Depuis 2013, le Mali en est à son troisième premier ministre dont deux jeunes et un septuagénaire. On a du mal à saisir la direction tant ces trois personnalités ont des background si différents les uns des autres et opposés à celui du président de la république. Depuis le jeudi 24 septembre 2015, jour de célébration de l’Aïd el Kebîr nous connaissons le second gouvernement de l’ère Modibo KEITA. Annoncé depuis la signature de l’accord de paix, ce remaniement est une montagne qui a finalement accouché d’une souris. Certains gros bras du gouvernement ont été sacrifié en ce jour saint.
Le deux poids deux mesure dans la sanction ministérielle est flagrante. Un Sada SAMAKE est renvoyé pour incapacité notoire à faire façe au défi de la sécurité du Mali et du « passeportgate ». A côté de cela, un Bokari TERETA cité dans un scandale qui a vu l’introduction d’engrais frelaté dans notre pays est confirmé à son poste. Dramane DEMBELE le ministre nécessiteux qui s’octroie un logement social est lui aussi confirmé à son poste comme si le président IBK voulait faire passer un message aux maliens afin qu’ils gravent dans leurs crânes que l’impunité est désormais la règle. Le ministre des domaines de l’état et des affaires foncières Mohamed Ali Bathily est lui aussi au centre d’un scandale qui mérite plus d’attention. Il dit avoir appliqué une mesure validée par le conseil des ministres, le président, le premier ministre et la justice pourtant le contraire est avancé par les concernés. Soit le ministre a menti et dans ce cas il doit être renvoyé du gouvernement, soit il dit vrai et dans cet autre cas le président doit présenter ses excuses et réparer les victimes des Bulldozers. Le ministre de la justice sortant est accusé de ralentir la machine judiciaire, encore faudrait-il que le président garant de cette justice lâche le frein à main.
Dans ces gouvernements des trois premiers ministres des deux ans de mandat du président, il y a à se demander si les premiers ministres nomment des ministres, si les missions sont définies et signifiées aux titulaires des postes. La logique de moyens doit laisser place à celle du résultat. Il y a un sentiment d’impunité au sommet qui contamine les citoyens. Il ne faudra pas s’étonner si la corruption est considérée comme une normalité.
Le chef du gouvernement et le président gagneraient à opérer une réanimation gouvernementale qui porterait plus ses fruits qu’un remaniement qui est plutôt un partage de gâteau qu’un désir de progrès.
Elijah de Bla