Lancée à coup de grand renfort de publicité, l’opération fluidité de la circulation routière était un projet cher au désormais ex- ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général Sada Samaké. L’objectif de cette opération était de désengorger les grandes artères de la capitale. Mais, dix-huit mois après son lancement, les espaces dégagés sont occupés. Bien occupés.
La nature a horreur du vide, dit-on. Et les vieilles habitudes ont la vie dure, car, un an et demi après sa mise en œuvre, l’opération fluidité de la circulation routière n’est pas un succès. Du moins, pas encore. Les kiosques dégagés ont été remplacés. De plus belle. Les rares espaces laissés libres par les kiosques ont vite fait de devenir des aires de stationnement de véhicules, des dépotoirs d’ordure. Sinon, ce sont les vendeurs semi-ambulants qui y étalent leurs marchandises. Résultat: des locaux de l’APCAM à l’Hôpital Gabriel Touré, il faut, aujourd’hui, 40 minutes à un automobiliste sur une artère qu’il pourrait, normalement, parcourir, en seulement, 10 minutes.
Sommes- nous bordéliques ? Autrement dit, le Malien se retrouve-t-il dans le désordre? La question pourrait faire l’objet d’une thèse de philosophie et d’autres sciences sociales telles que la psychologie ou la sociologie. Quoiqu’il en soit, la réalité est patente. Dans les mosquées, les marchés, les services, les écoles, les universités… partout dans notre pays où existe la notion de « biens communs », la notion de « l’ordre » est étrangère.
Le ministre général Sada Samaké avait fait de cette opération, son cheval de bataille. On se rappelle, c’était lors de la réunion interministérielle tenue le 13 janvier 2014 que la décision de déguerpissement des « occupants illégaux » des artères de la capitale avait été prise. A cette rencontre co-présidée par le Premier ministre Moussa Mara, alors ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Sada Samaké, en bon militaire, avait tenu des propos fermes voire guerriers. Mais l’insécurité grandissant, la crise de passeport et celle des cartes d’identité ont fini par coûter à l’homme sa place dans le gouvernement.
Et les mauvaises langues affirment que cette opération n’ira pas plus loin que son initiateur. Au grand dam, des usagers.
A suivre !
Mamadou TOGOLA