ALGER - Les groupes armés du nord du Mali MNLA et Ansar Dine ont annoncé vendredi à Alger leur engagement à cesser les hostilités et négocier avec les autorités maliennes, dénonçant une résolution du Conseil de sécurité de l`ONU autorisant une intervention internationale au Mali.
Les représentants d`Ansar Dine et de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA) ont convenu de "s`abstenir de toute action susceptible d`engendrer des situations de confrontation et toute forme d`hostilité dans les zones qui sont sous leur contrôle, et tout mettre en oeuvre pour y faire respecter cet engagement", selon une déclaration distribuée aux journalistes.
Dans cette déclaration, lue lors d`une conférence de presse organisée à l`issue d`une réunion sous l`égide de l`Algérie, les deux groupes se sont également engagés "à agir de manière à permettre la libération de toute personne se trouvant en état de captivité et/ou d`otage dans la zone affectée".
Interrogé sur les moyens que les deux groupes comptent mettre en oeuvre pour hâter la libération des otages retenus au Mali, l`émissaire d`Ansar Dine a répondu: "Les otages ne sont pas en notre possession, seulement, nous pouvons aider à leur libération à travers les contacts et les relations qui existent entre les personnes".
Dix Européens, dont sept Français, et au moins trois otages algériens sont détenus dans cette région par d`autres groupes islamistes, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao).
Le MNLA et Ansar Dine sont aussi convenus de "conjuguer et coordonner leurs positions et actions dans le cadre de toute démarche visant la recherche d`une situation pacifique et durable avec les autorités de transition maliennes, avec les garanties des parties concernées".
Ils veulent enfin "sécuriser les zones sous leur autorité, à travers la mise en place de forces de sécurité composées des éléments de leurs groupes respectifs", lit-on encore dans leur déclaration.
"Il appartient maintenant au pays médiateur (l`Algérie) de fixer un calendrier des négociations. C`est un processus qu`on vient d`engager, il faut qu`on aille vite", a déclaré Mohamed Ag Akharib qui a précisé que son groupe "refuse catégoriquement de renoncer à la charia".
Pour l`émissaire du MNLA, Bay Dikmane, ce partenariat constitue "une opportunité pour le Mali de se remettre sur les rails et de trouver une voie pour le dialogue".
Cette déclaration a été publiée au lendemain de l`adoption d`une résolution au Conseil de sécurité de l`ONU autorisant sous conditions une intervention internationale au Mali, que le MNLA et Ansar Dine ont dénoncé.
"Nous dénonçons cette décision. Nous avons toujours dénoncé l`intervention militaire et nous avons dit que ce n`est pas la solution", a dit le représentant d`Ansar Dine, Mohamed Ag Akharib.
"Nous sommes très optimistes et nous demandons à l`Algérie et la communauté internationale de nous accompagner à la recherche d`une solution pacifique" à la crise au Mali, a-t-il ajouté.
Jeudi, le Conseil de Sécurité avait adopté à l`unanimité la résolution 2085 qui appelle d`abord les autorités de transition à Bamako à rétablir l`ordre constitutionnel et à organiser des élections avant avril 2013. Elle les invite aussi à engager des négociations "crédibles" avec les groupes présents dans le Nord, essentiellement les Touareg.