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Convention : NET CLIVAGE
Publié le jeudi 17 mai 2012   |  L'Essor




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La Copam et la Convergence sont partantes, le FDR non. Le président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), le capitaine Amadou Haya Sanogo, a, dans une déclaration lundi, demandé au Premier ministre d’organiser une convention avec toutes les forces vives de la nation pour choisir le président de la transition.
Les acteurs concernés par la tenue de cette convention sont aujourd’hui partagés sur la question. Un petit rappel est nécessaire. Après le coup d’Etat du 22 mars, les forces vives de la nation se sont divisées en trois grands groupements : le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR) caractérisé par son opposition au putsch, la Coordination des associations patriotiques du Mali (COPAM) formée par les pro putschistes et la Convergence pour sauver le Mali (CSM) qui s’efforce de maintenir une ligne médiane.
Chacun de ces groupements s’est fait une religion sur la question de la convention. Du côté de la COPAM qui regroupe notamment l’ADR, le MP22, le RPDP et la COPADEM, il n’y a pas d’ambiguïté. Ce regroupement est tout à fait d’accord pour la tenue d’une convention. Selon son président, Amadoun Amion Guindo, la tenue de cette convention est la suite logique des discussions entamées à Ouagadougou, au Burkina Faso, en avril dernier. « Au regard des discussions que nous avons eues à Ouagadougou, nous avions estimé qu’il y avait un certain nombre d’éléments de discussions que nous devions mener au Mali.
Ces discussions concernent tout ce qui est fondamental par rapport à une feuille de route pour une sortie de crise. Nous avons dit que cette feuille de route doit être discutée dans une conférence ou une convention au niveau national. La convention sera une sorte de solution à la malienne. Quelques soient nos divergence, nos idéologies, nous devons nous asseoir à la même table pour échanger, pour mener un vrai débat démocratique. Il ne faut pas que les autres décident à notre place », a-t-il expliqué. Le président de la COPAM est d’accord pour que la convention dont il est question soit ouverte à tous les Maliens sans exception.
Cette démarche est d’autant plus importante que, de son point de vue, c’est la convention qui doit travailler sur les organes de la transition et c’est elle qui doit gérer en priorité la question du nord. Amadoun Amion Guindo juge parfaitement possible de tenir une convention avant la fin de l’intérim de Dioncounda Traoré. « Nous avons le temps pour faire la convention. Si nous sommes de bonne foi, un débat de 48 heures suffit pour élire ou proposer un président de la transition. Les questions subsidiaires seront gérées après », a-t-il précisé. La COPAM n’est-elle pas dans la logique de bâcler la transition en souhaitant de tenir la convention en deux jours ? « Aucune œuvre humaine n’est parfaite. En deux jours, on peut mettre en place des choses pour que le Mali sorte de cette situation.
On peut prendre un mois, il y a toujours des gens qui ne seront pas d’accord sur ceci ou cela », a-t-il argumenté. Amadoun Amion Guindo rappelle que la COPAM supporte déjà une personnalité pour présider la transition. « Nous avons fait un document dans lequel nous avons choisi le capitaine Amadou Haya Sanogo pour conduire la transition. Ce choix est simple puisque ce sont les militaires qui ont mis fin à une situation insupportable et ils ont une vision pour remettre le Mali debout », a-t-il expliqué.
En plaçant le capitaine Sanogo à la tête de la transition, n’y a-t-il pas un risque de se mettre à dos la communauté internationale qui préconise un civil ? « Si le peuple malien fait son choix, je ne vois pas quelle démocratie au monde s’opposer à l’avis d’un peuple. La communauté internationale doit avoir un minimum de respect pour le droit de ce pays de choisir ses dirigeants », a-t-il répondu. La Convergence pour sauver le Mali est également favorable à la tenue d’une convention nationale, assure l’un de ses membres influents en la personne de Moussa Mara, le président du parti Yelema. « Nous sommes partants pour la tenue d’une convention même si le contenu de cette convention n’est pas encore explicite.
Après Ouagadougou, les Maliens ne s’étaient pas encore réunis dans leur propre pays et cette convention est une occasion qui nous est donnée de se parler et de trouver une solution à notre crise », a-t-il confié. Moussa Mara pense lui aussi que la convention sera une occasion pour désigner un président de la transition et de dégager une feuille de route qui prendra en compte la durée et les autres organes de la transition.
D’après Moussa Mara, la Convention pour sauver le Mali a déjà fait son choix de la personne qui va présider la transition, mais elle se réserve le droit de ne pas communiquer son nom avant la tenue de la convention. Le FDR qui regroupe les plus grands partis politiques en terme d’élus, la principale centrale syndicale et de fortes associations de la société civile comme la CAFO et le conseil national de la jeunesse, a décidé de ne pas participer à cette convention nationale.
La décision a été prise hier à l’issue d’une réunion à la Bourse du travail présidée par Siaka Diakité, secrétaire général de l’UNTM et président du FDR. Le Front, indique-t-il, ne peut aucunement adhérer à cette convention. « En adhérant à cette convention, nous allons participer à la création d’un Etat d’exception. Nous allons aussi participer à la partition de l’Etat car nous estimons qu’on ne peut pas faire une convention sans les régions du nord alors que ces régions sont aujourd’hui occupées.
Nous voulons une convention avec les Maliens sans exception », a-t-il souligné. Autre raison invoquée par Siaka Diakité pour expliciter le refus du FDR de participer à une convention : l’absence d’informations sur les thèmes de référence et la qualité des personnes appelées à participer. La défection du FDR prive la convention d’une part appréciable des ces participants potentiels, de participants dont la représentativité est établie.
Madiba Keïta

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