PARIS, Jean-Yves Le Drian estime que l'intervention
militaire de la force africaine pour chasser les islamistes armés du nord du
Mali "pourra avoir lieu au premier semestre de l'année prochaine", dans une
interview à paraître lundi dans le quotidien La Croix.
"La France apporte un soutien technique à la Cédéao (la Communauté
économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) dans la constitution d'une force
capable d'aider le Mali a retrouver l'intégralité de son territoire", souligne
le ministre de la Défense.
"Le concept opératoire est en train de s'affiner. L'intervention militaire
pourra avoir lieu au premier semestre de l'année prochaine", poursuit-il.
"Pour l'instant, il n'y a pas de solution politique" à la situation au
Mali, constate M. Le Drian, selon qui "les Etats de la région ont conscience
des risques que représentent, pour leur sécurité, les agissements des bandes
terroristes armées qui s'en prennent aux populations et se livrent à toutes
sortes de trafics".
"La France et les Etats-Unis", précise-t-il, apporteront à la coalition
africaine un soutien dans le domaine de la logistique, de l'observation, du
renseignement et de la formation.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi à l'unanimité une résolution
autorisant "pour une période initiale d'un an", le déploiement d'une force
internationale au Mali, mais des réserves demeurent quant à ses capacités.
Interrogé sur la situation des otages français au Sahel, M. Le Drian évoque
"une logique infernale que nous ne pouvons pas laisser évoluer ainsi".
"Nous nous occupons de très près des otages et faisons tout notre possible
pour obtenir leur libération. Mais cela ne nous empêche pas de considérer que
l'enjeu de l'intégrité du Mali est essentiel pour la sécurité de ce pays,
comme pour celle de la France et de l'Europe", déclare-t-il.
A propos de la Syrie, il souligne que "la question d'une implication de
l'Europe ne se posera que s'il y a une décision internationale de mise en
oeuvre d'une force d'interposition".
Interrogé sur le rôle que la Russie pourrait jouer pour "la sécurisation
des armes biologiques et chimiques syriennes", M. Le Drian évoque le double
risque que ces armes soient "utilisées par un Assad aux abois", mais aussi
"qu'elles tombent dans les mains de forces d'opposition aux intentions pas
louables".
"Nous savons où sont ces armes et nous les surveillons. Mais nous ne sommes
pas sur place. Si la Russie pouvait jouer un rôle positif dans la sécurisation
de cet arsenal, ce ne serait pas plus mal", conclut-il.
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