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Contrebande et trafic illicite des armes et des matériels explosifs: La vigilance payante des Douanes maliennes
Publié le samedi 3 octobre 2015  |  Le Tjikan
Arrivée
© aBamako.com par A S
Arrivée à Bamako du matériel électoral
Bamako, le 18 juin 2013 à la direction générale des douanes de Faladiè. Un lot de cartes NINA ,d`isoloirs et d`urnes a été réceptionné par le capitaine Mamadou Sougouna, directeur des finances et du matériel au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire.




La surveillance de plus en plus accrue des gendarmes de notre économie a permis de mettre hors du circuit plusieurs produits prohibés, dont la valeur marchande est estimée à près de 7OO millions de FCFA pour le seul trimestre juin-août 2015.
C’est par une lettre que les antennes de Sikasso et de Koutiala de l’Association des Pharmaciens du Mali ont félicité la Direction Générale des Douanes du Mali pour le travail abattu en matière de lutte contre la contrebande et le trafic des produits pharmaceutiques au Mali. Cette reconnaissance, selon la haute hiérarchie des gabelous est très encourageante, mais les douaniers ne font que leur boulot en veillant sur la bonne santé de notre économie nationale pour en extraire des fossoyeurs sans scrupule. Les saisis des produits prohibés durant ces mois témoignent de leur hargne à débarrasser notre économie des vermines. C’est pourquoi, récemment, la Direction générale avait envoyé des agents pour se former en technique de filature, de combat rapproché et de maniement d’armes pour lutter contre la contrebande sous toutes ses formes, le trafic illicite des armes et du commerce des produits prohibés ou contrefaits, comme les produits pharmaceutiques. Les chiffres des saisies publiées régulièrement parlent d’eux-mêmes. Nous avons réussi à nous procurer d’une copie des deux derniers trimestres.
Ainsi, dans la période comprise entre juin et août dernier, les gabelous ont mis le grappin sur une gamme variée de produits soit prohibés ou de la contrebande. Le total des montants cumulé des saisines s’est élevé à environ 700 millions de FCFA et concerne plusieurs genres de produits. Il s’agit d’armes de chasse, des explosifs et des détonateurs, du cannabis, des motos, des véhicules, des céréales, des pâtes alimentaires, du sucre, de la farine, du thé, du lait, des bouillons et autres produits alimentaires, du savon, des ouvrages en matériels plastiques, des piles, des produits pharmaceutiques, des huiles végétales, des textiles et autres produits. Ces marchandises ont été saisies par les agents au niveau des postes de douanes, tant à l’entrée qu’à l’intérieur. Ces produits provenaient de la Mauritanie, de la Guinée-Conakry, du Togo, de l’Algérie de la Côte-D’ivoire, du Ghana, du Nigéria. Ce trafic illicite en destination de notre pays concerne diverses autres sources d’approvisionnement. Certaines de ces marchandises, notamment le cannabis, les explosifs et les détonateurs étaient destinés pour les sites d’orpaillage.
La période d’août à octobre n’est pas encore achevée mais les prises déjà réalisées sont assez encourageantes, selon une note de synthèse, dont nous avons réussi à nous procurer d’une copie. Il ressort donc de ce rapport qu’au niveau du poste de Sélingué en août dernier, il a été saisi un carton de produits pharmaceutiques, contenant 4000 gélules d’une valeur de 188 000 FCFA, 1 149 comprimés (12,228 kg) d’une valeur de 188 060 FCFA ; 14 787 comprimés (7,561 kg) d’une valeur de 616 590 FCFA ; 6 caisses de machines cracheurs (IT12) d’une valeur de 1 680 000 FCFA. Dans la foulée, le poste de Kita saisit au même moment aussi 33 colis constitués de 7 colis reconditionnés de produits pharmaceutiques de 130 kg, un groupe électrogène, un détecteur de métal usagé, un vélo usagé, 8 cartons de pièces détachées, 4 motos neuves à l’état monté, 5 motos neuves en carton, 5 bidons d’huile moteur (1 litre). Toujours au mois d’août, le poste de contrôle douanier de Didiéni aussi a saisi 28 sacs de sucre, 3 sacs de farine, 22 bidons d’huile végétale de litres chacun.
En septembre également, ils ont saisi 362 cartouches de cigarettes, 2 motos neuves, 3 motos usagées, 47 tables pour télé, 288 unités de piles, 9 cartons d’herbicide, 3 cartons de produits vétérinaires, 73 pièces de tissus, 1 colis de tissus cousus, 9 postes radios neufs, 2 colis de produits pharmaceutiques, 1 colis de chaussures, maillots et ceintures. A Samanko aussi, sur la route de la Guinée, les agents ont intercepté 13 cartons de Novalgin injection -500mg/5ml- 15 600 A (7,8kg) ; 4 cartons de Diclofenac 5OO mg/tablette 40 000 C (20 kg). Il apparaît donc de cette situation que la contrebande se rapportant aux produits pharmaceutiques arrive en tête du trafic illicite des marchandises à destination de notre pays. Les douaniers font ce qu’ils peuvent pour circonscrire le phénomène afin de minimiser son impact sur notre économique, mais la réussite dans le combat ne dépend que de la seule décision du citoyen lambda à se passer de ces produits contrefaits aux origines douteuses. Leur consommation est à l’origine de la mort de près de 800 000 personnes par an. Leur commerce est prospère certes sans contrainte dans les pays sous-développés, mais n’épargne pas non plus les pays industrialisés. Selon des chiffres récents, les médicaments sont depuis quelques années en tête des produits contrefaits, devant la cigarette, a publié récemment RFI sur son site internet. La même source rapporte qu’en février 2014, les douaniers du port de Havre en France, ont mis la main sur 2,4 millions de médicaments falsifiés, étiquetés « thé de Chine ». C’étaient des cachets d’aspirine, de pilules contre les troubles de l’érection ou anti diarrhéiques, ou plutôt leur imitation, sont inopérantes et potentiellement dangereuses pour leurs consommateurs. Cette saisie, un record absolu à l’échelle européenne, montre combien la fabrication, la distribution, la commercialisation illégales et la consommation de faux médicaments sont exponentielles. Les chiffres, communiqués par la flopée d’acteurs institutionnels ou privés investis dans cette vaste lutte, sont éloquents. Par exemple, un quart des colis postaux interceptés par les douaniers européens contiennent des faux médicaments, indique l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm) sur son site internet.
La même source d’ajouter que le charlatanisme dans le domaine du remède ne date pas d’hier. Mais le phénomène de produits pharmaceutiques contrefaits est aujourd’hui d’autant plus délicat à enrayer qu’il s’est « professionnalisé », industrialisé et internationalisé. Et même à très grande vitesse durant les deux dernières décennies. Partout dans le monde, les saisies plus ou moins volumineuses sont quotidiennes.
Pays du Sud comme occidentaux, tous sont touchés, certes à des degrés divers. Mais, notre continent demeure le terreau privilégié des réseaux criminels. Selon les pays, entre 30 et 70% des médicaments en circulation sur le continent sont contrefaits. Ils se vendent souvent au grand jour, sur les marchés, et arrivent par containers des grands laboratoires clandestins de Chine et d’Inde. Le Kenya, l’Afrique du Sud, le Nigeria et une partie de l’Afrique de l’Ouest sont parmi les plus concernés par la « criminalité pharmaceutique », selon la terminologie d’Interpol. L’hémisphère nord est quant à lui plus propice au marché en ligne, lequel connaît encore moins de frontières.

M. A. Diakité
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