15% du budget national alloué chaque année, soit plus de 250 milliards par an, pour assurer la souveraineté alimentaire et la modernisation, l’industrialisation et la compétitivité du monde rural, et plus de 321 milliards d’investissement dans les aménagements hydro-agricole.
Une politique pour une ambition
Convaincus que l’émergence mais avant «la relance économique du Mali passera par les ressources générées par les Maliens», le président IBK, lors de l’interview qu’il a accordée à l’occasion du second anniversaire de son investiture à la magistrature suprême du pays, a réaffirmé son dévolu en faveur du monde rural : «Quand on a l’ambition, il faut se donner les moyens. Les gens disent dans notre pays, on a de l’or, du diamant. Moi, mon or, c’est le vert, c’est l’agriculture». En effet, le développement d’une agriculture durable, moderne et compétitive en vue d’une souveraineté alimentaire est et reste la pierre angulaire du projet présidentiel, «Le Mali d’abord».
Politique agricole : le new deal malien
Dans le but de faire face aux enjeux de l’accès à la terre par le plus grand nombre et de relever les défis de la sécurisation foncière dans le développement agricole, la loi d’Orientation agricole a prescrit l’adoption d’une politique foncière agricole. Conformément au projet présidentiel, celle-ci définit les directions dans lesquelles doit être déployée l’action publique pour apporter des réponses appropriées aux problèmes fonciers des acteurs ruraux. L’objectif général de la politique foncière agricole (véritable new deal malien) est d’assurer l’accès équitable de tous les producteurs maliens et les autres utilisateurs aux terres Agricoles et sécurisées afin de favoriser des investissements publics, communautaires, individuels et privés maîtrisés susceptibles de rendre les différentes formes d’exploitation plus performantes et viables.
Elle vise spécifiquement à : assurer un accès équitable des exploitations familiales et des entreprises agricoles aux ressources foncières du Mali ; favoriser la sécurité foncière des exploitations familiales en priorité et des entreprises agricoles pour permettre aux générations actuelles de produire de façon durable sans compromettre l’avenir des générations futures ; créer une plus grande synergie d’actions entre les acteurs du foncier agricole pour assurer une cohérence nationale dans le mode d’accès et de sécurisation du foncier ; identifier et sécuriser les terres légitimement détenues par les autres acteurs ; partager les informations pertinentes sur le foncier agro-sylvo-pastoral avec les populations à la base.
Pour atteindre ces objectifs, le ministère du Développement rural prévoit de réaliser des actions structurées autour des axes opérationnels suivants : garantir et protéger les droits légitimes des exploitations familiales en priorité et des autres utilisateurs sur les terres et les ressources naturelles ; promouvoir et accompagner le développement d’institutions locales et décentralisées de gestion foncière ; mettre en place, un cadre cohérent de gestion du foncier au plan national prenant en compte la décentralisation ; renforcer l’aménagement de l’espace territorial et la gestion des ressources naturelles ; renforcer les capacités des services de l’Etat, des collectivités territoriales, de la société civile et du secteur privé en matière de gestion foncière.
Aménagement hydro-agricole: 321,7 milliards d’investissement d’ici 2018
La production agricole de notre pays est essentiellement tributaire des aléas climatiques et handicapée par la fluctuation des précipitations. Conséquences : forte vulnérabilité des populations rurales face aux différentes crises alimentaires. Pour faire face à cette situation, des séries de programmes d’aménagement hydro-agricole ont été conçus et mis en œuvre dans notre pays. Objectif : contribuer à l’atteinte de la sécurité et de la souveraineté alimentaire par l’aménagement progressif des zones recelant de fortes potentialités hydro-agricoles.
Le programme pour la période 2008-2012 (financé à coût de deux cent vingt-deux milliards trois cent trente-six millions sept cent quinze mille quatre-vingt-cinq (222.336.715.085) francs CFA) portait sur une superficie de 103.356 ha et se répartissait en 82.413 ha en maîtrise totale de l’eau et 20.943 ha en maîtrise partielle. Ce programme devait s’achever en 2012, mais à cause de la crise sécuritaire que le pays a connue en 2012, le programme a été prorogé jusqu’en décembre 2013. Le résultat obtenu par ce programme est de 78.282 ha, dont 28.013 ha en maîtrise totale de l’eau et de 50.239 ha en maîtrise partielle de l’eau, soit un taux d’atteinte des objectifs du Programme 75, 74%. Aussi, conformément au projet présidentiel, le Programme 2014-2018, prévoit-il l’aménagement de 100.049 ha en maîtrise totale de l’eau et 47.848 ha en maîtrise partielle de l’eau. Le financement de ces aménagements, qui sont programmés dans toutes les régions et le District de Bamako, est assuré par le Gouvernement du Mali, les partenaires techniques et financiers et le secteur privé pour un montant de 321.733.906.094 FCFA dont 116.491.865.308 FCFA (soit plus de la moitié) sont acquis à la date depuis janvier 2015.
