisions et assume à ce titre tous les actes posés au nom de l’Etat. Du reste, l’actuel locataire de Koulouba, tout fraîchement élu et dans l’euphorie de son installation au sommet de l’Etat, avait presque poussé les perdants vers la porte d’entrée à l’opposition en criant sous tous les toits que le Mali qu’il va diriger ne sera plus jamais un pays où tous s’entendent sur un partage du gâteau. IBK a joint l’acte à la parole en confortant sa thèse par l’avènement d’un statut de l’opposition longtemps abandonné aux oubliettes. Est-ce à dire qu’il se rebiffe aujourd’hui devant les épreuves d’une opposition qui ne fait dans la dentelle ?
La Chambre de commerce la plus régulière au Mali
Chapeau au ministre de l’’Industrie et du commerce ? Abdoul Karim Konaté a fait preuve en tout cas de génie en organisant pour la première fois dans l’histoire du pays une élection consulaire sans anicroches. Le dernier mot est revenu, comme l’avait annoncé Le Témoin, à Youssouf Bathily, un candidat à peine connu dans le milieu et encore beaucoup moins par le public. Le candidat de la section commerce par s’imposait avec une nette avance, un score qui n’a laissé aucune place à la contestation de ses adversaires, dont le plus sérieux, Ousmane Guittèye a, une fois de plus, échoué à réaliser son rêve longtemps nourri : devenir président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. L’illustre perdant n’a pas eu à redire sur le déroulement du scrutin parce qu’il en a accepté le verdict sans la moindre contestation : ni de l’organisation du scrutin, ni de sa sincérité ou de sa régularité encore moins de l’impartialité de la tutelle. L’équipe de Youssouf Bathily est ainsi assise sur une légitimité que la Chambre de commerce et d’industrie du Mali n’a jamais connu depuis au moins une décennie et demi. L’équipe sortante, celle conduite par Jamille Bittar en a, par exemple, souffert tout le long de son mandat.
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