Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Bousculade meurtrière à la Mecque: Le mépris impardonnable de la Monarchie saoudienne
Publié le samedi 3 octobre 2015  |  Le Tjikan
Drame
© Autre presse par DR
Drame à la mecque




La folie meurtrière du Roi Salmane ben Abdelaziz s’est transportée sur son propre territoire avec la tragédie de Mina faisant 769 morts et 934 blessés.
On peut être riche, mais pas arrogant. Le prophète Mahomed (PSL) duquel, tous les musulmans se réclament comme les autres messagers de Dieu était un homme très humble. Cette attitude est inscrite en lettre d’or dans le saint Coran. Mais, qu’est-ce que certains de ses héritiers, notamment l’actuel souverain, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, régnant sur le trône du Royaume à Riyad, a fait de cette humilité ? Rien. Depuis son intronisation comme Roi d’Arabie Saoudite, le 23 janvier 2015, l’ancien gouverneur de la capitale et ancien ministre de la Défense du Royaume, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, ne fait que faire couler du sang. D’abord au Yémen, où il a envoyé ses soldats contre les rebelles Chiites Houthis, favorables à Saleh pour réimposer son allié Sunnite, Hadi, qui a signé son retour à Sanaa, après que la coalition arabe, conduite par les hommes du Roi Salmane aient chassé les rebelles de la capitale. Cette guerre de positionnement prolonge les visées expansionnistes d’Arabie Saoudite dans la région moyenne orientale. Les Saoudiens et leurs alliés qataris et les Sunnites de la région entretiennent tous les foyers de tension, allumés en Syrie et en Irak avec des prolongements en Afrique, à travers l’Etat Islamique. Les victimes sont les voisins Chiites des pays cités et les pauvres noirs africains, qui ne sont concernés en rien par cette barbarie avec la complicité des Occidentaux, qui ferment les yeux sur les exactions perpétrées par la coalition arabe au Yémen.
Malheureusement, ils ont oublié de s’occuper de leurs hôtes pèlerins, pendant qu’ils entretiennent cette série de campagnes meurtrières à travers le monde. Ces pauvres pèlerins venus du monde entier pour s’acquitter de leur devoir religieux se sont retrouvés piégés entre ces flammes politico-religieuses. Ils paient ainsi le lourd tribut de ces guerres de tranchée qui ne les concernent guère. Dans une adresse à la nation, prononcée dans la nuit du mardi au mercredi dernier, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a annoncé qu’une soixantaine de nos compatriotes ont laissé leurs vies dans ce qu’on peut désormais qualifier de « tragédie de Mina », ou « le jeudi noir de Mina », qui a fait 769 morts officiellement déclarés par les Autorités saoudiennes et 934 blessés. Ce triste bilan ne tient pas compte des morts victimes de la chute d’une grue, qui était suspendue au dessus du chantier d’extension de la grande Mosquée de la Kaaba. Ce premier sinistre avait coûté la vie à 111 personnes, dont le célèbre prêcheur malien Issa Sacko, plus connu sous le nom de « Karamoko Bèfô».
Mais, cette tragédie pouvait être évitée ? La réponse est sans commentaire. L’Arabie Saoudite pouvait faire l’économie d’un tel drame humain. Certains pensent qu’elle pouvait ne peut pas arriver si les Autorités saoudiennes avaient eu un peu d’égard pour les pèlerins. Fondée ou pas, cette accusation a tout l’air de tenir la route. Pour preuve, les réseaux sociaux ont montré à suffisance les images d’un long cortège constitué de voitures d’officiels du régime, le Prince Mohammad Bin Al Saoud. L’information est confirmée par un fonctionnaire saoudien, cité par un site d’information, qui déclare avoir entendu des pèlerins lui dire que des sorties avaient été fermées afin de laisser passer un convoi de VIP. Quel mépris pour des millions de pèlerins, qui ont été privés de passage au profit d’un dignitaire !. Quoiqu’il en soit, les journalistes étaient empêchés d’accéder au lieu du drame. C’est dire donc que c’est le mépris et l’arrogance des dirigeants saoudiens, ainsi que la négligence et la mauvaise gouvernance qui seraient à l’origine de cette tragédie.
C’est pour cette raison, qu’il faut saluer le courage des Iraniens, qui ont exigé des Autorités saoudiennes, une excuse publique, faute de quoi, ils vont leur montrer leurs muscles. Le pays de l’Ayatollah Ali Khomenei, qui ne décolère pas, continue de mettre de la pression sur les Autorités de Riyad en les menaçant de réagir durement si l’Arabie Saoudite ne rapatrie pas les corps des 239 victimes iraniens tués dans la tragédie. Après avoir provoqué la mort de 769 personnes et plus de 934 blessés, comment une personne dotée de raison peut se permettre d’insulter les morts ? Le seul qualificatif qui convient à ces genres de comportements est le mépris et l’arrogance d’un homme imbu de sa personne. Sinon, les pèlerins ou les touristes religieux sont également des investisseurs en leur manière. Ils sont porteurs de devises, qui font tourner l’économie du Royaume. Selon certains économistes, le pèlerinage apporte autant d’argent que le pétrole à l’Arabie Saoudite. Mais, au mépris de toutes les valeurs religieuses et humanitaires, mais surtout économique, et le respect dû aux hôtes, les Autorités saoudiennes se permettent d’insulter les pèlerins en les traitant d’indisciplinés. Ce manque de respect prouve que certains collaborateurs du Roi Salmane, notamment son ministre de la Santé, à l’origine de cette déclaration outrancière, ont à la place du cœur de la pierre.
Ce n’est d’ailleurs guère surprenant, si l’on se réfère au comportement sanguinaire du Roi, qui n’a rien à envier à Georges Bush. Qui a après avoir répandu la mort en Irak et en Afghanistan, inventa une loi spéciale pour le crime officiel : le droit de torturer légalement des prisonniers pour leur extraire des aveux. Alors qu’il est reconnu que tout aveu obtenu dans des conditions non conventionnelles ne peut être exhibé au tribunal comme preuve contre un prévenu.

M. A. Diakité
Commentaires