Agriculture : Agence d’Aménagement des Terres et de fourniture de l’eau d’Irrigation (ATI)
Dame nature a bien doté notre pays en terres cultivables et en eau. Le potentiel en terres cultivables est estimé à 43.700.000 hectares dont 3.700.000 hectares cultivés et 2.200.000 hectares irrigables. Sur cette énorme masse de terres propices à l’agriculture et à l’élevage 3,7 millions d’hectares seulement, soit 7%, sont cultivés. 2,2 millions d’hectares dont 1.800.000 ha dans la seule vallée du fleuve Niger sont aptes à l’irrigation. Les ressources en eau sont autant considérables dans les deux vallées des deux fleuves qui traversent le pays et leurs affluents que dans les différents aquifères où les réserves sont estimées à plus de 2.500 milliards de m3 avec des taux de renouvellement annuel de 60 milliards de m3.
Au regard du potentiel, il ne reste que l’ambition et la volonté pour faire de notre pays le grenier de l’Afrique de l’Ouest. Malgré les efforts considérables déployés par l’Etat, avec l’appui de ses partenaires, l’aménagement et la mise en valeur de ce potentiel restent limités avec un taux d’irrigation estimé à 18% de potentiel irrigable, soit 404.163 hectares. Constat : faible capacité de mobilisation des ressources financières nécessaires pour la mise en valeur du potentiel aménageable et un très faible rythme d’aménagement avec une moyenne de 10.000 à 13.000 ha par an.
Pour accélérer le rythme d’aménagement et contribuer à l’augmentation des surfaces aménagées et à l’amélioration de la gestion des périmètres existants, conformément à l’ambition présidentielle, le gouvernement a décidé de la création d’une structure d’aménagement des terres et de fourniture de l’eau d’irrigation dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Initiée par le ministre du Développement rural et adoptée par le Conseil des ministres en sa séance du 1er avril 2015, l’Ordonnance n°2015-016/P-RM du 02 avril 2015 qui porte sur la création de l’Agence d’aménagement des terres et de fourniture de l’eau d’irrigation (ATI) a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale lors de sa séance délibérative du 2 juillet 2015.
L’Agence d’Aménagement des Terres et de Fourniture de l’Eau d’Irrigation (ATI), déjà opérationnelle depuis août, est un établissement public à caractère industriel et commercial qui est chargé de : la mobilisation des ressources financières nécessaires pour la mise en valeur des terres aménageables ; l’appui à la réalisation des infrastructures et équipements de maîtrise de l’eau et des opérations d’aménagements pastoraux et aquacoles appropriées dans les bassins de production ; l’accompagnement des démarches de sécurisation du foncier agricole ; l’appui au processus de délivrance de baux dans les grands bassins d’irrigation ; et enfin, l’accompagnement des producteurs dans la gestion et la maintenance des infrastructures et équipements ruraux réalisés.
Agriculture : Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS)
Pour assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté dans les zones du Bassin du Bani et à Sélingué par l’accroissement de façon durable de la production rizicole, agro-sylvo-pastorale et piscicole, et par l’amélioration des revenus et de l’environnement socio-économique, le gouvernement a décidé le mercredi 3 juillet 2015 de la création du Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS). Le Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) est créé pour une durée de cinq (5) ans, sous forme de service rattaché à la Direction nationale du Génie rural. Il a pour mission de réaliser des infrastructures hydro-agricoles dans les zones de Sélingué, Bla, San et Djenné et de créer les conditions de leur exploitation.
Il prévoit notamment : la construction de deux (02) seuils de dérivation dont un (01) à Djenné sur le Bani et l’autre à Kourouba sur le Sankarani ; la mise en valeur de 24.540 hectares de terres rizicoles en submersion contrôlée, de 915 hectares de riziculture en double culture sous maîtrise totale de l’eau, de 6.820 hectares de bourgoutières pour le développement de l’élevage, de 554 hectares de cultures maraîchères et de 460 hectares de mares piscicoles.
