Le PARENA de Tiébilé Dramé est fidèle à son habitude de harcèlement politique, pour se donner une existence, qui n’en est pas une, parce que le parti du bélier blanc n’existe qu’à coups de communiqués de presse et de déclarations.
C’est dans cette optique qu’il a pondu une déclaration sur les 1000 tracteurs subventionnés par l’Etat à hauteur de 50%. Dans sa précipitation à inventer, coûte que coûte, ce qu’il appelle un «nouveau scandale», le PARENA est passé complètement à côté de la plaque, en mentant au peuple, en le désinformant et en diffamant, comme d’habitude, le pouvoir.
Nous avons enquêté, à la fois auprès du ministère de l’Economie et des Finances, du ministère du Développement Rural, des sociétés Toguna et Mali tracteurs et du pool bancaire qui a soutenu l’opération 1000 tracteurs. Les résultats de nos investigations nous autorisent à soutenir que le PARENA n’a raconté que des contre-vérités.
Tout d’abord, le PARENA se trompe quand il parle «d’un marché de gré à gré déguisé entre l’Etat et un fournisseur sélectionné, sans appel d’offres, ni consultation restreinte».
Et pour cause : le 30 avril 2015, un appel d’offres international restreint pour la fourniture de 1000 tracteurs et accessoires, pour le compte du ministère du Développement Rural, en quatre lots, a été bel et bien lancé. Il a été approuvé par la Direction générale des marchés publics et des délégations de service public par lettre N°01361 / MEF – DGMP - DSP du 4 mai 2015.
Une commission de dépouillement et de jugement des offres a été créée par Décision n°2015-000000313 - MDR-SG du 18 mai 2015. L’ouverture des plis a eu lieu le vendredi 22 mai 2015 à 10h, dans la salle de conférence du ministère du Développement Rural, suivant avis de réunion n°0077 / MDR - DFM du 19 mai 2015.
Sur les 17 sociétés consultées, 13 ont postulé. Après examen des dossiers, la commission a proposé comme attributaires provisoires pour le lot 1 (450 tracteurs de 50cv et accessoires) TOGUNA SARL, pour un montant de 5 456 250 000 FCFA hors taxes et un délai d’exécution de 45 jours.
Le lot 2 (350 tracteurs de 60cv et accessoires) a également été attribué à TOGUNA SARL pour un montant de 4 698 750 000 FCFA hors taxes, pour un délai d’exécution de 45 jours. Les lots 3 (100 tracteurs de 80cv et accessoires) et 4 (100 tracteurs de 90cv et accessoires) ont été attribués à Mali Tracteurs, pour respectivement 1 643 198 623 et 1 863 049 217 FCFA hors taxes, pour un délai d’exécution de 60 jours.
La Direction des marchés publics et des délégations des services publics a donné le 3 juin son avis de non objection. Les soumissionnaires non retenus et les adjudicataires provisoires en ont été informés par écrit. Le ministre du Développement Rural a approuvé le rapport de dépouillement le 5 juin 2015 et son homologue des Finances le 20 juillet de la même année.
En dernier ressort, le Conseil des ministres a approuvé le rapport de dépouillement et de jugement des offres le 6 août 2015. En clair, on est très loin d’un gré à gré, qui n’existe manifestement que dans la tête du PARENA.
Ensuite suivent des spéculations basées sur l’existence de ce supposé gré à gré, ce qui est infondé et met à terre tout le reste du raisonnement. Venons-y. Le PARENA se demande «Pourquoi avoir attribué le marché à un fournisseur d’engrais qui ne pouvait qu’importer des tracteurs? Pourquoi n’a-t-on passé le marché des 1000 tracteurs à Mali tracteurs, une entreprise où l’Etat est actionnaire, qui emploie de la main d’œuvre locale et paie des impôts?».
Le parti de Tiébilé Dramé ignore certainement que le groupe TOGUNA est constitué de plusieurs sociétés ayant de multiples activités: la production et la distribution d’engrais, la distribution des produits phytosanitaires, l’assemblage et la distribution de tracteurs agricoles, la distribution de camions remorques et citernes… Le PARENA oublie aussi que TOGUNA est une société privée malienne à 100%.
Alors pourquoi cette plaidoirie pour Mali Tracteurs, dont 51% appartient aux Indiens? Cette société fait le même travail que Toguna. Il s’agit d’assemblage. De plus, Toguna emploie plus de main d’œuvre que Mali tracteurs. Plus de 900 personnes sont employées par le groupe Toguna, qui paye aussi des impôts. De plus, Toguna était moins cher que Mali tracteurs. Sans compter ce qu’on appelle la «préférence nationale».
Ce qui nous amène à aborder le prix imaginaire du tracteur annoncé par le PARENA. En effet, celui-ci, dans sa déclaration, soutient que, livré à Bamako, un tracteur de 50cv avec accessoires coûte en tout 5,9 millions de FCFA. C’est une grossière erreur. Tiébilé Dramé aurait pu chercher tout simplement sur Internet «Tracteur Foton» pour avoir une idée du prix usine ou rendu pays. Il varie selon les accessoires et le nombre de CV. Ensuite, il suffit de faire un tour au marché de Bamako pour connaitre la réalité des prix locaux.
La société Mali Tracteurs, que le parti du bélier semble défendre, vend un tracteur 39cv et accessoires à 11,690 millions de FCFA ; pour 50cv, ce sont 12,690 millions de FCFA; pour une puissance de 60cv le montant est de 14,050 millions de FCFA; avec 70cv le prix monte à 15,050 millions de FCFA et avec 80cv de puissance et formule 4x4 (4WD), le tracteur coûte 19,5 millions de FCFA. Les ventes sont garanties, avec 12 mois d’assistance technique et de maintenance dès la date de livraison du tracteur.
Le tracteur de 50cv avec accessoires vendu sur le marché entre 12,690 millions et 14,5 millions de FCFA a été cédé par le groupe TOGUNA 12,125 millions. Alors, où sont les tracteurs de 50CV coûtant chacun 5,9 millions? Il va certainement falloir faire un tour au siège du PARENA pour en trouver.
Enfin, le parti de Tiébilé Dramé, comme à son habitude, essaye de tourner en dérision le régime, qui, selon lui, multiplie les scandales, en parlant de «montage financier grossier et opaque». Que non! Le montage a été très transparent, avec une équipe pluridisciplinaire issue des départements des Finances, du Développement Rural et d’un pool bancaire.
L’accord de financement est très clair: 50% pour l’Etat, 30% financés par les banques et les 20% par les paysans (par apport personnel). Des centaines de dossiers sont déjà déposés par les intéressés. Il n’y a pas d’arnaque. Tout est bien transparent. Le PARENA s’est donc lourdement planté en voulant créer un scandale qui n’en est pas un.
A suivre.
Chahana Takiou