C’est le jeudi 1e Octobre 2015 que les élèves de l’enseignement fondamental, préscolaire, secondaire, Technique et Professionnel ont repris le chemin de l’école. Et cela une semaine après la fête de l’Aïd El Adha et surtout de la bousculade meurtrière à Mina qui a fait plus de 50 morts et de centaines de Maliens blessés ou disparus. C’est dans cette atmosphère d’affliction et de paupérisation généralisée qu’intervint la rentrée scolaire de cette année. Le matin de bonheur les élèves affluèrent dans toutes les rues et ruelles du quartier, les sacs au dos, le sourire aux lèvres pour les heureux admis en classes supérieures et la mine d’enterrement pour les tocards qui n’ont pas franchi la marche en avant. Pendant 9 longs mois les élèves compétiront et se rivaliseront dans les différentes disciplines et séries. Le Gouvernement, après une organisation satisfaisante des examens de fin d’études 2015, semble désormais prendre le taureau par les cornes, si l’on en croit le ministre de l’Education nationale. En prenant des décisions courageuses comme le recrutement de 6000 enseignants et surtout l’instruction de commencer l’année scolaire par une leçon modèle sur la paix et le vivre ensemble. Pour rappel, M. Barthelemy Togo, ministre de l’Education Nationale, est en terrain connu après avoir été pendant plus de 12 ans Secrétaire général au même ministère. S’il est jusque-là parvenu à calmer les ardeurs des leaders syndicaux en promettant de satisfaire à leurs doléances, Il n’en demeure pas moins que les revendications restent entières. Donc de gros nuages planent sur cette année scolaire 2015–2016. Une pétition circule déjà mettant en cause les premiers responsables syndicaux que les militants à la base soupçonnent de lever le mot d’ordre de non évaluation sans avoir eu gain de cause. Ils leur reprochent d’avoir accepté de lever le mot d’ordre contre une promesse d’espèces sonnantes et trébuchantes, mais aussi et surtout contre des promotions. Un autre point de revendication qui risque de provoquer une levée de boucliers cette année est sans nul doute le retard constaté dans le paiement des salaires des enseignants de la fonction publique des collectivités de Bamako. Ce point de revendication, vieux de trois ans ne connait toujours pas un début de solution. Alors, si le Ministre de l’Education Nationale voudrait bien consolider cette belle performance de l’année scolaire écoulée, il lui revient d’avoir un esprit d’anticipation en renouant dès ce début d’année le fil du dialogue entre tous les acteurs de l’école Malienne afin de diagnostiquer les maux et y apporter les solutions durables.
En définitive l’école doit être la priorité des autorités en tout cas si elles veulent que le Mali soit cité en exemple parmi les nations émergentes. Aucune nation ne s’est développée en reléguant l’éducation et la formation au second rang. Les nations qui comptent demain sont celles qui ont fait aujourd’hui de la question de l’éducation et de la formation un point d’honneur à relever.
Youssouf Sissoko