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Le président du Zimbabwe à l’ONU : « Nous ne sommes pas gays »
Publié le mercredi 30 septembre 2015  |  RTBF.be
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger. (Photo Robert MUGABE, président du Zimbabwe)




"Respecter et faire respecter les droits de l'Homme sont des obligations de tous les États, et ceci est inscrit dans la Charte des Nations Unies." Lundi soir, à la tribune de la 70ème Assemblée générale de l'ONU, le président zimbabwéen Robert Mugabe a démarré en douceur, mais, très vite, il a repris ses bonnes vieilles habitudes.
"Nous rejetons les tentatives de prescrire de 'nouveaux droits' qui sont contraires à nos valeurs, nos normes, nos traditions et nos croyances. Nous ne sommes pas gays ! La coopération et le respect mutuel permettront de faire progresser mondialement la cause des droits de l'Homme. La confrontation, la diffamation et un système à deux poids deux mesures, eux, ne le permettront pas."
Habitué des frasques homophobes
"Nous ne sommes pas gays !", a-t-il donc lancé en plein milieu de son discours, s'écartant quelque peu du texte initial.
Il faut dire qu'à 91 ans, Mugabe est un habitué des frasques homophobes. Sanctionné à maintes reprises par les pays occidentaux pour ses atteintes aux droits de l'Homme, il n'hésite pas à allier l'homosexualité aux critiques qu'il formule à leur égard.
Comme le souligne Vox, Mugabe a souvent soutenu que l'Occident ne voulait pas seulement imposer les droits des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), mais aussi imposer l'homosexualité elle-même aux Zimbabwéens et Africains en général.
La peur comme outil
C'est aussi une manière pour ce dictateur à la tête du Zimbabwe depuis 27 ans de faire diversion sur les nombreux problèmes qui touchent son pays, et provoquer la peur dans sa propre population, "un outil toujours utile" pour se rendre indispensable.
Le président américain Barack Obama est l'une de ses cibles privilégiées. Populaire en Afrique subsaharienne, Obama participe à soutenir les droits des LGBT en Afrique. L'occasion pour certains leaders autoritaires africains de le pointer comme l'homme qui tente d'imposer l'homosexualité à leur population.
"Il y a ce président américain, Obama, né d'un père africain, qui dit qu'il ne nous aidera pas si nous n'embrassons pas l'homosexualité, avait ainsi déclaré Mugabe en 2013. Et là, nous demandons : est-il né de l'homosexualité ? Nous avons besoin de continuité dans notre race, et cela vient de la femme, et non pas de l'homosexualité. John et John, non; Maria et Maria, non."
Criminalisation de l'homosexualité
Avec ce genre de discours, particulièrement fréquent dans le chef de Mugabe, l'homophobie "croît dangereusement", selon les mots d'Amnesty International dans son rapport de 2013, qui évoque par ailleurs "des textes qui criminalisent les relations sexuelles consenties entre personnes de même sexe" présents dans la législation de 36 pays d'Afrique subsaharienne. Ou "quand aimer devient un crime".
Le "Nous ne sommes pas gays !" de Mugabe aux Nations Unies ce lundi soir reste donc dans cette droite ligne. Notons tout de même qu'après ces mots, des rires se sont distinctement fait entendre dans la salle de l'Assemblée générale. Preuve sans doute de toute la considération que lui réservent bon nombre d'autres dirigeants de la planète (laquelle voit d'ailleurs majoritairement les droits des LGBT progresser). Mais s'ils rigolent et prennent certaines mesures sanctionnatrices, cela n'empêche visiblement pas Mugabe de continuer à crier son homophobie aux oreilles du monde.
T. Mignon
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