La signature, le 20 juin dernier, de l’accord de réconciliation augurait le retour de la paix dans l’ensemble du pays. Mais aujourd’hui, tous les espoirs semblent tombés à l’eau en raison de la résurgence du conflit au nord, notamment entre les groupes armés de la CMA et les éléments de la Plateforme. La divergence de point de vue entre ces deux acteurs a failli mettre le feu aux poudres, le mardi 29 septembre dernier au Cicb. Pour la simple raison que le cas d’Anéfis s’est une fois encore invité dans les échanges.
La signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali que beaucoup de Maliens espérait mettre un terme à la crise que le pays traverse depuis 2012 commence à faire douter. Car depuis le 20 juin 2015, date historique, la paix ne s’est autant éloignée du pays.
Les violations des droits de l’homme se sont accrues au point d’alerter la communauté internationale; l’insécurité s’est amplifiée avec son corollaire d’attentats, d’embuscades et d’attaques avec mort d’homme surtout au sein des forces de sécurité et de défense du Mali et des populations du Nord. Pour couronner le mal, le Comité chargé du suivi, du contrôle, de la supervision et de la coordination de l’application de l’accord est dépassé par les divergences de point de vue entre les différents acteurs. La tension est toujours très forte au sein du comité de suivi de cet accord, car dans la seule journée du mardi 29 septembre, les divergences de point de vue entre les représentants de la Cma et ceux de la plateforme sur le cas d’Anéfis a failli tourner à des au pugilat. Il a fallu l’intervention des autres membres pour calmer les ardeurs de tout un chacun.
Toute chose qui a provoqué un véritable tohubohu dans la salle pendant plusieurs minutes avant que la tension ne baisse d’un cran. Aujourd’hui, deux camps s’opposent dans le pays, à savoir les éléments de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Pour eux, le cas d’Anéfis n’est plus à l’ordre du jour des échanges, mais comment faire pour accélérer le contenu de l’Accord de paix, afin de sortir définitivement de la crise ? Ceux-ci font face aux responsables de la plateforme qui veulent que les éléments de la CMA sortent de cette localité et laissent la sécurisation aux forces onusiennes dans le pays. Car, selon eux, il est inadmissible que ces derniers violent le cessez le feu et ne sont point inquiétés par les membres de la médiation. Pour la médiation et les autres partenaires de ce processus, c’est le silence radio sur la question.
Toute chose qui fait dire aux responsables de la plateforme qu’il ya deux poids et deux mesures dans la résolution de la crise dans les régions nord du Mali. Quant aux autorités maliennes, certains de leus Compatriotes ont perdu le sens du dialogue et mettent en danger la démocratie. « Ils se posent véritablement un manque de dialogue entre acteurs politiques. Cela est très dangereux pour la cohésion nationale », soutien-t-on du côté du gouvernement. Y aura-t-il jamais la paix au Mali ?
Les concitoyens qui seraient amenés à se poser une telle question dans le contexte actuel de l’histoire du pays ne sont ni des pessimistes encore moins des apatrides. Car les missions du comité de suivi sont les suivantes : assurer le suivi, le contrôle, la supervision et la coordination de l’application de l’Accord ; élaborer un chronogramme détaillé de mise en œuvre des dispositions pertinentes de l’Accord et veiller à son respect ; assurer l’interprétation des dispositions pertinentes de l’Accord en cas de divergence entre les parties ; concilier, le cas échéant, les points de vue des parties ; et encourager le gouvernement à prendre toutes les mesures jugées nécessaires à la mise en œuvre nécessaire des dispositions de l’Accord. Mais dans le cheminement du processus, la réalité diffère sur le terrain.
Toute chose qui a poussé les autorités à solliciter la présence des forces de sécurité au Cicb pour garantir la sécurité des membres du comité de suivi de l’accord. Mais cela suffira-t-il à faire changer de point de vue ou à faire baisser la tension entre les représentants de la plateforme et ceux de la Cma, membres du comité, sur des questions qui fâchent? Surtout quand la Médiation reste indifférente.
Paul N’GUESSAN