Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

L’AMRTP, une poudrière identitaire et politique : la régulation prise au piège du jeu politique
Publié le lundi 5 octobre 2015  |  Infosept
Dr
© Autre presse par DR
Dr Choguel Kokala Maiga, DG de l’AMRTP




Nommé ministre dans le premier Gouvernement de Modibo Keita, puis reconduit, Choguel Kokala Maiga, le Ministre actuel en charge des nouvelles technologies, anciennement Directeur général de l’AMRTP continue en violation de tous les textes de la République d’occuper ces deux fonctions. Le pire est qu’il continuerait même à percevoir en double ses émoluments de Ministre et son salaire de DG de l’AMRTP dont le niveau hors indice est déjà à 7 chiffres depuis plus de huit ans.

IBK N’EST PAS OBLIGE DE DONNER UNE PART DE GATEAU A TOUS CEUX QUI L’ONT SOUTENU DANS SA CAMPAGNE, LE MALI D’ABORD

La question que nous nous posons est celle de savoir pourquoi le président IBK qui nous a promis le changement et son Premier Ministre qui connaît si bien l’Administration et ses textes se laissent-t-ils ainsi abuser. Pourquoi IBK a t-il si peur de Choguel à qui il ne doit ni sa légitimité ni son élection ? Pourquoi Choguel serait-il si intouchable dans la République ? Serait-il bien le protégé à lui imposé par son républicain de Moussa Traoré, bourreau du Père de la Nation comme la rumeur publique le laisse entendre en ville ? La seule réponse sûre que nous ayons est que c’est au nom de la solidarité entre chef de parti politique et pour son soutien à sa candidature qu’IBK s’oblige à maintenir encore Choguel-Ministre à la tête de l’AMRTP. IBK le président du Mali est statutairement toujours chef de parti et président du RPM. Koulouba est devenu la seconde chambre du Parti-Etat. Jusqu’à maintenant, nul n’a encore vu sa lettre officielle de démission à la tête du RPM comme le fit AOK de l’ADEMA pour s’occuper du Mali, pourquoi ? C’est pourtant ce que demandent nos textes en vigueur. Le président de la République du Mali doit être au-dessus de la mêlée et ne saurait être le président de tous les maliens en étant membre d’un parti politique.

UNE AUTORITE DE REGULATION N’EST PAS UN POSTE POLITIQUE

Pour l’honneur de la République, il est maintenant temps de faire la différence entre le politique et le technique dans l’Administration. Les militants et les chefs de Parti qui ont fait de la politique une profession sont bons dans les ambassades et dans les cabinets ministériels, pas à des postes techniques et administratifs. Le sacerdoce des affaires administratives ne doit échoir qu’aux cadres qui en ont la compétence technique et surtout qu’à ceux qui ont les meilleures idées pour faire avancer le pays. Le pilotage de l’AMRTP ne sied pas à un chef de parti et le Mali en est l’exception dans la sous-région. La régulation demande des compétences techniques qui ont une vue d’hélicoptère sur l’ensemble des segments du secteur des Technologies de l’information et de la communication : Droit, Télécommunications, Informatique, l’audiovisuel et le multimédia. Le Ministre-DG Choguel qui connaissait à peine il y a quelques années qu’est-ce que c‘était que le Wifi ou le WiMax abuse de l’inculture générale pour se faire passer comme le plus grand des experts d’un domaine qu’il est à mille lieues de maitriser. La gestion d’une Autorité de régulation s’accommode moins des ambitions politiques et de la routine qui sont devenues sa marque à la tête de l’AMRTP depuis 2008. Plus d’innovation, plus de rêve toujours les mêmes choses et le Mali de Bamako-2000 et du SMSI qui continuent de patiner grave dans l’exploitation de l’extraordinaire potentiel des TIC pour sa modernisation et son développement.