Agriculture : Projet de Développement de la Ferme Rizicole de Sabé
Dans le cadre de la modernisation et de la promotion de l’agro-industrie pour la transformation et la labellisation des produits, le gouvernement a décidé le mercredi 29 juillet 2015 de la création du Projet de Développement de la Ferme Rizicole de Sabé. Créé pour sous forme de service rattaché pour une durée de 5 ans, le Projet de Développement de la Ferme Rizicole de Sabé a pour mission de proposer et d’exécuter les programmes et projets concourant à la promotion de la filière riz dans la plaine de Sabé, notamment par : la maîtrise d’ouvrage déléguée pour les travaux, les études et le contrôle des aménagements ; l’entretien des infrastructures et équipements ; la gestion des terres et la fourniture de l’eau d’irrigation ; la formation et l’appui-conseil des exploitants agricoles installés sur les terres aménagées de la Ferme en vue de la promotion de l’entreprenariat agricole rural ; la mise en œuvre d’un plan opérationnel d’activités visant la transformation et la commercialisation du riz et de ses sous-produits.
Le Projet permettra l’exploitation mécanisée de la plaine rizicole de Sabé, la valorisation de la chaîne de transformation, de conservation, de labellisation et de commercialisation du riz. Le Projet de Développement de la Ferme Rizicole de Sabé servira aussi d’appui à des activités expérimentales de recherche et de production de semences de base qualité.
Elevage : Projet d’Appui institutionnel aux Structures techniques de l’Elevage et de la Pêche (PAISEP)
Pour optimaliser le développement des productions animales et halieutiques, le gouvernement a décidé mercredi 11 mars 2015 de créer le Projet d’Appui institutionnel aux Structures techniques de l’Elevage et de la Pêche (PAISEP).
De l’indépendance à nos jours, les sous-secteurs de l’élevage et de la pêche ont connu d’importantes évolutions à travers la mise en place de structures techniques visant à optimaliser le développement des productions animales et halieutiques. Malgré les dispositifs institutionnels mis en place, la contribution de ces deux sous-secteurs à l’économie nationale est restée faible en raison des problèmes liés à l’insuffisance de coordination et de suivi, à la faiblesse quantitative et qualitative des ressources humaines, à la non fiabilité des données statistiques sur le bétail et les ressources halieutiques et au faible niveau de concertation entre les structures techniques et les professionnels. C’est pour faire face à ces problèmes, et conformément au projet présidentiel, que le gouvernement a décidé de la création du Projet d’Appui institutionnel aux Structures techniques de l’Elevage et de la Pêche.
Le projet vise les objectifs suivants : de mettre en place des mécanismes de coordination interne et externe et de communication avec les partenaires techniques et financiers et les autres acteurs étatiques et non étatiques ; de renforcer les systèmes de suivi-évaluation et de statistique ; de renforcer la capacité des services techniques ; de développer les stratégies opérationnelles.
Elevage : Centre National de l’Insémination Artificielle Animale (CNIA)
Notre pays dispose d’un cheptel bovin important estimé à plus de 10 millions de têtes, mais dépense chaque année entre 15 et 20 milliards de FCFA dans l’importation du lait et des produits laitiers. Cette situation insupportable est imputable notamment au faible potentiel génétique des races locales et aux conditions d’élevage défavorables.
Pour faire y faire face, conformément aux objectifs du projet présidentiel, le gouvernement a mis en œuvre des programmes d’amélioration génétique des races locales par la sélection et le croisement avec des races étrangères à haut potentiel laitier et en viande, grâce à la technique de l’insémination artificielle. Cette technique a suscité l’engouement des éleveurs et la pratique de l’insémination artificielle par les privés conformément aux règles régissant la production, l’importation, l’exportation, la diffusion et le contrôle des semences, ovules et embryon d’origine animale et des reproducteurs, règles fixées par la loi 2012-004 du 23 janvier 2012. La création, le jeudi 25 mars 2015 par le gouvernement, du Centre National de l’Insémination Artificielle Animale vient appuyer le dispositif existant pour consolider l’implication du privé dans ce secteur de production. Le Centre National de l’Insémination Artificielle Animale est un établissement public à caractère administratif qui a pour mission de contribuer à l’amélioration des productions animales par l’utilisation de la technique de l’insémination artificielle.
Le Centre National de l’Insémination Artificielle Animale vise à : accroître le taux de couverture des besoins nationaux en lait et en produits laitiers ; rendre les services de l’insémination accessibles au plus grand nombre d’éleveurs ; organiser les éleveurs autour des programmes d’amélioration génétique, de production et de conservation des races autochtones ; réduire la facture de l’importation de lait.
