Il ne sert à rien de faire des promesses sans lendemain, si vous êtes incapable de les tenir. Les promesses irréalisables sont devenues l’apanage de nos leaders politiques. D’ailleurs les électeurs le savent. Mais beaucoup mesurent la teneur de la promesse du candidat ou de la candidate, avant de glisser le bulletin de vote dans l’isoloir.
Mais, il suffit de demander l’opinion du candidat vainqueur, il vous dira sans ambages que faire des promesses imaginaires sont dans tous les cieux de la politique. La parole donnée a perdu de sa sacralité depuis que le multipartisme a gagné nos tropiques. Une anecdote de chez nous ne dit-elle pas que s’il y a lieu de choisir entre la liberté de ton fils contre ta promesse, la promesse devient le premier choix.
Cette sagesse héritée de nos aïeux, si elle devenait l’instrument de travail des leaders du landerneau politique, l’humanité s’en tirerait à bon compte. Mais malheureusement, tel n’est pas le cas, l’exemple le plus illustratif est sans doute le cas du führer allemand Adolphe qui venu par les urnes est devenu un dictateur sanglant. Malheureusement l’Afrique, aussi, n’échappe pas encore à cette triste réalité.
Et sur le continent, l’expérience a démontré que ceux qui viennent avec la confiance du peuple confisquent le pouvoir avec comme résultat de sanglantes guerres civiles. Le Mali vit cette réalité mais autrement. L’actuel homme fort de Koulouba, quand il prenait le pouvoir, a promis de résoudre le problème du nord en trois mois. Mais la déception du peuple a été immense car on est revenu à la case départ.
Il est même allé plus loin en disant sur tous les toits qu’il ne négociera pas avec des hommes en armes. Le même président vient encore dire sur les antennes qu’il est déterminé à faire la paix oubliant que ces bandits sont toujours en armes. Pour cette crise du nord on peut lui accorder un sursis, il devait cependant réfléchir avant de parler car sachant bien que la solution du problème est entre les mains de l’Elysée.
L’autre grande déception du peuple malien a été la lutte contre la corruption. Ceux en qui le président a placé toute sa confiance ont simplement saboté cette croisade contre la corruption par une série de scandales. Souvent on est rattrapé par l’histoire. Au cours d’une rencontre avec ses militants, sous le règne du président ATT, n’a-t-il pas dit que la prévarication, la gabegie, la concussion sont les symboles mêmes du pouvoir ?
Les chants de sirène des hommes politiques sont perçus par la population dans l’indifférence la plus totale. Même l’opposition qui formule des critiques souvent justifiées n’attire plus grand monde. Le Malien lambda dit : « Ouh beye kele yen », ce qui signifie en clair qu’ils sont tous pareils. D’autres plus critiques vont jusqu’ à dire qu’on en a marre.
Les Maliens ne sont plus des bleus en politique, beaucoup sont en train d’attendre au coin du carrefour ces hommes politiques plus soucieux de leurs tubes digestifs que du bien être des populations. Cette citation : « celui qui n’a pas atteint l’autre rive ne doit pas se moquer de celui qui se noie » reste d’actualité dans le cas malien en tout cas.
Il s’agit pour le peuple de se lever sans violence de reléguer au second plan les propos de « radio Kankan », de mettre au pas les hommes politiques en les jugeant à travers des actes concrets. En politique, le temps passé ne se rattrape jamais, mais on est toujours rattrapé par ses casseroles. Donc le temps est désormais compté pour ceux qui président actuellement aux destinées du Mali
Badou S. Koba