LA TRAGEDIE DE MINA A LA MECQUE N’AS PAS ALERTE L’AMRTP POURTANT CHARGEE DE LA DEFENSE DES CONSOMMATEURS DANS LA SOCIETE DE L’INFORMATION

Et pourtant l’actualité ne manque pas d’occasion pour un sursaut. Même la gravité des récents évènements survenus à Mina en Arabie Saoudite où les familles maliennes restent sans nouvelles de leurs proches n’a fait ni chaud ni froid au Ministre-DG. L’AMRTP aurait pu négocier ou même payer avec les operateurs la gratuité de tous les appels du Mali vers l’Arabie Saoudite et vice versa durant cette période si difficile pour bien de nos compatriotes. Peut-être que bien des disparus n’ont même plus un Copeck pour s’acheter de crédit téléphone ou ont tout simplement même oublié jusqu’à comment recharger un portable tant le choc fut terrible. On aurait dû mettre en place une cellule de crise et lancer avec les services techniques compétents des deux opérateurs de télécommunication une vaste opération de géolocalisation à partir des connexions aux numéros des pèlerins maliens. Tout cela aurait couté moins chers que les projets d’éléphants blancs montés de toute pièce dans le seul dessein de se faire de l’argent à la douleur de nos maigres ressources. Justes les intérêts issus du placement bancaire à la BMS du Fonds d’Accès Universel dont on ne parle jamais auraient suffi pour une telle activité.

LA GESTION DE CHOGUEL DE L’AMRTP EST CATASTROPHIQUE A TOUS LES NIVEAUX : ADMINISTRATIF, HUMAIN, SOCIAL ET SURTOUT FINANCIER.

L’AMRTP est devenue un bureau de placement pour cousins, parents et amis, mais aussi et surtout pour militants du MPR qui n’ont pas pour la plupart la compétence ni le profil des métiers de la régulation. Jamais un homme politique au Mali à ce niveau de responsabilité n’a autant abusé de sa structure que Choguel de l’AMRTP. Pour lui, le Mali s’arrête aux militants du MPR, à son ethnie qu’il stigmatise plus qu’il ne défend et aux seuls cadres de la SOTELMA qui lui sont redevables. Et toutes ses nominations à l’AMRTP tournent autour de cette trilogie. Sur 53 agents toutes catégories confondues, 32 sont des sonrhaïs co-régionnaires à Choguel et 28 des militants du MPR dont plusieurs de la jeunesse du parti et des fils d’anciens dignitaires de l’UDPM ou des protégés de chefs religieux puissants. Les nations qui ont censuré les compétences sont dans l’histoire celles qui n’ont jamais avancé. La beauté d’un bâtiment ne garantit pas la qualité de travail de ses occupants Le Peuple malien a eu raison de n’avoir pas fait confiance au MPR-UDPM et à son président. Il faut percer l’abcès pour en soigner la plaie. L’équilibre régional, ethnique et culturel dans les nominations aux hautes fonctions visibles de l’Etat est un des facteurs clef de la paix sociale. A tort ou à raison, l’opinion publique pense que nos concitoyens sonrhaïs qui sont des maliens comme les autres auxquels nous sommes, au demeurant, si liés par le sang, l’histoire, la culture et tout, sont trop sectaristes, trop solidaires entre eux au point d’oublier le reste du Mali quand ils sont à des postes de responsabilité. Et Choguel dans sa gestion de l’AMRTP n’aide malheureusement pas à casser ce stéréotype. Pire, il stigmatise l’une des composantes essentielles de notre Malinité. Et cette méfiance du « nordiste » en général et du « Sonrhaï » en particulier reste l’une des causes profondes qui sont seules à pouvoir expliquer l’échec du Candidat Soumaila Cissé dont le programme politique, l’organisation et la méthode paraissaient pourtant mieux structurés et mieux organisés pour diriger le Mali. Peut-être que notre tort au journal InfoSept est de dire tout haut ce que pensent tout bas beaucoup de maliens. Mais il faut le dire, le Sud couve un certain malaise profond que certaines dispositions de l’Accord de Paix sont encore venues exacerber. Il faut que la Justice transitionnelle incarnée par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation de Ousmane Oumarou Sidibé puisse percer l’abcès pour en soigner la plaie. L’avenir de la Nation en dépend.