24 milliards pour améliorer la productivité et la compétitivité des filières d’élevage
Dans le cadre du financement du Projet régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel, le Gouvernement a signé à Bamako le vendredi 19 juin 2015 avec l’Association Internationale de Développement (IDA) un accord de prêt d’un montant de 24 milliards 434 millions 22 mille 159 francs CFA. Le Projet régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel vise à améliorer la productivité et la compétitivité des filières d’élevage, à créer un environnement favorable au développement des systèmes d’élevage et à améliorer la mise en marche des produits animaux. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration de Nouakchott au cours de laquelle six (6) pays du Sahel se sont engagés notamment à sécuriser le mode de vie et les moyens de production des populations pastorales et à accroître significativement le produit brut des activités d’élevage.
Le Barrage de Taoussa : 46 milliards FCFA
Le Gouvernement de la République du Mali et Export-Import Bank de Chine ont signé mardi 16 septembre 2014 un accord de prêt d’un montant d’environ 46 milliards de Francs CFA pour le financement du Projet de la Centrale Hydroélectrique de Taoussa. Le projet vise, outre la production de l’énergie hydroélectrique, à rétablir l’autosuffisance alimentaire dans la boucle du fleuve Niger, à assurer la continuité du transport fluvial entre Tombouctou et Gao, à restaurer les écosystèmes, à promouvoir le développement régional à travers l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Les principales composantes du Projet sont : la fourniture et l’installation des équipements hydroélectriques de la centrale ; la fourniture et l’installation des lignes de transport d’énergie électrique et des postes de transformation ; la construction de la cité d’exploitation du projet d’aménagement de Taoussa. L’Accord définit les conditions d’octroi et de remboursement du prêt.
Filière coton: Près de 70 milliards d’investissement à l’horizon 2018
Notre pays veut atteindre une production cotonnière annuelle de 800 000 tonnes à l’horizon 2018. Selon le PDG de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), Kalfa Sanogo, la réalisation de cette ambition nécessitera l’investissement d’une somme allant de 60 à 70 milliards de francs Cfa dans une filière qui emploie un Malien sur cinq. Ce financement permettra de poursuivre les actions entreprises par le gouvernement l’an dernier. «Le gouvernement a augmenté les subventions des intrants et a baissé le prix des engrais. Ces mesures importantes ont donné une forte impulsion au coton», a affirmé le PDG avant d’indiquer qu’il fallait désormais réduire encore plus le coût des engrais et fixer des prix bord champ attrayants. Pour la campagne 2014/2015, la production malienne de coton a enregistré une hausse de 25% en atteignant 552 000 tonnes.
Pisciculture : Plus de 1,1 milliard pour promouvoir la pisciculture
Le gouvernement à travers le ministère du Développement rural a lancé mardi 17 mars 2015 un projet-pilote de promotion de la pisciculture en débloquant plus de 1,3 milliard de FCFA (plus de 2,1 millions USD). Des sessions de formation de 100 futurs pisciculteurs ont commencé sous l'égide de l'Agence pour la promotion de l'emploi des jeunes (APEJ), qui a indiqué qu’"Au terme des sessions de formation, les jeunes pisciculteurs seront installés au niveau de l'Office du Niger. Ils seront dotés en kits piscicoles suivant la technique de la cage flottante sur financement de l'APEJ. Chaque exploitation piscicole générera cinq emplois, soit au total 500 emplois". Le projet contribuera "à l'augmentation de la production piscicole et à la promotion de la pisciculture en cage flottante".
2, 75 milliards pour les ménages vulnérables
Ce n’est pas un poisson d’avril ! L'annonce en a été faite par le ministre du Développement rural, Bokary Treta, et le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, en visite officielle au Mali. Le gouvernement du Mali et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont lancé mercredi 1er avril la mise en œuvre des activités d'un projet de 5 millions de dollars soit 2, 750 milliards FCFA pour la restauration des moyens d'existence des ménages vulnérables affectés par les récents conflits armés et les changements climatiques dans cette partie du pays. Le projet permettra de relancer la production vivrière et maraîchère de 25.000 ménages vulnérables et d'appuyer 8.000 familles d'éleveurs vulnérables par des aliments et des produits vétérinaires pour leur bétail. En outre, le projet offrira une opportunité de formation sur les bonnes pratiques agricoles et nutritionnelles aux ménages bénéficiaires et il portera une attention particulière aux besoins des groupements féminins engagés dans la production maraîchère.
Source : Ministère du Développement rural