LE MALI EST UNE VIELLE NATION DONT LES FONDEMENTS ONT BESOIN D’ETRE A CHAQUE INSTANT CONSOLIDES

Dans ce pays, la nomination d’un sonrhaï, d’un bambara, d’un gana, d’un senoufo, d’un arabe ou d’un touareg çà et là, n’a jamais causé de problème. Ce que bien des maliens rebutent et conçoivent mal c’est le fait de voir un service public tout entier ou un secteur d’activité totalement politisé et ethnicisé. Laisser des Services publics entièrement entre les mains d’une seule ethnie et d’un seul parti politique c’est tuer la République et l’Unité nationale. Et l’Administration malienne ne perçoit toujours pas ce risque. Elle ignore même dans la pratique c’est quoi un conflit d’intérêt dans les nominations. Les DAF, les responsables financiers sont assez régulièrement des parents au Ministre ou au DG pour mieux « bouffer » la République. Et pourtant, ces nominations passent sans coup férir en Conseil des Ministres sans inquiéter personne parce que le Mali de la deuxième et troisième République est devenu moins éthique et moins moral.

LE MODELE DE GESTION DES NATIONS UNIES EST UNE SOURCE D’INSPIRATION POUR NOS ETATS

Les Nations Unies qui ont très vite compris la sensibilité de ces questions sont allées jusqu'à fixer des systèmes de quota régionaux et par pays dans les recrutements internationaux comme à l’UNESCO (www.recrutweb.unesco.org). Là-bas, pour être plus policé on parle d’environnement multiculturel pour ne pas dire multiethnique, de conflit d’intérêt, d’éthique et de normes comportementales à respecter. Là-bas, on a très tôt compris que la diversité corollaire d’un environnement multiculturel est une véritable source d’enrichissement mutuel extraordinaire. Dans la société, cela est un peu comparable à l’exogamie qui a tué l’endogamie pour ouvrir la voie à la fraternité humaine qui transcende aujourd’hui les frontières pour fonder notre « humanitude ».

En définitive, nous disons que l’AMRTP ne doit pas échoir à un homme politique de surcroit un chef de parti, ancien candidat à une élection nationale, par ailleurs ancien travailleur d’un des deux opérateurs de la place dont il a la charge de contrôler. C’est ce qui explique dans le cas spécifique de Choguel qu’il n’a jamais pu inquiéter l’opérateur Malitel SA qui de 2003 à 2012, selon le dernier rapport du Végal, n’a jamais payé ses contributions au titre du Fonds d’Accès Universel. Le fait qu’il soit aussi un chef de parti politique explique que les actions et projets soutenus par l’AMRTP jusqu’ici sont plus populistes que réellement structurants pour le développement des TIC au Mali. Nous continuons d’avoir l’un des débits de connexion les plus bas d’Afrique. Le « point ML » qui est la souveraineté du Mali sur Internet est méconnu ou délaissé au profit des adresses insécurisées Yahoo et Google dans notre Administration publique. Devant tant de défis, on ne peut pas comprendre et surtout on ne peut pas ne pas se révolter de voir qu’on politise et ethnicise une structure si technique qui a la charge de booster le secteur. L’AMRTP peut faire beaucoup de chose pour le Mali si elle est arrachée aux hommes politiques sans vision pour la confier à des expertises techniques qui n’attendent que l’occasion pour faire avancer le pays. Aujourd’hui ce n’est pas encore le cas. L’AMRTP est malade de sa gestion. Le Ministre-DG utilise moins la régulation pour faire avancer le Mali comme le font certains pays voisins comme le Sénégal dont le dynamisme dans le domaine est visible sur le site de l’Observatoire des systèmes d’information en Afrique www.OSIRIS.sn

O’BAMBA
Commentaires